Le Forum 2023 du vendredi 28 avril , à Niamey fut l’occasion de faire le point sur les Prévisions Saisonnières des caractéristiques Agro-hydro-climatiques de la saison des pluies pour les zones Soudanienne et Sahélienne (PRSEASS, 2023). Le Mali faisant partie de ces zones, il s’avère nécessaire que l’alerte soit faite sur les cas de risque ainsi que les recommandations issues des résultats de ce Forum 2023.
Conformément aux résultats présentés par des experts comme le Dr Abdou, sur le PRESASS et le Dr Bawa Ousmane sur les prévisions saisonnières des caractéristiques agro climatiques et hydraulique, dans le Sahel dont le Mali fait partie, la saison des pluies pourrait commencer plus tôt que l’année dernière avec de l’humidité dans certaines zones. Cela, avec des dates de démarrage précoces à normales, des dates de fin tardives à normales, des séquences sèches moyennes dans la partie Ouest et à tendance plus longues dans la partie Est.
Sur la période de Mai-Juin-Juillet 2023, les quantités de pluies attendues seraient excédentaires à moyennes au Mali et dans certains de ses pays voisins dont le Sénégal, la Guinée, a Mauritanie et le Burkina Faso.
Sur les périodes Juin-Juillet-Août et juillet-Août-Septembre 2023, la bande sahélienne serait plus humide, avec des quantités de pluies excédentaires sur le Mali. Aussi, des dates de début de saison seraient globalement moyennes à précoces par endroit, notamment au Mali et dans certains oays voisins. Des durées de séquences sèches moyennes à plus longues sont attendues en début de saison sur les bandes sahélienne et soudanienne de l’Afrique de l’Ouest dont le Mali fait partie.
Après tout ce qui précède, des recommandations ont été faites aucours du Forum pour la réduction des risques.
Face au risque d’inondation il est recommandé d’entreprendre les actions entre autres : le renforcement de la communication des prévisions saisonnières et de leurs mises à jour en appuyant les efforts de la presse, des plateformes de réduction des risques de catastrophes, des ONG et des SAP afin d’informer et sensibiliser les communautés sur les risques et prendre des dispositions pour éviter des désastres; le renforcement de la veille et les capacités d’intervention des agences en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires ; déconseiller et éviter l’occupation anarchique des zones inondables aussi bien par les habitations que par les cultures et les animaux ; renforcer les digues de protection et assurer la maintenance des barrages et des infrastructures routières ; curer les caniveaux pour faciliter l’évacuation des eaux de pluies et suivre de près les seuils d’alerte dans les sites à haut risque d’inondation.
Face au risque de maladies et les séquences sèches longues à moyennes dans certaines parties du Sahel Est qui pourraient occasionner une persistance de hautes températures et des vents de poussières favorables à la prolifération d’autres germes de maladies épidémiques il est recommandé de : renforcer les capacités des systèmes nationaux de santé et des plateformes nationales de réduction de risques de catastrophes ; sensibiliser et diffuser des informations d’alerte sur les maladies à germes climato-sensibles, en collaboration avec les services de météorologie et de santé, assainir les agglomérations et éviter le contact avec les eaux contaminées, à travers des opérations de drainage et de curage des caniveaux ; prévenir les maladies, en vaccinant les populations et les animaux ; prévenir les épizooties à germes préférant de bonnes conditions humides ; renforcer la vigilance contre les maladies et les ravageurs des cultures (chenille légionnaire et autres insectes nuisibles).
Au regard de la configuration de la saison des pluies 2023 présageant une situation globalement humide dans les parties Centre et Ouest et moyenne dans la partie Est des zones soudanienne et sahélienne de l’Afrique de l’Ouest du Tchad, il est recommandé aux agriculteurs, éleveurs, gestionnaires des ressources en eau, Projets, ONG et aux autorités de: valoriser les situations d’écoulements moyens à excédentaires, en développant des cultures irriguées notamment dans les plaines inondables du haut bassin du fleuve Niger (en Guinée, Côte d’Ivoire et Mali) ; mettre en place des dispositifs de collecte et de conservation des eaux de ruissellement pour des usages agricoles et domestiques en saison sèche, soutenir le déploiement de techniques climato-intelligentes d’augmentation des rendements des cultures et des fourrages face aux risques climatiques, notamment ceux liés aux excès d’eau de pluies et à la sécheresse ; renforcer les dispositifs d’information, d’encadrement et d’assistance agro-hydrométéorologiques des producteurs ; faciliter aux producteurs l’accès à des semences améliorées et des intrants agricoles adaptés à leurs besoins, sécuriser les revenus et alléger les pertes agricoles à travers la promotion et la souscription à des assurances agricoles indicielles.
En somme, la mise en œuvre scrupuleuse de ces recommandations pourrait contribuer à alléger les difficultés auxquelles les populations déclarées vulnérables en crises font actuellement face dans la sous-région.
A noter que ces résultats sont issus de la rencontre annuelle du 24 au 27 avril, organisée par PRESASS sur initiative de AICRA, en partenariat avec AGRHYMET Centre Climatique Régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (AGRHYMET CCR-AOS) du CILSS, le Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD), les services nationaux de météorologie et d’hydrologie (SNMH), les Organismes des Bassins fluviaux avec la collaboration de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et d’autres centres mondiaux.
Dognoume Diarra