Depuis fin 2017, les autorités successives du Mali font des annonces de la reprise effective du trafic du train voyageur. Ces annonces constituent des moments qui créent de l’espoir chez ces populations. Mais hélas, la réalité a toujours été toute autre chose.
En effet, ce qui paraît ironique est que ces annonces temporaires de mise en circulation ne s’effectuent qu’à la veille des échéances électorales pour avoir les voix des populations des villes et campagnes traversées par les rails. C’est ainsi qu’Ibrahim Boubacar KEÏTA s’est usé de la même annonce en fin 2017, pour préparer les élections présidentielles de 2018.
Tout dernièrement, ce fut le tour du régime transitoire sous le Président de la transition, le Général de l’Armée, Assimi GOÏTA, qui aussitôt a fait accompagné un train voyageur par les médias à la veille des élections référendaires de 2023. Aujourd’hui, des populations riveraines manifestent leur ras-le-bol en fulminant qu’il y a un manque crucial de volonté des autorités successives à remettre le train voyageur sur pied.
Pour beaucoup d’anciens cheminots, pour remettre correctement le train voyageur en marche, il faut impérativement envisager de renouveler les rails. À défaut, ce serait l’endormissement des populations avec des promesses propagandistes.
Il faut rappeler que l’arrêt du trafic du train voyageur a donné un coup dur au développement des villes/villages abritant des gares ferroviaires de Kayes à Bamako. Beaucoup d’habitants pensent qu’il est indispensable que le Mali refasse le Regi de Chemin de Fer de façon générale. Pour comprendre, il faut savoir qu’à travers le train voyageur, les villes du Nord peuvent envoyer les marchandises à partir du bateau de la COMANAV depuis Koulikoro, d’où le train acheminait jusqu’au port de Dakar.
A un moment ou les mouvements sociaux se mobilisaient pour réclamer la reprise du train voyageur, le gouvernement avait démontré que l’on pouvait refaire le chemin de fer avec à peu près dix milliards de FCFA. Alors, est-il impossible d’investir cette somme pour les usagers du secteur ou bien il y’a un manque crucial de volonté politique ?
De toutes les manières, la privatisation de ce secteur serait une preuve que le transport ferroviaire ne serait pas, en tout cas pour le moment, une perspective dans le développement du Mali.
Daouda Z KANÉ