Ali Cissé : <<L’engrenage de la violence. Le parcours démocratique de la troisième république a été marqué par un recours inconsidéré à la violence pour des fins politiques ou corporatistes. Selon le cas, la violence a servi comme méthode d’expression pour extérioriser les frustrations plus ou moins réelles, ou comme arme de combat pour faire aboutir à des revendications plus ou moins légitimes. La violence est comme un boulet que les autorités traînent aux pieds depuis l’avènement de la démocratie. Elles ont déployé un trésor de moyens et d’imagination pour la contenir, mais leurs tentatives n’ont eu que des résultats mitigés. Il serait fastidieux de dresser ici un catalogue complet des actes de violence perpétrés au Mali depuis les changements politiques intervenus en mars 1991>>. Ali Cissé, Mali: Une Démocratie à refonder, p. 69.
Les élèves et étudiants ont servi de leviers en 1991, pour les acteurs du mouvement démocratique, en vue de renverser le régime du général Moussa Traoré. Après la prise du pouvoir, les acteurs du mouvement démocratique n’ont pas été capables de les canaliser. Malheureusement, c’est cet épisode de violence qui continue dans les milieux scolaire et universitaire au Mali.
L’AEEM est devenue une organisation instrumentalisée par les hommes politiques, qui s’en servent comme un instrument de pouvoir pour avoir leur emprise sur les élèves et étudiants, en matière de revendications. L’AEEM ayant compris ce jeu de monnayer les élèves et étudiants pour des fins sordides, marchandes et machiavéliques, profitent des régimes politiques, pour s’enrichir les poches. Tous les différents régimes politiques qui se sont succédé à la tête de l’Etat post 1991 du Mali, en ont profité de ces leaders estudiantins, je veux dire de ces marchands d’illusions pour enterrer les revendications des étudiants, en termes d’amélioration des conditions d’études et des infrastructures physiques pour les accueillir, au regard, du nombre exponentiel des étudiants tous les ans.
A suivre……..