Pour l’obtention de son diplôme de Docteur en Médecine (Diplôme d’Etat), Koulsoum Touré a publique présenté et soutenu une thèse dont le thème était : « Pathologie de surface oculaires et sécheresse lacrymale », c’était le samedi 09 octobre 2021 dans la salle informatique de la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie. Pour la circonstance, le jury était composé de : Pr Lamine Traoré, Président du Jury ; Dr Sangho Assiatou Simaga, membres du Jury ; Dr Abdoulaye Napo, Co-directeur de thèse et de Pr. Fatoumata Sylla, Directrice de thèse.
Après avoir rendu grâce à Dieu, Koulsoum Touré a vivement remercié ses parents ; son fiancé ainsi que tous ses camarades et Professeurs, pour tous les efforts consentis autour d’elle afin que ce jour soit une réalité. Ainsi dans l’introduction de sa thèse, elle informe que la surface oculaire est une entité clinique englobant le bord libre des paupières, la conjonctive, la cornée et les glandes lacrymales, ceux-ci travaillent tous à maintenir cet équilibre indispensable au bon fonctionnement de la vision. Elle ajoute que les maladies qui peuvent toucher la surface oculaire sont nombreuses et sont de différentes natures : inflammatoires, traumatiques, consécutives à une brulure, d’origines infectieuses, dégénératives ou encore tumorales…
A en croire Koulsoum, la sécheresse oculaire est une maladie multifactorielle des larmes et de la surface oculaire qui entraine, des symptômes d’inconfort, une perturbation visuelle, et une instabilité du film lacrymal avec des lésions potentielles de la surface oculaire. Elle est accompagnée d’une augmentation de l’osmolarité du film lacrymal et d’une inflammation de la surface oculaire. ‘’L’osmolarité lacrymale a été reconnue comme étant le biomarqueur le plus fiable pour la détection’’, expliquera-t-elle.
Parlant de son diagnostic, elle estime que ceci est difficile du fait que la majorité des patients souffrent de symptômes d’intensité légère à modérée, qui peuvent être interprétés comme la conséquence d’affection diverses et variées (pathologies allergiques, immunitaires comme Goujerot-Sjorgen ou la polyarthrite rhumatoïde, pathologies vasculaires comme le syndrome de Raynaud, pathologie visuelle comme syndrome de visualisation de l’écran).
Ainsi certains praticiens se focalisent sur les signes objectifs alors que d’autres insistent sur la symptomatologie. La prévalence de la sécheresse oculaire varie de 3,9 à près de 93% selon les différentes études réalisées. « Cette grande disparité est liée au fait que les études n’ont pas été faites sur la même population (Age, sexe, ethnie) et n’utilisent pas la même définition de la sécheresse oculaire ni les mêmes tests diagnostiqués. De plus, les grandes études épidémiologiques indiquent que le sexe féminin et l’âge avancé augmentent le risque de sécheresse oculaire (en ce qui concerne une déficience aqueuse qualitative et/ ou quantitative. La prévalence en Amérique est 7,8% selon l’étude Women’s Health Study. La prévalence en Europe est 11,0% selon l’étude Salnes Eye Study. La prévalence en Afrique représente 19,2% selon l’étude Onwubiko et al. Niger », précise-t-elle.
A l’en croire, c’est l’insuffisance de données sur la sécheresse oculaire au Mali qui l’a motivée pour mener ce travail, dans le but d’évaluer l’impact des affections de surface oculaire sur la sécrétion lacrymale. ‘’L’objectif principal de ma thèse, est d’étudier l’impact des pathologies de surface oculaire sur la sécrétion lacrymale quantitative’’, a-t-elle mentionné. Et de poursuivre en disant que l’objectifs spécifiques, est de déterminer le profil épidémiologique des patients (âge, sexe et pathologies de surface associées) ; D’evaluer l’atteinte quantitative du film lacrymal à l’aide des tests : Shirmer, Jones, BUT et score OSDI ; Décrire les affections de surface associée à l’atteinte lacrymale quantitative.
En conclusion, elle évoque que la sécheresse oculaire est une pathologie fréquente. De nombreux facteurs de risque sont mis en cause dont certaines affections oculaires, certaines médications et l’environnement. Certaines affections systémiques et leur traitement sont aussi incriminés dans la survenue de cette affection. Plusieurs tests aident au diagnostic, seulement certains sont disponibles dans nos contrées et il n’existe pas de corrélation entre ces tests eux même et le stade d’évolution de la maladie. Le score d’OSDI qui détermine la sévérité de l’atteinte lacrymale et dont l’évaluation est en fonction des symptômes ressentis.
Au terme de cette étude, la fréquence des patients souffrants de cette affection était de 45% durant la période de son étude ; Cette pathologie atteint surtout les personnes âgées dans la tranche d’âge de 55-64 (32%) et les femmes (56% des cas de sécheresse oculaire). La douleur oculaire représentait le motif de consultation, le plus fréquent. La sécheresse oculaire était associée principalement à certaines pathologies de surface oculaires : Ptérygion, ptérygoïde et conjonctivite allergique. La totalité de des patients ayant fait l’objet de sa thèse provenaient de Bamako, ce qui a rendu son étude limitée à l’échelle nationale d’où la nécessité de mener une enquête plus élargie au niveau nationale en tenant compte de la diversité ethnique.
À signaler que la désormais docteur en médecine, a prêté serment devant le statut d’Hippocrate tout en promettant de servir conformément à l’éthique et la déontologie. Elle sera au chevet de toutes et tous sans distinction de race ou d’ethnie ni de rang social.
Dognoume Diarra