Le Bèlèdougou, un contré historique de résistance à la force coloniale au Mali. Au-delà de la résistance à travers la bravoure, le Bèlèdougou demeure historiquement une région de fierté culturelle dotée d’énormes potentialités ethniques, folkloriques et de savoir mystiques.
En effet, cette belle région se trouvant à la lisière d’un climat soudanais et sahélien, est une région historique de l’Afrique de l’ouest et reste à nos jours une importante sphère d’influences culturelles. Le Bèlèdougou s’étend des cercles de Kolokani, Kati, Banamba, Koulikoro aux cercles de Nara et Didiéni et est composé de diverses communautés ethniques dont une majorité Bambara.
« Le royaume » du Bèlèdougou porte son histoire, il a été le siège d’une importante révolte menée par Koumi Diossé en 1914-1915 contre le recrutement forcé de troupes par les autorités coloniales Françaises. Après la chute du royaume Bambara de Ségou, il est resté en grande partie animiste.
Pourquoi le festival Tiélou ?
Organisé par la Coordination des ressortissants du Bèlèdougou dont la majorité des membres sont basés à Bamako, le festival se veut un événement de portée historique à travers lequel sera prônée l’Union et la cohésion des fils du Bèlèdougou. Lors des cérémonies de mariage, le Tiélou représente le trousseau de la mariée, dans lequel on retrouve tout ce qui a été préparé pour elle, il contient tout ce dont les époux auront besoin pour démarrer et construire leur nouvelle vie (vêtements, ustensiles de cuisine, chaussures, meubles…).
Culturellement, le Tiélou représente aussi la communion et la paix, toutes ces personnes et ethnies de différents univers, différentes coutumes et traditions vivant ensemble, en harmonie au Bèlèdougou.
Les clans, les maisons, les coutumes, les traditions, l’honneur régissent les conduites et règles de vie des différentes communautés qui ont toujours vécu en symbiose dans l’échange et le partage. Malheureusement, la stabilité de cette belle entente intercommunautaire et ethnique, s’est vu fragilisée par les évènements politiques et économiques de 2012. Les crises multidimensionnelles, sanitaire, économique, sécuritaire et la crise politique influent considérablement sur le développement de la région.
L’augmentation des violences conjugales, une dépravation des mœurs par la vulgarisation des produits illicites qui brisent la jeunesse locale, l’exode rurale et surtout une forte hausse de la pauvreté sont des causes nécessitant des initiatives de cohésion et de rassemblement pour la résistance.
D’où la naissance de l’initiative « BELEDOUGOU KAFO TON », le rassemblement des associations et ressortissants du BELEDOUGOU résidant sur tout le territoire Malien et ailleurs. Initié en 2011, ce rassemblement veut œuvrer à mettre en avant le riche patrimoine culturel, mais également impulser une dynamique de cohésion sociale, de développement socioéconomique à travers la revalorisation de ce magnifique héritage culturel que le Bèlèdougou procède.
« Nous avons assisté longtemps, impuissants à la décadence de nos mœurs, et voulons aujourd’hui, à travers le festival Tiélou, contribuer à construire notre pays en général, et en particulier la région du BELEDOUGOU », affirme le président de la commission d’organisation du festival, Bakary Diarra alias Donssoba.
À noter que ledit festival est prévu pour les 10, 11, 12, 13 et 14 mars 2022 à KOLOKANI.
Dognoume Diarra