Le Diallogue Inter-maliens (DIM) pour la paix et la réconciliation a pris fin le vendredi 10 mai 2024. À l’issue de ladite rencontre, 300 recommandations ont été formulés lors des différentes phases (communale, régionale et nationale). A cet effet, nous avons jugé nécessaire d’avoir l’avis de certains de nos lecteurs.
Lisez ci-dessous.
Modibo Diarra dit Van, médecin chercheur :
Bonjour chers compatriotes,
Une fois n’est pas coutume, je commence mes propos par des remerciements surtout à l’endroit de votre Journal, « Le confident » qui est littéralement au service du Mali. La ligne éditoriale est claire, être au service du Mali dans la vérité à travers la bonne information. Le Peuple avait soif de la bonne information au point qu’il se rabattait la presse étrangère dans un passé récent. Je pense que nous pouvons sans risque de se tromper affirmer que ce mauvais souvenir est derrière nous. Sans fausse modestie, Le confident est un des pionniers en la matière. Bravo et continuer dans cette lancée.
Quant au Dialogue Inter-Malien, une excellente initiative de nos autorités. Je l’aborderai sous quelques angles. Le processus de l’organisation et les recommandations qui en sont issues.
Abordant le premier point, je pense que l’absence de certains acteurs comme les groupes armées avec une revendication indépendantiste ou religieuse et les partis politiques a un peu entaché le caractère inclusif des sessions. Quoique, les militants des partis politiques ont largement participé à titre personnel. Le délai accordé à l’organisation de cet important évènement m’a paru approximatif si non court. Je pense que nous devrions aussi instituer le bénévolat dans certaines initiatives. Les commissions d’organisation de ces genres d’évènement ne doivent pas être rémunérer. L’excellent exemple est la récupération de nos données par des experts Maliens à zéro franc. Le Mali Koura, c’est aussi cela. Un Ancien Premier Ministre qui dirige une telle commission devrait donner l’exemple en déclinant toutes indemnités ou perdiem de droit pour lui et l’ensemble de sa commission.
Les recommandations sont expressions de la volonté de ceux-là qui ont décidé de participer à un évènement qui se voulait inclusif. Ceux qui se sont privés le droit d’aller exprimer leur opinion doivent avoir la décence de se taire. Je pense qu’il est temps de mettre fin à certaines anciennes pratiques comme, l’imposition de la volonté d’une poignée de personne à la volonté populaire.
Quatre recommandations ont fortement retenu mon attention, la prorogation de la transition, la suppression du financement des partis politiques, le durcissement de leur création et la réduction du nombre des partis. Elles sont salutaires et contribuera à moraliser la politique au Mali.
En revanche, je suis resté un peu perplexe sur le fait qu’un dialogue recommande d’accorder un grade supérieur à des hommes valeureux comme Assimi ou se prononcé sur la candidature éventuelle du Chef de l’Etat. Je trouve que le créneau n’était pas approprié, c’est mon opinion.
Par ailleurs, j’aurai aimé, que le dialogue recommande purement et simplement la dissolution du CNT. Je trouve que 60% de ses membres ne savent même pas pourquoi ils sont là-bas. Le CNT constitue une des grandes tares de la transition. Cela est illustré par les scandales à répétition, la dernière en date, leurs traitements et la sortie raté de certains de ses membres. Pendant qu’au Burkina tout prêt, les membres de leur parlement ont donné l’exemple aux citoyens.
Je résume, en confirmant mon adhésion aux recommandations et mon soutien à la transition. J’exhorte donc les autorités à mettre tout en œuvre très rapidement afin que ces recommandations puissent voir le jour pour un développement harmonieux dans un climat apaisé, inshallah !
Merci Le Confident pour m’avoir donné la parole afin de partage mes opinions avec mes concitoyens.
Aguibou Bouaré, Président CNDH :
Je suis de ceux qui étaient enthousiastes à l’idée d’un dialogue inclusif, constructif pour le retour d’une paix durable, en réaménageant l’accord pour la paix issu du processus d’Alger, dans notre pays.
J’avais préconisé, en son temps, que ce dialogue puisse regrouper des acteurs et actrices jouissant d’une réelle légitimité auprès des populations.
Je pensais que ce dialogue serait consacré aux questions de paix et de réconciliation étant entendu que les assises nationales de la refondation avaient planché déjà sur d’autres thématiques relatives aux réformes structurelles.
Du reste, le Mécanisme en charge du suivi des recommandations de ce premier dialogue n’a pas fini de faire le point.
Dans ces conditions, vous conviendrez avec moi que certaines recommandations viennent comme un cheveux sur la soupe, ayant peu de lien avec les objectifs originels du dialogue inter-malien
Au demeurant, notre pays est prolixe en états généraux, dialogue national, fora sur toutes les problématiques préoccupant les populations, depuis l’indépendance.
De nombreux rapports, de nombreuses recommandations pertinentes sont issues de toutes ces assises ou assemblées ; il reste juste à les mettre en œuvre par les ressources humaines de qualité.
Il est difficile de réinventer la roue !
Je propose juste une compilation et la mise en œuvre des recommandations de tous les fora aidant le pays à sortir de la crise, et faire l’économie du reste.
Dieu préserve notre Patrie !
Youssouf Keïta, Président de l’AJDS :
Le Dialogue Inter-maliens initialement conçu pour favoriser un échange sincère et constructif en vue de promouvoir la paix au Mali, a malheureusement déçu à bien des égards. Il s’apparente à l’image de « l’éléphant qui accouche d’une souris », symbolisant une attente disproportionnée pour des résultats peu significatifs. Pour moi, un tel dialogue devrait représenter une opportunité pour les Maliens de se réconcilier et de jeter les bases d’un avenir pacifique. Cependant, les thématiques abordées n’ont pas toujours été en adéquation avec cet objectif, et le manque de diversité parmi les participants a entravé les débats contradictoires nécessaires. De plus, certaines recommandations, comme la candidature du Colonel Assimi GOÏTA et les promotions de grade, semblent motivées par des intérêts politiques plutôt que par un véritable engagement envers la paix. En conséquence, ce dialogue s’est avéré être une déception, et il est impératif que les Maliens cessent d’exploiter de telles initiatives à des fins politiques. Pour être réellement efficace, un dialogue doit être préservé de toute manipulation et être véritablement axé sur la recherche de solutions pour la paix durable au Mali.
Mahamadou Sangaré, Agent Comptable:
Une véritable farce économique et politique je suis contre et je ne serai jamais d’accord avec ce genre d’idées. Une nation doit forcément être démocratique et non dictatoriale le Mali sans les maliens ne répond pas aux critères des nations souveraine.
Assitan Diallo, PrésidentedelaNouvelle VisionM5-RFP Diaspora France :
Le DIM, Dialogue Inter-maliens a prit fin le 10 mai 2024. 3000 maliens y ont participé. De façon générale, nous saluons toute initiative permettant à nos compatriotes de se retrouver pour parler des grands défis qui s’imposent à notre pays : question sécuritaire, d’énergie, d’école, de gouvervance, d’entente et de solidarité.
Des recommandations en sont sorties de ce dialogue. Dans l’ensemble, l’opinion nationale semble divisée sur ces recommandations. La discorde vient de la prolongation de la durée de la transition de 2 à 5 ans, le fait de susciter la candidature de M. Assimi Goïta, la relecture de la charte de la transition qui n’autorise pas la candidature des dirigents de la transition et la graduation des 6 militaires au grade de Général.
La promotion de colonels au grade de généraux sur la place publique est la preuve que le dialogue n’avait rien de sérieux et que c’était même une foutaise, un mépris de l’armée et un discrédit du grade de Général et des procédures en la matière
Des gens pensent que les TDRs du DIM ne furent pas respectés et on s’inquiète d’une eventuelle confiscation du pouvoir par les militaires, les partis politiques étant suspendus.
En revanche, nous saluons les futures negociations qui se projettent avec les rebelles (groupes armés). Un regret après ce dialogue, aucune initiative n’est prise pour sollutionner le probleme de manque d´électricité. Les autorités pouvaient et doivent mieux faire pour soulager la population qui reste encore sur ses nerfs. Aussi, je suggère le pardon des videomen qui sont interdits de rentrer au Mali et la libération de tous les prisonniers politiques. Le Mali ne se construira que par les maliens.
Madame Abidine Rakia Alphadi, déléguée représentante des maliens de France du 25 au 29 février 2024 :
A mon avis le Dialogue inter-maliens DIM est une très bonne chose. Le fait d’amener les populations à un forum de discussion en parlant des vrais problèmes et les vraies difficultés du pays sans tabou, afin de trouver une vraie paix du cœur est une bonne initiative de la part des autorités du Mali, notamment notre cher frère le Président de la transition M. Assimi Goïta.
L’après dialogue doit-être un moment de paix et de cohésion sociale entre les différentes populations qui s’étaient séparées depuis des années. Il y’a eu trop de méfiance les uns envers les autres. Maintenant, il faut essayer de tout faire pour le retour de la vraie paix dans le pays. Aussi, entamer toute action visant à la réussite de la transition. La mission pour une transition agréable et apaisée ne saurait être possible sans que tous les maliens ne se donnent les mains. C’est sur cette base que je trouve l’idée du dialogue inter-maliens intéressant. Personne d’autre ne viendra construire notre pays à notre place. Détruire est très facile, mais la construction est très difficile, je souhaite qu’Allah ramene la vraie paix du cœur dans notre pays, qu’il eloigne les mauvaises personnes du pays. Ensemble tout est possible !
Réalisation Dognoume Diarra