CAN 2023 : Le décryptage du journaliste Alassane Souleymane

Sene Kunafoni

Après la douloureuse élimination de nos Aigles en quart de finale contre le pays organisateur, il faudrait vite se remettre au travail. Mais avant, il faut faire le bilan technique de notre participation, cela très vite avant la reprise des compétitions de la sélection nationale.
Nous sommes passés tout près de l’exploit historique de vaincre le signe indien ivoirien et de nous projeter dans le dernier quart, dix ans après notre dernière demi- finale.
Lors du match contre les Éléphants ivoiriens, il y a beaucoup à dire. Nous avons perdu sur la gestion des détails et des tournants dans le jeu (le penalty manqué, la supériorité numérique, la gestion émotionnelle, les changements, etc). Sur ce match il y a et il y aura tellement à dire, mais nous finirons par la même conclusion : c’est du passé et il faut vite avancer. Il y aura d’autres Mali- Côte-d’Ivoire et vice versa et ce sera le même challenge jusqu’à ce qu’on renverse la vapeur.
Je le dis depuis bientôt vingt ans, depuis le début de ma carrière de journaliste à Bozola où je me souviens, un matin de 2004, le président de la Femafoot de l’époque a débarqué dans le bureau du DG de l’ORTM pour lui demander de faire retirer mon élément d’analyse sur la gestion du football diffusé dans le journal de 7h à la radio nationale, que cela lui créait des problèmes et affaiblissant sa gouvernance.
L’élément n’a pas été diffusé dans les éditions suivantes. Cependant, la première diffusion avait été largement écoutée. Pourtant je n’insultais pas, je ne dénigrais pas. Sur la base de faits réels de gestion à l’époque, je disais qu’il fallait sortir de l’improvisation, du laxisme et donc de l’amateurisme dans le management du football. C’était mon devoir d’agent public de l’information et donc de journaliste.

Vingt ans après je ne pense pas que nous ayons fait de réels progrès et si c’est le cas, c’est infime. En 2004 nous avions joué une demi-finale de CAN, chose que cette année nous ratons. Et pourtant les mêmes problèmes demeurent. Au Mali nous avons du mal à traverser le pont du management, de la gestion par projet, de la gestion du football axée sur les résultats. Cela implique de faire de la projection, de la prospective, de la gestion analytique multidimensionnelle.
Pour cette CAN ivoirienne, retenons que tout n’est pas mauvais mais encore une fois nous manquons de l’élan pour mieux sauter qu’avant. Le Mali ne peut pas se contenter d’être en quart de finale. On dira oui le Sénégal n’y était pas sauf qu’il était le champion sortant donc avec un titre glané lors des trois dernières années, l’Algérie aussi mais récent champion en 2019, le Maroc récent demi-finaliste du Mondial, le Cameroun et la Tunisie étaient au dernier Mondial, etc.
Après cette CAN, encadrement et joueurs ne sont pas à blâmer. Ils doivent être remis au travail, remis à flot pour les futures échéances : éliminatoires du Mondial et CAN.
Ce qu’il faut ? Que le ministère et la FEMAFOOT se mettent ensemble pour sortir un projet sur papier avec des axes clairs et se projeter sur les cinq ans ou plus à venir. Que voulons-nous pour notre football dans les 5 ou 10 prochaines années ? Première qualification au Mondial, premier trophée de CAN à remporter, premiers trophées de Mondiaux cadet et junior, premier titre olympique, un championnat professionnel, première participation d’un club en phase de groupes de la Ligue des champions, de vrais championnats cadets juniors, une vraie Direction technique nationale fournie en compétences humaines et en moyens techniques, etc.
Ce sera à coup sûr le début de la performance planifiée, organisée et maîtrisée et donc des titres. Ne brûlons pas les étapes pour éviter de brûler les ailes de nos Aigles, Aiglons et Aiglonnets à chaque fois, avec juste des larmes pour se consoler.
Notre football a tout pour briller et nous faire briller de bonheur.

Bamako, le 4 févier 2024
Sportivement ! Alassane Souleymane, journaliste

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