Afrique : Cri de cœur d’un jeune diplômé sur le point de départ

Sene Kunafoni

Sous l’effet de la pauvreté, du chômage et du désespoir face au manque de perspective des dirigeants africains ainsi que les affronts causés par les injures parentales, un jeune africain décide de partir à la recherche de l’eldorado. Lisez son cri de cœur.

Partir…..Partir pour mourir,

Je préfère partir pour mourir dans les océans ou sur le désert, comme un militaire qui meurt au combat les armes à la main. Cela avec honneur et le cœur rempli d’amour pour mon père,  mes mamans, mes frères et mes sœurs.

Oui,  je préfère cette mort que de rester vivre quotidiennement dans l’humiliation causée par les injures sociétales garnies de critiques et de préjugés. Quand mon père m’envoyait à l’école, tout petit,  il avait l’espoir d’avoir un fils ministre dans sa famille un jour. Un espoir qui se brise dans son cœur de jour en jour avec son âge qui avance sans pause. Il avait raison de croire qu’un jour je serai ministre car j’ai pu l’honoré en étant le seul parmi ses vingtaine d’enfants, à franchir le cap du Bac,  de faire l’Université tout en ayant une maîtrise dans une filière qui ne doit plus être enseigné au Mali sans qu’une qualification professionnelle n’y soit ajouter.

Plus de 10 ans après l’acquisition de cette maîtrise, l’espoir de ce brave père n’arrive toujours pas à avoir un lendemain sûr et certain. Pas de boulot fixe, j’ai profité d’embrasser une profession, qui ne fait plus vivre son homme, car gangrenée par une escroquerie qui ne dit pas son nom. Avec ce tâtonnement quotidien, impossible d’avoir le courage de se marier, prendre la garantie d’une femme et des  enfants un jour. Depuis que mon père m’encourageait d’avoir de l’espoir, maintenant lui-même il n’a plus d’espoir pour moi.

Tout ce qu’il veut maintenant est de me voir marier pour s’être rassuré que toutes ses filles et tous ses garçons se sont mariés avant son départ. Vivant toujours dans l’incertitude totale, je n’arrivais plus à subvenir à mes besoins.  Alors j’ai décidé de partir pour partir. Partir pour échapper aux préjugés,  aux critiques stériles.

Pour beaucoup,  je suis un fainéant,  hors à l’école j’ai toujours été parmi les meilleurs de ma classe. Croyant que juste après les études,  il n’y aura que le boulot et travailler comme salarié quelque part. Erreur, c’était plutôt le pire qui m’attendait, le chômage. Je n’avais appris à rien faire en dehors des études. Maintenant me voici le dos au mur,  les diplômes en main,  mais incapable d’avoir le minimum pour espérer à construire une famille dans un futur proche.  Alors laissez-moi partir librement pour mourir quelque part.

Non,  non,  ne pleurez pas pour ma mort, ne soyez pas attristés de ma mort, car c’est étant mort que je vais vivre à l’aise sans honte, ni critique, ni préjugés. Je suis incapable de regarder ma mère et mon père en face à cause de mon âge qui avance sans que je ne sois marié,  sans pouvoir satisfaire leurs besoins nécessaires. Non, je ne peux pas, car ils ne sont aucunement fiers de moi. Je pars,  partir pour mourir dans le désert et servir de nourriture pour les vautours du désert ou dans les océans pour servir de nourriture pour les poissons de l’océan. Au moins, je leurs serais utile.

DD

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Next Post

IPR/IFRA de Katibougou: Le ministre Amadou Kéita s’imprègne des problèmes

Le lundi 21 juin 2021, le Ministre, Pr Amadou Keïta était à Koulikoro pour s’imprégner des problèmes de l’IPR/IFRA de Katibougou. Un fait qui prouve à suffisance que sa reconduction en tant que Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est bien méritée. Après l’accueil du ministre et sa délégation, le […]