Réchauffement climatique : l’agriculture africaine prête à relever le défi

Sene Kunafoni

Les ministres africains de l’agriculture se sont réunis les 4 et 5 novembre au Maroc dans le cadre de la Conférence annuelle de l’Initiative AAA  « Adaptation de l’Agriculture Africaine » où ils ont tenté de résoudre une équation quasi-impossible : produire suffisamment pour nourrir le continent en transformant son agriculture, tout en préservant l’environnement. Le Mali était représenté par le Ministre de l’Agriculture, M. Moulaye Hamed Boubacar accompagné par son chef de cabinet Amar Haidara.

L’Afrique est particulièrement affectée par le réchauffement climatique. Parmi les innombrables conséquences de ce fléau global : l’insécurité alimentaire, au cœur de toutes les inquiétudes sur un continent déjà touché par la faim, les conflits ou l’émigration massive.

Ainsi, Il y a urgence. Selon les experts, la population africaine, qui compte aujourd’hui 2,5 milliards d’habitants, pourrait doubler d’ici à 2050 ; dans le même temps, une baisse de 20 % des rendements agricoles est attendue en raison du changement climatique, qui aggrave des pratiques humaines parfois inappropriées (surexploitation des terres, utilisation de techniques vétustes, irrigation insuffisante, etc.).

Le paradoxe africain

Lancé par le Maroc lors de la COP22 en 2016, cette conférence a réuni à l’Université de Ben Guérir une trentaine d’États africains décidés à faire front pour mieux défendre leurs intérêts. Car le projet part d’un paradoxe inquiétant : l’Afrique est l’une des premières victimes du réchauffement climatique, alors que c’est le continent qui y contribue le moins. « Alors qu’il n’est responsable que de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le continent est la grande victime du réchauffement planétaire », martèle Seyni Nafo, président du groupe des négociateurs de l’Afrique.

Six des dix pays les plus touchés par le réchauffement climatique sont africains, le continent compte déjà plus de 10 millions de réfugiés climatiques et, selon Seyni Nafo : « deux tiers des terres arables seront perdues d’ici à 2025, quand bien même la hausse des températures resterait limitée à 2 °C ».

Or l’agriculture reste un secteur clé de l’économie africaine. Il concentre entre 25 et 35 % des emplois directs, selon les pays, et génère les revenus de près de 70 % de la population. Autant dire que la réduction annoncée des surfaces cultivables serait catastrophique pour le continent. « Il faut rendre l’agriculture et l’élevage plus résilients face au climat, sinon on va au-devant de grandes catastrophes », a déclaré Seyni Nafo.

Un « potentiel énorme »

Pendant ces deux jours de sommet, ministres et représentants des États africains ont donc planché sur la mise en place de projets concrets avec pour axes de travail l’amélioration de la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole et la gestion des risques climatiques. Lors d’un colloque organisé en juillet à Skhirat, au Maroc, une soixantaine d’experts internationaux s’étaient déjà penchés sur ces questions. En était ressorti un livre blanc identifiant une cinquantaine de projets allant du développement de l’agroforesterie à l’irrigation des terres, en passant par la promotion des assurances agricoles. Une mosaïque de solutions qui laissent imaginer que, malgré le constat climatique alarmant, l’agriculture africaine peut relever les défis.

« Le potentiel de production africain demeure énorme. En effet, 60 % des terres arables qui restent inexploitées sur la planète se trouvent en Afrique. Le continent constitue de ce fait un possible champ d’application pour les approches de développement de techniques innovantes », plaident les experts dans le livre blanc. « L’Afrique a la capacité de se placer en pionnière sur les solutions de demain. »

Reste à trouver les financements pour soutenir l’adaptation de l’agriculture africaine, estimée à quelque 25 milliards d’euros par an jusqu’en 2030. La Côte d’Ivoire, le Mali, le Maroc, et la Zambie ont déjà élaboré des plans d’investissement de 300 à 400 millions de dollars chacun. Les pays développés se sont quant à eux engagés à verser 90 milliards d’euros par an pour soutenir les projets d’adaptation dans les pays en développement. Seuls quelque 400 millions ont été débloqués à ce jour.

Source: France24/ CCOM MA

 

————-

MALIBYA : Vers la reprise du projet 

MALIBYA, comme son nom l’indique est un projet d’aménagement hydroagricole panafricain initié en zone Office du Niger au Mali par le regretté guide de la révolution libyenne, Mouammar_Kadhafi. Pour les besoins de ce projet, le Mali, sous l’ancien président Amadou Toumani Touré, a attribué 100 000 hectares de terre à la Libye. Cela, à travers une convention d’investissement signée en 2008. Sur ces 100 000 ha, 25 000 ha fait l’objet d’un contrat de bail entre l’Office du Niger et Malibya Agriculture. En plus de l’agriculture, ce projet englobe des domaines et avantages aussi variés que les routes, les écoles, les centres de santé et des emplois. Malheureusement, il fut suspendu après l’assassinat sauvage par l’Otan du Guide Khadafi qui ambitionnait de donner à l’Afrique toute son indépendance vis-à-vis de tous colonisateurs qu’ils soient occidentaux ou américains surtout. D’où sa mise à mort planifiée par ceux-ci en octobre 2011. 

Depuis un certain temps, il est question de la reprise des activités de ce projet gigantesque. C’est dans cette optique qu’une délégation libyenne conduite par le nouveau Directeur de la Société MALIBYA Hussin Mohamed El-ANSARI, comprenant le Directeur Nationale du Génie Rural, Alassane Ag Agtham, ainsi que plusieurs autres personnalités sont venus rencontrer les cadres de l’#Office du Niger, le mardi 22 octobre 2019, à la Direction Générale.

Après des échanges sur le projet, une commission ad-hoc de six personnes présidée par le Directeur des Aménagements et la Gestion du Foncier (#DAGF) de l’Office du Niger en la personne de Hamadoun Sidibé a été mise en place afin de produire un mémorandum pour la suite des discussions sur le projet. Ce mémorandum s’articule autour des conditions de reprise et d’exploitation du projet.

Source : SCOM-ON                                        

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Next Post

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : les réponses les mieux appropriées pour les populations les plus vulnérables

La première session du cadre harmonisé d’analyse et d’identification des populations en insécurité alimentaire au titre de la campagne agricole 2019-2020. Dont  les travaux,  de la session ont démarré, le lundi dernier. Servira à « cibler sans complaisance les populations les plus vulnérables et proposer les réponses les mieux appropriées», c’est […]