COMITE PERMANENT INTER-ETATS DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE DANS LE SAHEL (CILSS) : la 34è journée se prépare

Sene Kunafoni

L’anniversaire du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) est célébré chaque 12 septembre, cette année la 34è journée est placée sous le thème : « Accroître la productivité des terres par la promotion de solutions innovantes de lutte contre l’ensablement et la pollution des cours d’eau au Sahel et en Afrique de l’ouest ». Au Mali, les cérémonies se dérouleront au palais de la culture.
Pour la circonstance le Dr. Guiguigbaza Kossigan DAYO, Expert Biosécurité et politique semencière et Chef du Département Etudes et Recherches sur les intrants agricoles et règlementation à l’Institut du Sahel (INSAH/CILSS) a accordé une interview à l’Œil du Péon.
DOMAINE D’INTERVENTION
Le CILSS a été créé en 1973 pour répondre aux effets combinés de la sècheresse, désertification et de la dynamique des populations humaines et animales.
L’Institut du sahel (INSAH) est un institut spécialisé du Système CILSS, Etablissement public interétatique doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière.
L’institut du sahel s’occupe de la recherche-développement en collaboration avec les systèmes nationaux, intervient dans les domaines suivants : Agriculture ; Sécurité Alimentaire et nutritionnelle ; Marchés des produits agricoles et agroalimentaires ; Population et développement ; Dividende démographique et politiques de population, Genre et autonomisation des femmes ; Changements climatiques et résilience des populations ; Semences, Biosécurité et Pesticides ; Information Scientifique et Technique agricole.
Vision du CILSS
Contribuer à assurer l’accès de tous les sahéliens et sahéliennes, à tout moment, aux aliments nécessaires pour mener une vie saine et active.
Mission du CILSS
Favoriser et faciliter les échanges entre les systèmes nationaux qui interviennent dans les domaines de la recherche (agricole, population et développement) pour impulse une dynamique de coopération et proposer des actions catalytiques soutenant une agriculture productive et une meilleure gestion des ressources naturelles en vue de créer les conditions d’une production durable et compétitive.
Semences et biosécurité
La biosécurité, en langage facile, est l’ensemble des politiques et mesures prises pour éviter, prévenir ou limiter les risques que l’utilisation de la biotechnologie moderne (ex. OGM) peut avoir sur la santé de l’environnement, de l’homme et des animaux.
Dès sa création, l’institut du sahel à beaucoup travaillé sur les intrants agricoles, particulièrement les semences. Il fallait développer avec les systèmes nationaux des semences adaptées aux différentes zones agro climatiques pour répondre aux effets de la sècheresse et de la désertification.
La biosécurité a connu ses activités de démarrage au niveau du CILSS dans les années 2000 avec le développement rapide des OGM, c’est ainsi que l’institut du sahel a été mandaté lors de la 37è session du Conseil des Ministres du CILSS pour réfléchir sur la problématique .Une convention cadre a développée suite à des concertations nationales et régionales et a été validée en 2006 par les instances du CILSS.
Cadre juridique
L’objectif de cette convention cadre était de rapprocher les législations qui existent dans les différents pays membres du CILSS, au nombre de 13 dont 11 pays de l’espace CEDEAO en plus du Tchad et la Mauritanie.
A partir de 2009, la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS ont entamé un processus conjoint pour doter toute la sous-région d’un cadre juridique unique sur la Biosécurité. Ce processus a eu comme socle, la convention cadre du CILSS et les protocoles internationaux signés par les Etats membres. L’INSAH a joué un grand rôle dans ce processus. L’Avant-projet du règlement régional portant prévention des risques biotechnologiques au Sahel et en Afrique de l’ouest a été techniquement validé par les Ministres sectoriels de la CEDEAO en mai 2019 à Abuja.
Espèces et variétés végétales
En ce qui concerne les semences, un règlement régional harmonisé existe pour les 17 Etats membres de l’espace CEDEAO-UEMOA-CILSS. Selon cette règlementation il est mis en place un catalogue régional des espèces et variétés végétales. La version 2016 de ce catalogue contient plus de 1 496variétés pour les 11 cultures prioritaires à savoir les céréales (riz, maïs, mil et sorgho), les légumineuses (niébé et arachides), les plantes à racines et tubercules (manioc, igname et pomme de terre) et les plantes maraîchères (tomate et oignon). La mise à jour de ce catalogue régional est en cour afin d’intégrer les récentes variétés développées par nos sélectionneurs et qui répondent aux normes techniques du règlement régional harmonisé.
Espèces et variétés végétales en République du Mali
Dans ce règlement semencier, il est également prévu que les Etats membres instituent des comités nationaux de semences. Nous félicitons l’Etat malien qui lors du Conseil des Ministres du 14 Août 2019 a adopté le projet de décret portant institution du catalogue des espèces et variétés végétales en République du Mali et le projet de décret portant création, attributions, organisations et fonctionnement du Comité national des semences.
Le règlement régional prévoit aussi que les Etats membres établissent un fond d’appui au secteur semencier (FASS) mais cette disposition connait quelques difficultés. Nous travaillons à travers les plaidoyers à pallier ces difficultés lors des réunions du Comité régional des semences et Plants d’Afrique de l’ouest (CRSPAO) et en impliquant le secteur privé.
D’autres domaines d’intervention
En dehors des thèmes évoqués (semences et biosécurité) dans cet entretien, l’INSAH a par le passé et continue de mener des actions techniques importants sur les pesticides (homologation des pesticides par le Comité sahélien des pesticides), les études de capitalisation des bonnes pratiques agricoles, le commerce régional des produits agricoles et du bétail au Sahel et en Afrique de l’ouest, le dispositif régional du suivi des tracasseries routières, les politiques de population et de dividende démographique, le changement climatique et résilience, …
L’INSAH tient à remercier le Gouvernement Malien avec à sa tête le Président de la République pour son appui constant au CILSS de façon générale et à l’INSAH de façon particulière qui a son siège à Bamako. Les remerciements sont d’autant grands que l’Etat malien a attribué un espace à Sotuba et a inscrit dans son budget un fonds pour le démarrage des travaux de construction du siège de l’INSAH.
Les remerciements vont aussi aux Etats membres, aux partenaires techniques et financiers de l’INSAH qui nous appuient depuis de longues années (notamment l’USAID pour les semences et la biosécurité), aux autres Organisations d’intégration régionale (CEDEAO et UEMOA), à toutes les organisations régionales et les systèmes nationaux de recherche agricole avec lesquels nous collaborons dans l’accomplissement de nos missions.
Interview réalisée par Issa Baradian TRAORÉ

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