L’heure est grave, ma connaissance du pays, de ses institutions et de sa gouvernance me permettent de le dire: Dixit l’ancien Premier Ministre Moussa Mara lors d’une conférence de presse

Sene Kunafoni

Nous devons nous donner la main pour sauver la transition et sauver notre pays, un des messages lancés par Moussa Mara, ancien Premier ministre et leader politique. C’était à une conférence de presse qu’il a organisé au Quartier Général ( QG) du parti Yéléma, le dimanche 07 janvier 2024 à ACI 2000.

A l’en croire, la réussite de la transition actuelle est un devoir impérieux pour toute personne soucieuse de notre pays le Mali.  » C’est cette réussite qui conditionnera le succès futur des régimes qui lui succèderont, non seulement sur le plan sécuritaire mais également dans les domaines politiques et socioéconomiques », a-t-il souligné.

Il estime que ceux qui gardent silence, attendent tranquillement que la transition s’écroule ou souhaitent ardemment son échec, font un pari très dangereux pour le pays. Ajoutant que nul n’a intérêt à l’écroulement du pays, il a affirmé qu’en ces moments particulièrement difficiles pour le pays, il est impératif que chacun mette de côté ses calculs et agendas et se retrouver autour des autorités et du pays. Soulignant que les graves défis auxquels le pays fait face sont nombreux et sont entrain d’étouffer progressivement la transition et par finir le pays, il a exhorté les uns et autres d’avoir le courage de le reconnaitre et convaincre les autorités de le reconnaitre également.
Pour Moussa Mara ces graves défis sont au nombre de cinq (5): Le premier défi est celui de la paix au nord et ailleurs dans le pays.  » L’annonce faite par le chef de l’Etat en faveur d’un dialogue inter-maliens devant conduire à une offre globale de paix à nos compatriotes engagés dans la rébellion, est positive et elle doit être accompagnée. Nous devons tous nous impliquer et associer les différentes composantes de la communauté nationale à cet exercice afin d’aboutir à un dispositif de paix enfin porté par les Maliens. A ce titre, nous devons multiplier les passerelles permettant à la CMA et au CSP de prendre part à cet exercice.
Nous ne devons pas oublier également que les Maliens dans leur grande majorité souhaitent que des discussions soient engagées avec nos compatriotes engagés dans l’aventure terroriste pour obtenir leur retour dans l’ensemble national. Cette occasion doit être utilisée pour baliser le chemin vers cet autre dialogue inter maliens. Aucun d’entre nous n’a d’intérêt dans la guerre sans fin et on sait par ailleurs que la réponse armée ne peut être la seule face à des mouvements insurrectionnels. », a-t-il souhaité.
Le second défi qui menace clairement la réussite de la transition est la pénurie d’énergie qui frappe notre pays et qui se traduit par des coupures d’électricité aux conséquences très négatives sur le plan économique mais également social. Face à la période de chaleur dans les semaines à venir, dans le contexte du ramadan, il a évoqué qu’il est impératif d’anticiper et d’agir ensemble pour attenuer les difficultés à venir.
Les difficultés financières et économiques du pays qui se traduisent par des difficultés encore plus importantes pour l’Etat de faire face à ses engagements financiers sont connues. Les restrictions budgétaires, la grande difficulté de l’Etat à payer la dette intérieure, le recours important au marché financier régional dans des conditions très restrictives, l’utilisation importante des ressources des banques nationales pour financer l’Etat, sont entre autres des signes avant-coureurs de difficultés encore plus importantes à venir. Il n’est pas possible d’éluder une difficulté financière. Il faut la reconnaitre, la partager et y faire face en répartissant les efforts à fournir entre les différents acteurs publics et privés. Les autorités doivent faire les plus grands sacrifices en tant que premiers responsables. Nous devons là également nous serrer les coudes pour faire face aux moments difficiles à venir.
 » Les restrictions et autres atteintes à la liberté d’opinion ne sont dans l’intérêt de personne. Les actions de dissolution à l’encontre des partis politiques du fait d’émission d’opinion non plus ! Il est impérieux que dans le contexte où nous devions nous donner la main pour faire face, tous ensemble, aux crises actuelles et à venir, nos autorités acceptent l’émission d’opinions divergentes voire contradictoires. Enfin, lors de son discours du 31 décembre 2023, en évoquant le retour du pays à l’ordre constitutionnel, le Chef de l’Etat a indiqué la poursuite des efforts dans cette direction sans donner d’information précise sur le processus et les éventuels delais. »,a rappelé Moussa Mara.
Pour conclure, il a témoigné que c’est pas juste de laisser la transition et le Mali s’enliser progressivement et se noyer.  » Nous en porterons tous la responsabilité devant l’histoire et devant nos compatriotes. Il est impératif pour chacun d’entre nous d’aider la transition à réussir ses principaux défis et à aider ses animateurs à réussir leur mission au service de notre pays. J’en appelle à tous les responsables politiques et de la société civile à s’inscrire dans cette dynamique. Je leur demande à s’impliquer et à jouer leurs rôles dans la gestion de chacun de ces sujets de préoccupation pour le pays. Je demande aux autorités de la transition de s’ouvrir à toutes les initiatives qui seront lancées dans cette perspective, à reconnaitre partout où besoin sera, la réalité de la situation du pays et à accepter de travailler avec les forces vives dans la conduite des changements indispensables pour faire face aux situations avec succès. »

Dognoume Diarra

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