Grande interview: le DG du CHU du Point G se prononce sur les difficultés et les grandes lignes de rénovation

Sene Kunafoni

Dans une interview que le Directeur General du CHU du Point-G, Pr Ilo Bella Diall a accordée à notre rédaction, il s’avère que le programme d’urgence présidentielle instauré sous l’ancien Président Ibrahim Boubacar Keita porte d’ores et déjà ses fruits. Pas mal de difficultés liées au bicéphalisme syndical ainsi qu’à la diminution de la ressource financière y existent encore. Malgré tout, de grandes rénovations sont faites au sein de nombreux services.
Lisez plutôt pour mieux comprendre.
Présentez-vous à nos lecteurs :
Je suis le Pr Ilo Bella Diall, Directeur du Centre Hospitalier Universitaire du Point-G communément appelé l’Hôpital du Point-G. Cela depuis près de 5 ans.
Pouvez-vous nous parler des réalisations faites au sein du CHU depuis votre arrivée ?
Avec mon équipe, quand je venais à la Direction, le CHU était confronté à d’énormes problèmes liés aux différents problèmes de reversements INPS, AMO et le salaire des contractuels ; défaillance du plateau technique ; des problèmes au niveau de la pharmacie ainsi qu’au niveau du laboratoire etc…. Malgré ces difficultés budgétaires, un certain nombre de réalisations ont été faites depuis notre arrivée. Elles sont entre autres l’approvisionnement en eau avec des forages et un grand château d’eau avec lesquels, la coupure d’eau est quasiment inexistante au CHU du Point-G. Il y a également la construction d’un grand château en cours sous l’aide de la SOMAPEP avec lequel il n’y aura plus de coupure d’eau. Pour l’électricité, il y a eu une solution définitive au problème d’électricité avec l’achat de groupe électrogène à très grande capacité. Pour le plateau technique, il y a eu la remise en marche de tous les équipements défaillants en cardiologie, neurologie, gynécologie, en dialyse, en pneumologie, en médecine interne.
En marge de tous cela, nous avons doté tous les services d’outils matériels soit sur fond propre, par partenariat ou par l’appui de l’état. Pour la dialyse, en 2018 nous avons eu des générateurs par le biais d’Ousmane Cissé que nous saluons de passage. Aujourd’hui, nous attendons la venue de 18 nouveaux générateurs dont 10 que l’hôpital doit acquérir et 8 dans le cadre de la coopération initiée avec certaines organisations.
La dotation de tous les services en lits neufs médicalisés afin d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients. A tout cela s’ajoute l’œuvre gouvernementale dans le cadre du programme d’urgence présidentielle avec le rééquipement de l’urgence ; l’imagerie et aussi la construction d’un nouveau laboratoire et la reconstruction de 4 blocs opératoires en cours. Concernant la pharmacie le grand problème qui existe aujourd’hui est qu’il y a inadéquation entre les produits qui s’y trouvent et les prescriptions des médecins. L’état fourni à la pharmacie de l’hôpital une liste de médicaments essentiels qui ne sont pas forcements les meilleurs choix des médecins prescripteurs d’ordonnances. Ce problème d’inadéquation a été signalé au niveau du département et je pense qu’il y a des mesures de restructuration en cours pour le résoudre. Par rapport au salaire des contractuels bon nombre de problème ont été résolus depuis notre arrivée, mais malheureusement il y a encore des lenteurs dans le paiement de leurs primes de garde et ristournes.
Pourquoi, vous n’arrivez pas à diligenter les droits des contractuels à temps ?
Ceci est dû à plusieurs facteurs. Premièrement le personnel s’implique très peu dans la génération de ressources, or, les primes de gardes et les ristournes proviennent des ressources propres du CHU après que le personnel ait travaillé activement et rempli la caisse de l’état. Alors tant que la présence de ce dernier n’est pas effective, tant qu’il y a des grèves intempestives causant le boycott du travail, je pense que le problème de primes de garde et ristourne ne sera pas résolu.
Aussi, la tarification des consultations, les interventions chirurgicales ainsi que des prises en charge étant un peu minime doit avoir un changement afin d’avoir un rendement conséquent pour l’hôpital. Alors il faudra que les autorités compétentes acceptent qu’on aille vers une nouvelle tarification. Il faudra également aller vers un accord d’établissement entre le CHU et l’Etat à travers un contrat de performance. Il est important de rappeler que depuis 2019, le budget de fonctionnement annuel du CHU a fortement réduit 65% dont 176 millions actuellement contre 790 millions avant notre arrivée aux affaires.
Le CHU du Point-G et la prise en charge du covid19, qu’en est-t-il ?
La mise en place du plus grand centre de prise en charge du covid19 au Mali a été une autre réalisation phare au sein du CHU depuis notre arrivée. Ce centre, nous l’avons conçu, nous l’avons équipé et nous l’avons animé. Nous avons également mise en place une réanimation Covid sous le partenariat de la MINUSMA.
On ne pouvait pas terminer cet entretien sans aborder la tonitruante question de bicéphalisme syndical au sein du CHU du Point-G, qu’avez-vous à dire à cet effet ?
Tout d’abord j’interpelle les travailleurs à la prise de conscience tout en sachant qu’avant d’être syndicaliste on est d’abord travailleur. Alors le travail avant la lutte syndicale. Depuis 2018 nous avons ce bicéphalisme syndical a l’hôpital du Point-G au sein du comité local du Syndicat National de la Sante, Action Sociale, Promotion de la Famille. J’interpelle l’état à prendre ses responsabilités et à agir conformément aux textes tout en mettant fin à ce bicéphalisme syndical.
Que les syndicalistes sachent que l’administration n’est pas ennemie des travailleurs, mais leur partenaire. Alors les travailleurs doivent travailler en symbiose avec l’administration pour le bien être du CHU et au grand bonheur du pays.
Réalisée par Dognoume Diarra

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