JOURNEE INTERNATIONALE DES MIGRANTS : Les États Européens et Américains invités à respecter les Principes Universels des Droits Humains !

Sene Kunafoni

Le Vendredi 22 décembre 2023, fut célébrée l’édition 2023 de la Journée Internationale des Migrants. Une journée mis à profit par les mouvements sociaux Afrique-Europe Inter Act et Alarme Phone Sahara pour inviter les États Européens et Américains à respecter les principes Universels des Droits Humains.
Dans le même cadre, le 18 décembre, les Réseau Afrique Europe Inter Act et Alarmes Phone Sahara ont animé une conférence de presse pour rendre hommage aux migrants et interpeller l’opinion internationale à ratifier la Convention Internationale des droits des travailleurs migrants et les membres de leurs familles, adoptée par les Nations Unis en 2000. La conférence était animée par Monsieur Pierre YOSSA d’Alarme Phone Sahara (APS), Mme Diori TRAORE d’Afrique Europe Inter Act (AEI) et Monsieur Mamadou KONATE de l’Association Malienne des Expulsés (AME).
A l’entame de la conférence, les conférenciers ont rappelé le contexte d’institutionnalisation de la journée. En effet, c’est à suite de nombreuses années de combat des mouvements sociaux contre les violations des droits humains subis par les migrants dans leurs déplacements (accidents de travail, tortures, maladies etc) que les Nations-Unies ont consacré une journée dédiée aux migrants. Cette journée est loin d’être une fête, mais de réflexion, d’analyse et de proposition d’alternatives pour changer la situation des migrants.
Monsieur Pierre Yossa a expliqué le parcours de leurs Mouvements qui fournissent beaucoup d’efforts pour soulager les migrants en situation difficile. C’est ainsi qu’il dira « Nous n’avons jamais cessé d’apporter de l’assistance à des milliers de migrants en difficultés tant sur les chemins qu’au retour. Il faut aussi noter les insertions socio-économiques ».
Pour ce responsable d’Alarme Phone Sahara, on peut se réjouir du renouveau démarré par les autorités actuelles dans des pays du sahel en remerciant l’actuel ministre malien chargé des Maliens de l’extérieur. Il exprimait ces remerciements en ces termes : « Il faut remercier l’actuel Ministre des Maliens de l’Extérieur qui a eu le courage de grimper les escaliers pour se rendre au Bureau de l’Association des Maliens des Expulsés AME. C’est rare de voir un ministre de faire autant pour rendre visite à une association ».
Pour Monsieur Yossa, les migrants subsahariens ne se déplacent pas par plaisir. De nombreux aléas surtout économiques poussent les gens hommes et femmes, jeunes et vieux à quitter leurs localités d’origines pour aller chercher un lendemain meilleur. Parmi ces causes, il a mentionné les accaparements de terre, changement climatiques, l’insécurité, de maladies et mêmes des problèmes de libertés politiques. Selon lui, les politiques mises en place pour opprimer les gens qui se déplacent pour ces causes ne sont que « Campagnes racistes contre les migrants subsahariens » et leurs organisations optent pour une « Politique fondée sur les valeurs et principes universelles des droits de humains » et pour elles : « une autre vision de la migration est possible ».
Il a également dénoncé la militarisation des frontières en Afrique qui n’est autre que l’exportation des frontières européennes tout en plaidant la suppression de visas entre tous les pays du continent comme l’ont fait le Rwanda et quelques autres pays.
Quant à Mamadou KONATE, responsable chargé des questions juridique à l’A.M.E (Association Malienne des Expulsés) expliqué le cadre juridique qui régit les politiques migratoires. A ses explications, la Convention Internationale sur le Droits des Travailleurs Migrants et les membres leurs Familles adoptée en 2000 et entrée en vigueur, trois ans plus tard vise à faciliter le mouvement de tous les mouvements réguliers et réguliers.
La convention connait de réelle difficulté par ce que les pays d’accueil des migrants ne l’ont toujours pas ratifiée. C’est ainsi qu’il a rapporté : « La convention contraint tout pays la ratifiant de respecter la protection. Elle n’est pas encore effective car beaucoup de pays ne l’ont pas ratifiée surtout les pays de l’Europe et d’Amérique que sont les principales destinations des migrants de nos États d’Afrique subsaharienne. »
Alors si les principaux pays qui reçoivent les migrants n’ont pas ratifié cette norme internationale qui protège les droits des migrants, beaucoup restent à faire. Le conférencier a invité et encouragé les mouvements sociaux de ne pas baisser les bras en continuant le combat de ratification de cette convention. A côté de ce problème, il a dénoncé des politiques des États Africains qui violent la convention qu’ils ont ratifiée en tant que pays de départ, de transite de migrants et d’autres normes communautaires qui protègent la libre circulation des personnes et de leurs biens. Ces politiques sont adoptées sous supervision des pays d’Europe qui sont hostiles à la migration.
C’est ainsi qu’il a rappelé qu’un ancien régime Nigérien a adopté une loi qui autorise la violation de la liberté de circulation. C’est pourquoi il s’exprime en ces termes : « Le Niger dans le cadre de sa coopération avec des pays de l’Europe a adopté une loi criminalisant la migration ». Il s’agit de la loi 2015-036 relative au trafic des migrants. Ainsi Agadez la ville frontalière avec Algérie était devenue un lieu où les migrants étaient stoppés dans leur aventure pour être torturé. Ce ne sont pas seulement ceux n’avaient pas encore quitté le continent mais aussi ceux étaient refoulés d’Europe et des pays du Maghreb comme l’Algérie qui étaient déversés comme des ordures.
Cette loi nigérienne était contraire à la convention mais aussi les normes communautaires de la CEDEAO (Communauté Économiques des États de l’Afrique de l’Ouest) qui consacrent la libre circulation de personnes et de leurs biens. Selon Monsieur KONATE, les mouvements sociaux sous leur conduite ont assigné l’Etat du Niger à la Cour des droits de l’Homme de la CEDEAO sise à Abuja qui devrait statuer sur l’affaire. Au moment où les avocats des deux parties étaient devant cette juridiction, le coup d’Etat est intervenu au Niger et les autorités de la transition ont abrogé ladite loi.
Cette abrogation a été un évènement heureux pour les organisations de dépenses des droits des migrants, Monsieur Konaté tout en ajoutant « nous avons salué l’abrogation de la loi 2015-036 qui criminalisait la migration, mais nous avons demandé également aux nouvelles autorités nigériennes de réparer les effets de la norme. Oui, par ce qu’en application de ladite loi, des migrants, des passeurs, des chauffeurs et mêmes des logeurs de migrants étaient en prison. Nous avons obtenu leur libération. Aujourd’hui à notre connaissance, il n’y a pas de migrants prisonniers au Niger »
En plus de la convention non ratifiée par les pays d’accueil, un Pacte Mondial a été signé à Marrakech au Maroc dont beaucoup ont signé même s’il n’est pas contraignant, c’est un pas positif. Ce pacte opte pour « une migration régulière, sure et ordonnée » qui demande l’accès des documents administratifs comme le visa dont l’accès est trop rigide pour les États Européens ou ne dure pas pour des pays Magrébins qui n’ont pas de visa mais une autorisation de voyage ne dépassant pas 90 jours. Ce délai passé, on tombe dans l’irrégularité alors que même si ces États du Maghreb ne sont pas dans la CEDEAO, ils sont de l’Union Africaine donc ils ne doivent pas maltraiter les migrants.
Les conférenciers ont saisi l’occasion pour appeler les États européens à renoncer aux politiques criminalisant la migration en leurs demandant de ratifier la Convention Internationale sur le Droit des Travailleurs Migrants pour respecter les principes universels des droits humains. Ces États en défiant les Nations Unies continuent de prendre des mesures qui piétinent le droit des migrants notamment la France qui vient de voter une loi qui piétine les travailleurs migrants dans les 72h passés, mais qui doit passer devant le conseil constitutionnel avant d’être promulguée. Toute chose qui doit renforcer la lutte car le mal continu de s’enraciner.
Daouda Z Kané

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