Coopération France – Mali: L’Ambassadeur Joël MEYER rétorque aux réactions de la vox populi au Mali et dans les pays du Sahel qui estime que Paris, avec ses grands moyens, peut faire plus dans la lutte contre le terrorisme

Sene Kunafoni

Oui, la France a des intérêts au Mali, mais des intérêts communs au Mali, aux pays du Sahel, à la France et au monde entier, introduisait M. l’Ambassadeur de la France au Mali, Joël MEYER lors de la réception au cours de laquelle il rencontrait  les journalistes et les correspondants de presse à la Résidence de France le mercredi 20 novembre 2019. L’objectif de la rencontre, rappeler les hommes de média sur les objectifs et  réalisations de la coopération française au Mali.

Même si M. Joël MEYER n’a pas évoqué un lien entre cette rencontre et autres circonstances, c’est juste après les récentes déclarations de plusieurs organisations de la société civile malienne accompagné de leaders politiques et personnalités influentes accusant la France d’être à la base de l’aggravation de la crise Malienne. La plus surprenante et agaçante pour la France fut celui de la star Salif KEITA (chanteur musicien), le vendredi 15 novembre 2019 dernier. Après avoir remercié la presse malienne pour le rôle qu’elle joue dans l’information et la sensibilisation malgré la situation très difficile au Mali, M. l’ambassadeur a informé les journalistes qu’en dehors de la sécurité,  la Coopération française intervient dans plusieurs domaines à travers l’Agence Française de Développement (aide publique française au développement) dont le Mali est l’un des pays prioritaires.

À l’en croire, pour l’année 2019 , les subventions totales de l’AFD en faveur du Mali sont proches de 65 milliards de FCFA ( 100 M€), et concerne cinq grands domaines: les infrastructures électriques ( électricité, eau potable et assainissement ); la gouvernance ( appui aux finances publiques, à la décentralisation et au développement local ); le développement humain (éducation , formation professionnelle et santé); l’agriculture ; l’appui direct aux acteurs économiques privés.

Des chiffres de l’aide publique au développement décaissée par la France au Mali (en millions d’euros) en 2016, 2017 et 2018:

1- Agriculture et sécurité alimentaire (PASE 2, PADON2, PADER: 2,09 millions € en 2016; 7,05 millions € en 2017 et 9,39 millions € en 2018.

2- Eau et assainissement (concours Kabala): 8,2 millions € en 2016; 12,66 millions € en 2017 et 16,41 millions € en 2018.

3- Éducation / Formation professionnelle (PISE III, PAQAMA, ACTIF, ACEFOR, FSP): 2,83 millions € en 2016; 2,49 millions € en 2017 et 3,34 millions € en 2018.

4- Gouvernance (ETI DOUANES, AMAPAR, PAAMEFIP): 1,9 million € en 2016; 1,86 million € en 2017 et 1,05 million € en 2018.

5- Humanitaire (aide alimentaire programmée): 0,52 € en 2016; 0,66 € en 2017 et 2,2 millions € en 2018.

6- Infrastructures (PADUB, PADAB, PHARE, MANANTALI): 0,12 € en 2016; 3,28 millions € en 2017 et 0,36 en 2018.

7- Santé / Projets bilatéraux (Facilité santé 2, PADSS 2, DATASANTE, MRTC): 1,39 € en 2016; 2,2 millions € en 2017 et 11,98 millions € en 2018.

8- Secteur privé (BNDA – voir éventuellement données PROPARCO): 0,17€ en 2016; 0 en 2017 et néant en 2018.

9- Société civile (Diaspora- voir éventuellement DPO, PISCCA): 2,12 millions € en 2016 ; 1,92 € en 2017 et 1,2 € en 2018.

10- Sortie DZ crise et reconstruction / développement des régions touchées par le conflit (SDNM2, DDM, Fonds de la Mission de  stabilisation du Centre de crise et de soutien du MEAE): 2,35 millions € en 2016, 1,25 € en 2017 et 1,76 € en 2018.

11- Santé / contribution aux fonds multilatéraux: 6, 38 millions € en 2016; 7,87 millions € en 2017 et néant en 2018.

Avec ces chiffres M. l’Ambassadeur Joël MEYER a affirmé que l’aide publique au développement a, au total, décaissé au Mali 28,07 millions d’euros en 2016; 41,13 millions d’euros en 2017 et 47,69 millions d’euros en 2018 dont 116,89 millions d’euros en 3 ans. A cet effet, accompagné de deux députés de l’Assemblée Française, il a témoigné que la France a bien évidemment des intérêts au Mali, car ajoute-t-il, il est nécessaire pour la France de protéger ces investissements pour la pérennisation d’un développement durable dans l’intérêt commun de tous.

A la suite de M. MEYER la délégation de l’Assemblée nationale française composée du député Jean-Michel Jacques et une élue du département de la Martinique au sein de l’Assemblée Française, qui visite les forces françaises à Gao ce samedi 23 novembre 2019, a affirmé que la France avec les taxes des contribuables français, demeure engagée au côté du Mali et les pays du Sahel. Cependant, Il faut se rendre compte que Barkhane, c’est 4 500 hommes sur  un territoire cinq fois, même six fois plus grand que la France. Et au Mali, c’est deux fois la France : « Donc Barkhane intervient là où il le faut, mais les moyens techniques ne suffisent pas. Il faut aussi des moyens humains, des renseignements humains » témoigne la délégation de l’Assemblée Française.

Cette rencontre avec M. Joël MEYER semble être comme on le dit en langue nationale Bamanan « kounadali »

Ce que l’Ambassadeur n’a pas rappelé est qu’est-ce que le Mali apporte ou a apporté à la France par le passé? Au-delà de toutes ces aides, les déclarations agaçantes et mécontentements de la société civile malienne contre la France tirent leurs sources de l’intervention de l’OTAN suite à une demande française ainsi que le refus de la France à laisser l’armée Malienne rentrer à Kidal. Mais aussi et surtout  les critiques autour de la monnaie (FCFA),  les ressources minières et minéralières. Selon la vox populi, la présence du terrorisme du au chômage et à la pauvreté est minutieusement planifiée pour justifier la présence française au Mali.

Dognoume DIARRA                                                                                       

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