La semaine écoulée, beaucoup d’encres et de salives ont coulé suite à l’annonce d’une probable intervention de la force privée Russe, Wagner dont le processus serait en cours. La rédaction a fait le tour auprès des citoyens. Lisez les différentes interventions.
Balla Sangaré, juriste :
‘’S’ils peuvent sécuriser notre Pays, je suis favorable à leur venue, surtout que la France et la MUNISMA ne sont pas à mesure de le faire avec les FAMA. Enfin, pourvu que cela soit un partenariat qui aide le Mali à redevenir stable’’.
Kabadjè Traoré, Radio Siguida Kounkan :
‘’Je ne pense pas que ce serait la meilleure solution. C’est une histoire très louche et complexe pour moi. Au lieu de les appeler à combattre pour nous contre une ration de 6 milliards par mois, pourquoi ne pas les demander de former nos soldats. A mon avis, il nous faut juste des formations nécessaires et des armements adéquats.
Quand vous prenez le colonel Sadio Camara on lui reprochait d’être très proche […] de la Russie au détriment des autres partenaires comme la France. C’est une des raisons également qui justifiait son éviction parce qu’il s’apprêtait à signer des conventions, et pas des moindres, avec la Russie. On se rend compte effectivement qu’il y a des enjeux géopolitiques et géostratégiques en jeux. Il y a des puissances internationales également, qui sont à la manœuvre et qui aujourd’hui, visent des gros intérêts au Mali. Toutes les puissances sont là par intérêt. Pourtant, on n’arrête pas de dire que la caisse est vide. Alors comment va-t-on les payer ? J’imagine que ce sera le même scenario, on exploitera nos ressources encore’’.
Maître, Issa Kamissoko :
‘’Merci de m’avoir donné la parole. Je suis d’accord avec cette coopération pour des raisons qui sont les suivantes : Les Russes sont connus pour leur efficacité ; Ils n’ont aucune ambition de partition de notre pays, contrairement aux Français ; Les Russes ne connaissent pas le double jeux comme les Français qui se disent votre « ami » mais sont amis de nos ennemis ; Ceux qu’on appelle méchamment « mercenaires » sont les mieux placés pour cette guerre asymétrique ; Ils ont le même statut que les Black waters que les Américains ont utilisé en Afghanistan et en Irak, ( pourtant les Français ont travaillé avec eux en Irak) ; Les Russes ont pacifié la Syrie, et surtout la Centrafrique, donc ils sont capables de pacifier chez nous ; En travaillant avec les Russes, nous auront beaucoup de facilité dans l’acquisitions des armements russes ; Étant donné que la France a annoncé pompeusement son départ prochain sans concerter qui que ce soit, nous sommes en droit aussi de chercher des amis fiables qui ne nous abandonneront pas au milieu du gué ; L’appui de l’occident n’est jamais fiable, regardez la fuite des Américains de l’IRAK, de Syrie, de l’Afghanistan, et les Français de la Centrafrique ; Le blocage de nos outils de défense par les occidentaux prouve qu’ils ne sont pas nos amis et ils n’ont pas intérêts à ce que nous soyons autonome défensivement. Voici les 10 raisons pour moi, qui justifient l’arrivée des Russes’’.
Seketa Diarra, enseignant :
‘’La présence française n’a absolument servi à rien. D’abord la France libère la région de Gao, région de Tombouctou et empêche nos Fama de rentrer à Kidal qui est la bête noire de l’autorité malienne. Les français forment les terroristes militairement, divulguent la position de nos Fama aux terroristes. Huit ans de présence inutile. Le pays est totalement occupé par des milliers de groupes armés. Mieux, la MUNISMA défend les intérêts de la France’’.
Mohamed Lamine Diarra, conseiller pédagogique :
‘’Cela fait bientôt 10 ans que la France est au Mali, avec tous ses moyens, l’insécurité a atteint le Nord le Sud e le centre. Nous sommes d’accord quand la France veut détruire le Mali, elle le fera en 72 heures, mais une poignée de djihadistes coupent le sommeil aux Maliens. Donc si la solution pour sortir le Mali dans l’impasse est l’arrivé des Russes, qu’il en soit ainsi.
Zoumana Diarra, linguiste :
‘’La France a posé ses valises dans cette guerre au MALI depuis le vendredi 11 janvier 2013. Barkhane a un effectif de 4500 hommes outre les 15 000 de la MINUSMA. Me référant à mes expériences vécues au Nord (Gao, Tombouctou, Kidal, Tessalit) ; Je trouve que la France ne veut pas la fin de cette guerre. Je ne peux pas Malheureusement tout écrit ici, car ça va me faire des dizaines de pages. On coopère pour une satisfaction, à défaut, on change de partenaire. Au départ, la crise se limitait au Nord ; maintenant le centre est pire que le nord durant les dernières huit années. Alors, à quoi sert leur présence ? Surtout que la crise a même atteint une partie du sud (Sikasso, Nara, etc.)’’.
Dr Balla, Dermatologue :
‘’Vu que la France est incapable et que le pays se plonge davantage dans l’insécurité et perde son intégralité territoriale, une autre option est possible pour sauver notre pays’’.
Mahamadou Coulibaly, économiste :
‘’Je ne suis pas contre l’idée. Il faut que dans le nouveau contrat que le Mali prime l’intérêt des Maliens. La situation depuis huit ans s’amplifie, donc, il faut voir à ailleurs. Car, ceux qui sont là actuellement ont montré leurs limites. Même si cela engendre des coûts’’.
Mohamed Bill Traoré, porte-parole du mouvement Yêrêwolo debout sur les remparts :
‘’Nous avons toujours demandé la venue d’une autre puissance plus précisément de la Russie pour qu’ensemble, on puisse mettre terme définitivement à toutes ces atrocités qui ne font que de fragiliser le Mali. Le choix porté sur la Russie n’est pas fortuit au regard de son passage dans plusieurs états souverains du monde comme, la Syrie, la Turquie, et la Centre Afrique. Aucun Pays au monde ne peut se développer seul surtout ceux qui sont dans les difficultés comme le nôtre. Notre souhait n’est pas de demander à une puissance de faire la guerre à notre place, mais plutôt de participer ensemble de façon convergente et complémentaire à la lutte contre les terroristes. Nous avons compris que nous sommes différents mais complémentaires. La France à travers sa force Serval avant de devenir Barkhane est venue au Mali pour trois raisons : Stopper la progression des colonnes terroristes, aujourd’hui l’insécurité est à moins de 60 km² de Bamako ; Permettre à l’État malien de recouvrer l’ensemble de son territoire national, aujourd’hui le Mali ne reste que Bamako ; Participer à la formation des militaires maliens, aujourd’hui ces formateurs sont devenus des artistes. Avec tous ses moyens sophistiqués de dernière génération, nous constatons l’occupation progressive du terrain par des terroristes avec des villes entiers brûlés. Or, nous n’avons jamais connus de conflits intercommunautaires où les communautés vivant ensemble depuis des milliers d’années s’entretuent. Pendant plus de 08 ans de présence des forces étrangères Françaises, la situation ne fait que de s’aggraver, donc nous concluons que cette présence de la France est un échec. La France a un autre objectif que d’aider le Mali à vaincre l’ennemi’’.
Mahamadou Sangaré, Comptable :
‘’Je pense que c’est une véritable superchérie de la part des actuels dirigeants, vu le coût exorbitant du déploiement de cette force privée Russe sur le sol malien, si l’État décide de leur fait venir sur la charge du budget national est-il possible de tenir le coût ?’’.
Le malien a toujours l’habitude de vouloir le nouveau,vue aussi que la situation désastreuse que nous vivons persiste depuis fort longtemps,il serait parfois acceptable d’essayer ces mercenaires russes qui font chanter toute la population malienne dans sa grande majorité. A mon humble j’aurais voulu le contraire c’est a dire avec cet argent que nous deversons chaque mois a cette groupuscule malfrat russe sans scrupules et parfois autoritaire d’utiliser cette Somme afin de renforcé la capacité physique et psychique des soldats maliens , de leur doter des équipements militaires adéquats qui répondent aux attentes actuelles de nos besoins. La Russie fait partie de ceux qui ont accepté la Minusca au mali donc elle est parfois complice des terreurs au Mali. Je prône le renforcement de la capacité de nos militaires sur le terrain.
Abdoulaye Koïta dit Allaye, Président d’En Avant:
Depuis la nuit des temps les peuples les plus forts se sont défendus eux même. La sécurité ne se délègue pas, on assume sa propre sécurité: Barkhane, MINUSMA, G5 Sahel etc… toutes ces forces sur le territoire ne sont pas parvenus à amener la sécurité, cela doit nous faire poser des questions. Quand au centre, les pseudos Djihadistes ont commencé, l’état à créer Dan Amassagou nous voyons le résultat, même après que le gouvernement a décidé de le dissoudre il n’est pas parvenu. Le problème de l’insécurité au Mali n’est pas un fait de gueure, on doit pousser à la négociation les partis, surtout IYad et Amadou Kouffa. Et aussi de l’autre côté aux champs Elysées, tant que les intérêts de la France sont menacés nous allons pas retrouvé de si tôt la paix. La France est là pour ses intérêts et non pour une quelconque lutte contre le terrorisme. Nous avons vu la situation en Afghanistan avec le départ des protecteurs, le pire dans la délégation de la sécurité est que cela affaibli considération nos forces de défense et de sécurité qui se verront relégué au deuxième plan. Cela est une source de démotivation donc cela va engendrer beaucoup plus de mal dans nos forces de défense et de sécurité. A mon avis le Mali ne doit pas commettre cette erreur de déléguer notre sécurité.
Cheichna Hamallah Samassa, universitaire FSEG :
‘’Une coalition occidentale militaire avec toutes les ressources nécessaires sont présentes sur notre territoire depuis une dizaine d’années, presque. A l’état actuel du bilan, le Malien lambda est plus que jamais déçu. Au-delà des considérations politiques, on se retrouve avec des villages et hameaux ravagés, des centaines de personnes tuées de façon froide, des milliers de déplacés avec son cortège de crises humanitaires, politiques et institutionnelles. N’importe quel État sérieux à la place du Mali dans ce contexte et conditions, se donnerait les moyens et les voies de rebattre ses cartes sécuritaires en évaluant pour un diagnostic rigoureux de ses décisions relatives à son partenariat quant à la sécurisation de son territoire. En se noyant dans l’eau, on n’est prêt à s’accrocher même au serpent pour se sauver la vie. La Russie est une vieille partenaire du Mali, qui a fait ses preuves dans pas mal de domaines au Mali, qui malheureusement a été chassé dans les conditions de la guerre froide. La Russie de Lénine et celle de Poutine n’ont pas changé d’attitude et de comportement vis à vis du Mali. Après la Centrafrique, le Soudan, la Lybie, la Syrie, si elle définit sa disponibilité à venir partager ses expériences de lutte contre le terrorisme au Mali, l’opinion publique nationale doit l’accueillir à bras ouverts. Naturellement, cet éventuel contrat met en difficulté des anti-maliens de l’extérieur comme de l’intérieur, qui s’emploient et emploient tous les réseaux et les raisons pour dissuader les autorités sur la question en vue de nous maintenir dans le carcan d’une guerre qui nous a été imposée par des criminels de toute acabit. L’histoire, ce n’est pas une course de vitesse, mais une course de fonds sans fin’’.
Réalisé par Dognoumé Diarra