GESTION DES CONFLITS : Les manuscrits de Tombouctou à l’honneur

Sene Kunafoni

Le jeudi 9 septembre 2021, l’AGETIC a abrité une visio-conférence débat organisée par l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou (IHERI-ABT) en partenariat avec l’Ambassade de l’Afrique du Sud au Mali sous le thème : ‘’Méthode de règlement des conflits à travers des manuscrits anciens’’. C’était en présence du chargé d’Affaires de l’Ambassade de l’Afrique du Sud au Mali, M. Avumile Dlakavu ; du directeur de l’IHERI-ABT, Dr Mohamed Diagayété ; ainsi que de plusieurs personnalités du monde universitaire et de la recherche.

Présidée par le Chargé de mission du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, M. Drissa Kantao, représentant son ministre, l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques (IHERI-ABT) en partenariat avec l’Ambassade de l’Afrique du Sud au Mali ont échangé à travers visio-conférence débat, afin de faire des propositions pour une sortie de crise. Selon les organisateurs, l’objectif recherché est de relancer le partenariat et la coopération entre l’Institut et l’Afrique du Sud, qui existe depuis l’époque du Président Tabu MBéki. Et de faire l’État des lieux de la coopération sur les manuscrits d’une manière générale et spécifiquement de définir la perspective de la recherche sur les manuscrits pour les années à venir. Considéré comme l’un des plus grands centres en Afrique de l’Ouest, l’IHERI-ABT compte de nos jours plus de 40 000 manuscrits, bien conservés, qui peuvent inspirer à régler les problèmes conflictuels que vit notre pays.

Selon le directeur de l’IHERI-ABT, Dr Mohamed Diagayété, cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une coopération avec les universitaires, intellectuels et autres cadres, parce que c’est un domaine très compliqué, car pour lui, il faut se familiariser avec ces documents qui sont anciens et écrits sous un autre style, un peu différent de ce que nous connaissons aujourd’hui. Avant d’ajouter que, le vrai défi actuel est de rendre le contenu des manuscrits aux publics. Cependant il a déploré le déficit du budget de financement sans lequel, l’atteinte de l’objectif sera difficilement atteinte. Il a déclaré, qu’après 3 ans, qu’au moins 10 œuvres relatives aux manuscrits ont été publiées.
Le conférencier Dr. Moussa Ibrahim Touré répondant sur certaines questions sur les méthodes de règlement des conflits à travers les manuscrits anciens comme : ‘’comment avoir un modèle pour résoudre nos problèmes’’ a évoqué qu’il y avait une sorte de confiance aux érudits, quelques fois, il suffit seulement que la personne envoie son chapelet pour dire, je vous demande de faire la paix, et c’est vite accepté parce qu’il y avait cette confiance et cette considération. Et c’est ce qui nous manque aujourd’hui. ‘’Sans l’intervention de ces érudits respectés et honorés, qui intervenaient dans ces réconciliations, il est difficile qu’on ait la paix que nous souhaitons’’, a-t-il dit.
Le représentant du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, M Drissa Kantao, s’est réjoui pour la mise à disposition du public, des chercheurs du contenu des manuscrits. A l’en croire, de sa création à nos jours l’IHERI-ABT a bénéficié d’un appui constant des autorités maliennes et des partenaires financiers et techniques. Il a rappelé l’immense attente des Maliens, de la communauté scientifique internationale en vue d’accéder à leurs contenus. Aussi, il a exhorté, à explorer toutes les pistes pour que les manuscrits ne demeurent pas dans l’anonymat, et au-delà du développement qu’ils puissent contribuer à explorer notre cohésion sociale, ébranler depuis quelques années par la situation sécuritaire qui prévaut un peu partout dans notre pays. ‘’Patrimoine commun à toute l’humanité, les manuscrits peuvent contribuer à ramener la célérité entre les populations de divers horizons, car ils inspirent des connaissances des valeurs universelles qui ont contribuées à l’émergence d’une cohésion et d’une conscience éclairée’’, a-t-il laissé entendre.
Pour l’ambassadeur de l’Afrique du Sud au Mali, les manuscrits aideront à construire une base solide pour le règlement pacifique des conflits et contribuera à une entrée meilleure dans un monde meilleur. Dr. Susana Molins Lliteras de l’Université de Cape Town en Afrique du Sud a pour sa part, fait le point sur le Projet Manuscrits de Tombouctou à l’Université de Cape Town, une initiative sud-sud centrée sur la recherche, basée en Afrique.
Kadi DIALLO
Source : Échos Médias

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