Au Mali, l’opération d’achat institutionnel du riz local par l’Etat, un levier efficace pour la promotion du riz local, est reprise !
Dans le dessein de faire le bilan des actions menées depuis la reprise des opérations en 2018 et d’établir un plan d’action de plaidoyer pour l’année 2019, de manière collégiale s’est tenue récemment, dans les locaux de la PNPR-M (Plateforme Nationale des Producteurs de Riz au Mali) à Bamako, la deuxième rencontre multi acteurs autour de l’achat institutionnel du riz local au Mali. Aux côtés des responsables de la PNRM (secrétaire exécutif, coordinateur national et coordinateurs régionaux), cette rencontre multi-acteurs a réuni les représentants des structures suivantes : l’Interprofession de la filière riz (IFRIZ) la Coordination nationale des organisations paysannes (CNOP), l’ONG AMASSA-Afrique Verte, IRPAD-Afrique ainsi que le représentant du Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA). Aussi, Rikolto (ex VECO) Afrique de l’Ouest, dont la PNPR-M et l’IFRIZ sont les deux principaux partenaires, soutenus par l’appui financier de la DGD (Coopération du développement de la Belgique), a pris part à la concertation.
Au Mali, grâce à des conditions favorables, la culture du riz a pris un rôle central dans la sécurité alimentaire et l’économie du pays. Considéré comme un produit stratégique, le riz a fait l’objet d’une attention particulière en termes de politiques publiques au cours de ces dernières années, permettant d’élever le pays au 2ème rang de producteurs de la région Afrique de l’Ouest, avec près de 3 millions de tonnes de paddy produites annuellement.
En dépit de ces avancées, les efforts de valorisation dans la commercialisation du riz local doivent se poursuivre sur le marché domestique, notamment en renforçant l’engagement de l’état pour réduire progressivement les importations, mais les acteurs de la filière attendent aujourd’hui une avancée sur l’opportunité du marché institutionnel.
Qu’est-ce que l’achat institutionnel?
L’achat institutionnel est un mécanisme d’achat de plus en plus utilisé en Afrique de l’Ouest. Au Mali, cela fait référence à des commandes institutionnelles (publiques et autres). En ce qui concerne les commandes institutionnelles publiques, elles sont destinées à constituer 2 stocks dont: un stock national de sécurité alimentaire (SNS), destiné à des distributions alimentaires ; et le stock d’intervention de l’Etat (SIE), constitué uniquement de riz, destiné à stabiliser le prix du marché du riz.
En effet, ce dernier est utilisé pour soulager temporairement le marché lorsque les prix deviennent trop élevés. L’autre objectif majeur de l’achat par l’Etat via CSA/OPAM, lorsqu’il est fait auprès des producteurs locaux, est d’assurer un prix rémunérateur aux producteurs en vue de leur éviter de brader leurs productions en période de récolte à travers une bonne structuration des offres de stocks de riz. Actuellement, l’achat institutionnel, par les expériences induites, est un bon instrument pour la professionnalisation des acteurs dans la maitrise des négociations/contractualisations.
Par ailleurs, d’autres institutions, notamment le Programme alimentaire mondial (PAM, la Croix Rouge, la Direction Nationale des Cantines scolaires, l’Armée, etc.), font de l’achat institutionnel.
Bilan de l’Opération d’achat institutionnel
Dès le démarrage de ’Opération d’achat institutionnel du riz local par l’Etat en 2014 la Plateforme Nationale des Producteurs de Riz du Mali (PNPR-M), soutenue par Rikolto (ex-VECO) dès le début, a accompagné les OP à participer à l’opération. Les deux premières opérations (2014 et 2015) ont permis aux OP de livrer à l’OPAM 4.853, 200 tonnes et 4664,4 tonnes pour respectivement 1,460 Milliard de Francs CFA et 1,463 Milliard de Francs CFA. Ces deux premières opérations se sont révélées très porteuses pour les OP et leurs membres : des prix rémunérateurs pour les producteurs dans tous les bassins de production (la vente de leur paddy à 175 FCFA contre 160 FCFA à la même période ; pour le riz grain, le prix n’a pas été en dessous de 300 FCFA contre 250 à 275 CFA sans l’opération).
2016 et 2017 : rupture dans l’achat institutionnel
L’exemple des 2 années de rupture dans l’achat institutionnel (2016-2017), notamment en raison de l’importance des importations, a accentué les réticences des organisations de producteurs (OP) à s’engager dans ce mécanisme qui redoutent l’incertitude du calendrier de paiement. L’absence d’achat institutionnel de riz local pendant ces deux années a mis en exergue le caractère à risque de cette opération pour les OP s’il n’est pas institutionnalisé. Institutionnaliser ce mécanisme d’achat permettrait donc d’éviter le fastidieux processus de négociation entre l’état et les organisations de producteurs, réitéré chaque année, et d’assurer aux producteurs un revenu fixe et prévisible non négligeable, pour mieux valoriser la production locale.
2018 : relance de l’achat institutionnel, premiers résultats.
En 2018, les rencontres multi acteurs ont permis à la PNPR-M/IFRIZ et leurs alliés de réfléchir et d’adopter des stratégies efficaces pour la relance des opérations d’achat de riz des producteurs maliens via le CSA/OPAM. Cette relance s’est concrétisée par la signature d’un contrat entre l’OPAM et l’IFRIZ qui signa à son tour les contrats de fourniture avec les membres engagés dans l’opération (8 OP et 1 commerçant), contrairement aux deux précédentes opérations dont les contrats étaient signés entre les OP impliquées et l’OPAM.
Une quantité de 5000 T de riz local de variété Gambiaka a été contractualisée pour un montant total de 1 897 500 000 FCFA. Les membres de l’IFRIZ ont effectivement respecté leurs engagements contractuels (à 100%), après l’acceptation d’un prolongement des délais de livraison par l’OPAM. A noter qu’un accord de prélèvement à hauteur de 2FCFA/kg a été pris, qui est reversé pour le fonctionnement de l’IFRIZ, membre signataire du contrat, pour un montant total de 10 000 000 FCFA pour l’ensemble de quantité contractualisée.
La réussite de ce plaidoyer tire son origine de l’engagement d’un groupe de parlementaires au côté de la PNPR/IFRIZ, qui a permis l’interpellation des autorités en charge des stocks de sécurité.
Afin d’impliquer l’ensemble des acteurs de la filière, la démarche s’est accompagnée de sessions d’information auprès des 4 familles d’acteurs membres de l’IFRIZ (producteurs, commerçants, transporteurs, transformateurs) ainsi qu’auprès des membres des OP concernées.
Quelle perspective pour la durabilité de cette initiative, gage d’une véritable garantie monétaire…?
Si les actions menées en 2018 ont permis de relancer l’activité, d’importantes difficultés restent palpables (pertinence des délais de livraisons requis, retards importants dans le paiement des livraisons, etc…). Ces difficultés prouvent la nécessité de renforcer le mécanisme pour aboutir à une législation qui satisfait notamment les producteurs au service d’une agriculture familiale locale.
Ainsi, d’ici fin 2019, au moyen notamment de la mise en place d’un plaidoyer solide, les acteurs de la filière souhaitent amener le gouvernement malien à prendre une mesure concrète régissant l’achat institutionnel du riz local auprès des producteurs, telle que la mise en place d’un arrêté ou d’une loi dans le meilleur des cas.
Pour cela, un plan d’action de plaidoyer est établi au moyen de diverses méthodes d’influence : alliance/partenariats, expertise terrain, lobbying, médias. Elles permettront d’une part d’informer et d’influencer les autorités à prendre les mesures voulues et pertinentes et d’autre part de renforcer les capacités des OP à mieux se structurer pour répondre de façon satisfaisante aux éventuels marchés institutionnels qu’ils auront après obtention de l’arrêté.
IFRIZ-Mali
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Opération Tabaski 2019 : L’ONG Islamic Relief porte secours aux nécessiteux
Demain jeudi 08 Août 2019 à 09h00, l’ONG Islamic Relief procèdera au lancement des travaux de sa traditionnelle opération Tabaski dans ses locaux à L’ACI 2000.
Placée sous la Présidence de Monsieur le Ministre de l’Action Humanitaire et de la Lutte contre la Pauvreté, l’opération Tabaski 2019 sera célébrée à travers la distribution de 2182 bœufs qui permettra de servir en viande 39 216 ménages à Bamako, Ouelessebougou, kita-mambiri, Kayes, Segou, San, Niono, Mopti, Douentza, Diaptodji, Dansa, Gossi, Bambara Maoude, Gourma Rharous, Inadiatafane a l’occasion de la fête de Tabaski.
« Cela a toujours été l’objectif de l’ONG Islamic Relief de satisfaire le besoin des nécessiteux pendant les mois de ramadan et les fêtes de Tabaski afin de pâlir à toute sorte de exclusion sociale », informe un des responsables de l’ONG humanitaire.
A signaler que les bénéficiaires de l’opération Tabaski sont principalement les femmes veuves ; les orphelins ; les personnes déplacées ; les femmes chefs de ménages ; les personnes âgées ; les malades de la lèpre et les personnes handicapées.
Dognoume DIARRA