Ces projets, entre autres : le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) mis en œuvre dans six pays (Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie, Sénégal et Tchad) sous l’appui financier de la Banque Mondiale ainsi que e Projet Régional de Dialogue et d’Investissement pour le Pastoralisme et la Transhumance au Sahel et dans les pays Côtiers de l’Afrique de l’Ouest (PREDIP) qui couvre 8 pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Nigeria, Togo) avec l’appui financier de l’Union Européenne ; Le Projet Elevages et Pastoralisme intégrés et sécurisés en Afrique de l’Ouest (PEPISAO) qui couvre les quinze pays de la CEDEAO y compris le Mauritanie et le Tchad.
Dans l’ensemble, ces trois projets visent à améliorer l’accès à des moyens et services de production essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agropasteurs dans des zones transfrontalières sélectionnées et le long des axes de transhumance au Sahel et en Afrique de l’Ouest, et à améliorer la capacité des différents pays à répondre à temps et de façon efficace en cas de crises pastorales ou d’urgences et ainsi réduire les conflits pastoraux d’une part, et d’autre part, à améliorer la perception du pastoralisme des populations transfrontalières. La perception négative du pastoralisme est en partie nourrie par les médias en Afrique de l’Ouest qui décrivent le pastoralisme comme « un mode d’élevage conçu comme vulnérable face aux risques climatiques, environnementaux, sanitaires et terroristes, et comme peu efficient dans le cadre des politiques de modernisation agricole et surtout de gestion de conflits 1 ».
Face à ces clichés et pour tenter d’améliorer la perception, et en vue de changer ces perceptions stéréotypées sur le pastoralisme, l’Unité Régionale de Coordination du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) a organisé un atelier d’information et de sensibilisation sur la transhumance et les enjeux liés au commerce du bétail au profit des journalistes des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, Ouagadougou, Burkina Faso du 24 au 27 avril 2018. Au total trente-sept (37) Journalistes et Communicateurs dont cinq (5) femmes provenant de douze (12) pays dont les six pays du PRAPS (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) et cinq (5) pays côtiers (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée et Nigéria) ont été formés sur les enjeux du pastoralisme et de la transhumance, à travers des modules spécifiques développés par l’Association pour la Recherche en Education pour le développement (ARED) et son partenaire, NCG, le CIRAD et le consortium AFL dans la perspective de mettre en place une masse critique de journaliste formés et tirant leçons des résultats et des impacts de la formation de Ouagadougou, le PRAPS et son partenaire Acting For Life 1, Etude de communication commanditée par le PASSHA et réalisée par une équipe de chercheurs du MICA (Université Bordeaux Montaigne) publiée en 2018.
Acting For Life (AFL), dans le cadre d’une Convention pour la mise en œuvre d’activités sur les composantes 2 et 3 dans le cadre du programme BRACED de la coopération britannique (DFID), ont organisé du 18-20 février 2019 à Lomé, un deuxième atelier d’information et de sensibilisation des journalistes sur la mobilité et le commerce du bétail en Afrique de l’Ouest. Ce deuxième groupe de 14 journalistes s’est également familiarisé aux outils conçus pour un meilleur traitement des informations sur les situations politiques, économiques et pratiques de chaque maillon de la chaine du pastoralisme, et rendre compte de la manière la plus objective possible, des problématiques des différents acteurs et des incidences de chaque groupe professionnel sur les autres. Cette formation s’est tenue en marge de la conférence publique organisée par le CILSS et AFL sur la mobilité et le commerce du bétail en Afrique de l’Ouest à l’Institut français de Lomé et d’un vernissage de l’exposition photographique « Mobilité à risque » de Gilles Coulon sur la même thématique.
Profitant de la présence des acteurs et partenaires du pastoralisme, les productions des journalistes ont été faites avec les acteurs eux-mêmes, en grandeur nature et mises en ligne sur la plateforme TRANSVERSES, site de ressource et de contribution créé pour les journalistes afin de les accompagner à déconstruire les stéréotypes, les clichés négatifs sur la transhumance et le commerce de bétail et renforcer la cohésion sociale. 18 sujets radios ont été créés et des web textes /reportages, micro trottoirs, interviews, portraits, critique expo ont été mis en forme pour le journal de l’atelier du site web « Transverses » créé en parallèle des ateliers à l’intention des journalistes (un lien temporaire est joint à ces TDRs). Cette plateforme de « Ressources numériques » en construction fait partie intégrante du projet. C’est à la fois un site ressource sur la problématique et un outil de travail utilisé lors des formations de journalistes. A l’issue de cette formation, une série d’articles (disponible en Annexes) a été publiée dans un quotidien ivoirien L’inter, deux autres sur le site de la télévision et radio publique béninoise (ORTB), un article sur le site du quotidien nigérian This Day. Un article est prévu dans Afrique Agriculture.
Pour faire suite à cette formation et afin de renforcer et consolider les acquis, une troisième Phase de formation est prévue en marge de la rencontre de Haut niveau avec un atelier d’information, de sensibilisation et de formation des journalistes du 7 au 11 octobre 2019 à Accra sur la transhumance.
Afin de mutualiser les moyens le PREDIP, le PEPISAO, le PRAPS, AFL et le Consortium CARE organisent conjointement un atelier formation avec les contributions d’AFL et du CILSS (PRAPS, PREDIP, PEPISAO) et de la composante 2 du PREDIP (Consortium CARE) ; (PREDIP C2, C3 et C5), la Banque Mondiale (PRAPS), l’AFD et la CEDEAO (PEPISAO). Cet atelier regroupera les acteurs des médias (presse écrite, web media, radio et télé) du Sahel et des pays côtiers dans le dessein de bien expliquer aux journalistes les systèmes d’exploitation mobiles et les parties prenantes impliquées, afin d’éviter une ethnicisassions des conflits agriculteurs-éleveurs.
De façon spécifique, il s’agit de : Contribuer à un meilleur traitement et diffusion objectives des informations et des problématiques des différents acteurs et des incidences de chaque groupe professionnel sur les autres ; Susciter chez les journalistes un intérêt particulier pour le traitement d’information sur les sujets du pastoralisme, les problématiques de l’élevage et du commerce de bétail ; Familiariser les journalistes avec les différents concepts en rapport avec le pastoralisme ; Dissiper la confusion entre élevage mobile et convoyage des animaux sur pieds ; Expliquer les enjeux importants qui attendent cette filière dans les vingt prochaines années dans un contexte notamment de changement climatique et d’ouverture des marchés ; Compléter la formation des journalistes entamée depuis 2018 ; Insister sur les projets de collaboration possibles via la plateforme TRANSVERSES ; Renforcer et consolider les capacités de journalistes afin qu’ils soient plus en capacité de former, éduquer les acteurs de base chargés d’informer et sensibiliser les communautés locales à travers les médias communautaires ; Accompagner et constituer un réseau des journalistes à faire des productions d’éléments de presse à publier en lien avec les problématiques développées par le PRAPS, le PREDIP et le PEPISAO ; Elaborer une feuille de route pour la réplication des acquis de la formation sur le terrain avec des acteurs en situation réelle.
Les attentes:
Ledit atelier permettra de mieux outiller les journalistes participants sur le pastoralisme pour contribuer à limiter les conflits entre les éleveurs nomades et les populations ;de faire connaitre aux journalistes les différents concepts en rapport avec le pastoralisme; de faire comprendre aux journalistes les enjeux importants qui attendent cette filière dans les vingt prochaines années dans un contexte notamment de changement climatique et d’ouverture des marchés; de faire poursuivre la formation entamée en 2018 pour plus d’impact sur le terrain ; de renforcer la collaboration via la plateforme TRANSVERSES; de rendre disponible, les productions thématiques sur les enjeux du PRAPS, du PREDIP et du PEPISAO découlant des exercices et en fin, d’élaborer une feuille de route pour la réplication des acquis de la formation sur le terrain avec des acteurs en situation réelle.
Dognoume DIARRA