PROBLÉMATIQUE DE HAUSSE DES PRIX : Le Gouvernement fixe des mesures de stabilisation

Sene Kunafoni

La conjoncture mondiale marquée par les effets économiques de la pandémie à coronavirus impacte négativement l’approvisionnement le Mali en produits de première nécessité qui apparaît de moins en moins confortable. En vue de soutenir le pouvoir d’achat du consommateur durement éprouvée par les effets de la COVID-19, le Gouvernement  a pris plusieurs initiatives pour stabiliser les prix. C’est le cas notamment de l’huile de palme, du sucre et du blé.

En effet, depuis 2020, sous l’effet du ralentissement des activités économiques au plan international, le marché international est marqué par une augmentation du cours  de la plus part des produits alimentaires. Sur le marché intérieur, des augmentations de prix de certains produits ont été observées laissant apparaître la psychose d’une probable installation du phénomène de la vie chère.

Huile alimentaire : L’augmentation du prix du litre d’huile alimentaire sur le marché national est due concomitamment à la baisse de  la production locale de l’huile (couvrant environ 84% des besoins de consommation nationale) et des importations ivoiriennes. La baisse de la production nationale est liée  au  manque de matière première résultant de l’effondrement de la production de graine de coton au niveau de la CMDT. La chute des importations ivoiriennes d’huile raffinée est consécutive à la baisse des quantités produites engendrées par l’augmentation du prix de l’huile de palme sur le marché international. Pour aider les unités industrielles à disposer de la graine de coton, les structures des ministères en charge du commerce, de l’industrie et des finances accompagnent les unités industrielles dans la mise en œuvre effective du Décret n°2019-0032/P-RM du 28 janvier 2019, portant  suspension de la perception de la TVA applicable à l’importation et aux achats locaux de graines de coton.

Blé/Farine de froment/Pain : Le prix fournisseur du sac de farine a aussi augmenté cette semaine. Cette augmentation est consécutive à l’envolée du prix du blé sur le marché international. Pour éviter que cette hausse du prix de la farine ne se répercute sur celui du pain, des concertations avec les partenaires du cadre de concertation de la filière blé /farine /pain ont été organisées. Ces négociations permettront de parvenir à un prix consensuel du sac de farine conformément au protocole signé entre le gouvernement et le cadre de concertation de la filière.

Ciment : L’augmentation anarchique du prix du sac de ciment observée sur les marchés de Bamako est en rapport avec la faiblesse de l’offre de ciment local  et la baisse des importations sénégalaises. Entre autres, la perturbation du trafic sur l’axe Dakar -Bamako est à la base de cette baisse des quantités importées.

Avec la reprise normale du trafic sur l’axe Bamako-Dakar et la relance de la production nationale, la situation est en train de se normaliser progressivement.

Sucre : Le  prix moyen du sucre est stable en dépit de la tendance haussière du cours du sucre sur le marché international.

Le lancement de la campagne de commercialisation du sucre local au titre de 2020/2021, le 05 décembre 2020 devra permettre de booster l’offre.

Mesures administratives :

La concertation avec les acteurs économiques et l’adoption de mesures incitatives pour booster l’offre en vue de contribuer à stabiliser les prix ont toujours été privilégiés par le gouvernement du Mali. Dans un contexte marqué par un déficit budgétaire chronique, les incitations fiscales et douanières ne sont pas soutenables au regard des innombrables chantiers de la transition. A l’extrême, pour soutenir le pouvoir d’achat du consommateur déjà durement éprouvée par les effets de la crise de la COVID-19, le gouvernement, peut invoquer l’Article 38 de la loi n°2015-036 du 16 juillet 2015 portant protection du consommateur.

En effet cet article stipule que « lorsque la fixation des prix par le libre jeu de la concurrence est limitée pour quelque raison que ce soit, dans des situations de crise ou de hausse excessive de prix sur le marché, le Gouvernement peut, par décret pris en conseil des ministres, réglementer, fixer ou limiter la concurrence sur les prix ».

Source : Le Confident  

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