Basé à Ouagadougou au Burkina Faso, le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sècheresse dans le Sahel (CILSS) a été créé en 1973, suite aux sécheresses successives survenues au Sahel entre la fin des années 60 et le début des années 70. Son mandat, s’investir dans la recherche de la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification et les effets de la sécheresse, pour un nouvel équilibre écologique au Sahel.
Dans le cadre du mandat ci-dessus, le CILSS a pour mission principales de :
-Étudier les obstacles à la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à une meilleure gestion des ressources naturelles du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest afin de mieux définir des stratégies adéquates et des politiques efficaces pour un développement durable de la région ;
– Coordonner au niveau sous régional et régional l’ensemble des réflexions et actions menées pour maîtriser les contraintes alimentaires, écologiques, de marchés et démographiques qui entravent la croissance économique durable ;
– Procéder à la collecte, au traitement et à la diffusion des informations quantitatives et qualitatives, afin d’informer et de sensibiliser les États membres et la Communauté Internationale sur les problèmes écologiques et humains liés au développement de la région ;
– Contribuer à la coordination des politiques de développement, de recherche, de formations, menées contre les effets de la sécheresse et de la désertification ;
– Promouvoir la réalisation d’actions d’Intérêt sous régional, interétatique et régional contribuant d’une part à renforcer la coopération entre les États membres dans leurs efforts communs de lutte contre les effets de la sécheresse et de la désertification, et d’autre part, à assurer le suivi de ces actions qui devraient contribuer à l’intégration régionale ;
– Contribuer à la coordination des aides d’urgence obtenues dans le cadre régional ou sous-régional afin de promouvoir leur utilisation comme facteur de développement.
Au fil de ses quarante-six ans d’existence, le Comité permanent Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) s’est positionné dans l’espace sahélien et ouest-africain, comme une institution de référence dans la recherche de solutions efficaces et durables pour accompagner, en particulier, ses Etat-membres dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, les effets de la sécheresse et les changements climatiques. En effet :
En outre, le CILSS accompagne ses Etat-membres dans la définition de politiques et de stratégies régionales en matière de sécurité alimentaire, d’évaluation des campagnes agricoles, de prévention et de gestion des crises alimentaires, d’analyse de la vulnérabilité alimentaire, d’accès aux produits agricoles et agro-alimentaires, de gouvernance sur la gestion des ressources naturelles, de gestion durable des terres, de promotion des énergies renouvelables, de maîtrise de l’eau et de promotion de l’énergie domestique. Le CILSS, joue un rôle important d’anticipation et de veille stratégique à travers la prévision et le suivi agro-hydrométéorologique en produisant et en diffusant à temps les informations d’aide à la décision, à l’attention des différents acteurs.
Le CILSS accompagne, par ailleurs, ses Etat-membres dans la formation des cadres sur des thématiques diverses à savoir la protection des végétaux, l’agro météorologie, la gestion des ressources en eau, la sécurité alimentaire, le changement climatique, le pastoralisme et la microinformatique. L’Institution s’est beaucoup investie dans le renforcement du dialogue politique avec ses Etat-membres et l’amélioration de sa gouvernance en rendant compte régulièrement de ses activités et de ses résultats aux Etat-membres et ses partenaires dans ses domaines de compétence.
Par ailleurs, l’expertise de l’institution est également reconnue par les autres Organisations Intergouvernementales (OIG) de la sous-région qui ont noué des relations de partenariat avec elle pour conduire certaines activités pour lesquelles sa compétence est indéniable. C’est le cas de l’UEMOA et de la CEDEAO et de l’AUDA-NEPAD.
Grâce à son dynamisme et à la confiance de ses Etats membres et de ses partenaires, l’institution s’est élargie et compte aujourd’hui treize Etats, dont 8 Etats côtiers : (Benin, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal et Togo), 4 Etats enclavés : (Burkina Faso ; Mali ; Niger ; Tchad) ; 1 Etat insulaire : (Cap Vert). Le nombre de pays passera à quatorze avec l’adhésion en cours du soudan. De nouveaux partenaires techniques financiers, dont la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Islamique de Développement, (BID), la Banque Arabe pour le Développement Economique de l’Afrique (BADEA), l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), avec des financements très importants ont accepté d’accompagner l’institution pour la réalisation de sa mission.
Toutefois, face à l’environnement régional, continental et international en pleine mutation et les multiples défis, l’institution cherche toujours à se renforcer en vue de remplir efficacement son mandat dans tous les États membres. Elle étudie également la façon de développer des partenariats stratégiques de collaboration avec d’autres institutions régionales, et surtout tente de mettre à jour régulièrement ses instruments de gouvernance pour la mise en œuvre de son mandat.
La 52ème session ordinaire du Conseil des Ministres tenue le 11 mars 2017 à Nouakchott en République Islamique de Mauritanie a décidé de conduire une réforme organisationnelle et institutionnelle du CILSS. La 18è Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement tenue le 7 février 2018 à Niamey en République du Niger a également a pris la décision de la poursuite du processus de la réforme par le Secrétaire Exécutif, sous la supervision du Ministre Coordonnateur, jusqu’en cette année 2020.
Conformément aux dispositions de la Convention révisée du CILSS, du Statut du personnel et de la politique de recrutement de ses cadres dirigeants, le mandat du Secrétaire Exécutif est de trois ans renouvelable une seule fois. En outre, le poste de Secrétaire Exécutif du CILSS ne peut être pourvu par les ressortissants du Burkina Faso, pays abritant le siège.
Le second et dernier mandat du Secrétaire Exécutif en poste arrive à terme en cette année 2020 d’où la nécessité de recruter le prochain Secrétaire Exécutif ou la prochaine Secrétaire Exécutive.
Les responsabilités et le profil du Secrétaire Exécutif du CILSS: la fonction, la reddition des comptes, les principaux critères de sélection, la procédure de sélection et le dossier de candidature.
- FONCTION
Sous l’autorité du Ministre Coordonnateur, le (la) Secrétaire Exécutif (ve) est chargé(e) des principales missions suivantes :
I.1 En matière de développement de Politiques et stratégies liées au mandat général du CILSS:
coordonner les performances générales des trois sites du CILSS que sont le Secrétariat exécutif basé à Ouagadougou (Burkina Faso), l’Institut du Sahel (INSAH) basé à Bamako (Mali) et le Centre régional pour les applications agro-hydro-météorologiques (CRA) basé à Niamey (Niger) ; poursuivre la mise en œuvre de la réforme institutionnelle et organisationnelle du CILSS ; développer la vision et le cadre stratégique d’intervention de l’Institution conformément à son mandat et à ses domaines de compétences, tout en valorisant les nouvelles politiques et pratiques à suivre afin d’optimiser les acquis ; assurer le pilotage, la coordination et le suivi des activités du système CILSS et consolider les acquis de la restructuration en cours, en étroite collaboration avec le Secrétaire exécutif adjoint et les Directeurs généraux des institutions spécialisées (INSAH et CRA); assurer la mise en œuvre des réflexions stratégiques et prospectives ainsi que la coordination des Programmes ; promouvoir le développement socio-économique des Etat-membres en appuyant les efforts de modernisation des secteurs de production pour créer les richesses et l’emploi ; établir des liens très étroits de coopération avec les acteurs clés de la sous-région afin de créer des synergies et mutualiser les efforts pour accélérer le processus de développement, tels que la CEDEAO, l’UEMOA ; poursuivre le processus d’élargissement du partenariat stratégique avec d’autres institutions, africaines, notamment le G5/Sahel, la CEEAC/CEMAC et l’Union Africaine ; développer des stratégies innovantes de levée des fonds pour rendre plus viable l’institution ; prendre le leadership dans les questions liées aux marchés, à la formation et à la transition démographique, bref sur les problématiques régionales émergeantes ; s’assurer que toutes les activités du CILSS cadrent bien avec son nouveau mandat et le rayonnement de son image de marque ; s’investir dans la réalisation du plan d’actions de la Présidence en exercice du CILSS ; développer, en partenariat avec les organismes régionaux des bassins, une dynamique pour s’attaquer aux assèchements des plans d’eau douce, tels que le Lac Tchad, le Fleuve Niger, etc ; renforcer la dynamique de partenariat engagée dans l’Accord-Cadre avec le G5/Sahel ; collaborer dans l’espace Sahel-Afrique de l’Ouest avec toute organisation dont le mandat converge avec celui du CILSS, dans un esprit de partenariat et de subsidiarité. Œuvrer à l’enracinement des représentations du CILSS dans les Etats membres notamment les CONACILSS.
I.2 En matière de leadership régional :
assurer le leadership pour l’élaboration des politiques et des stratégies, en vue de contribuer à impulser le développement durable au Sahel et en Afrique de l’Ouest ; déléguer certains de ses pouvoirs au Secrétaire Exécutif Adjoint et aux directeurs Généraux des Institutions Spécialisées, en cas de besoin et tels que définis dans la nouvelle réorganisation ; promouvoir des échanges d’expériences avec toutes Organisations, africaines ou non, ayant des objectifs similaires à ceux du CILSS ; mettre en place une stratégie innovante de mobilisation des ressources financières (fundraising)
I.3 En matière de management :
organiser les réunions de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, du Conseil des Ministres et du Comité Régional de Programmation et de Suivi ; exécuter les décisions de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement et du Conseil des Ministres ; ordonner les dépenses du Secrétariat Exécutif et déléguer celles des Institutions Spécialisées aux Directeurs Généraux ; veiller à la tenue des réunions des organes internes de concertation et à la mise en œuvre des décisions qui en découlent ; veiller au fonctionnement harmonieux entre les trois entités du Système CILSS basé à Ouagadougou (Burkina Faso), à Niamey (Niger) et à Bamako (Mali) » et « veiller au respect de la diversité et de l’équité dans la représentativité des Etat-membres au sein de l’institution mettre en œuvre un système performant d’évaluation et de gestion de performance du personnel basé sur la culture de l’excellence ; poursuivre la mise en place d’un système unifié de gestion financière et comptable du système CILSS ; poursuivre le renforcement du dispositif de contrôle interne ; évaluer la performance du Secrétaire Exécutif Adjoint ainsi que des Directeurs Généraux des Institutions Spécialisées ; prendre toute décision courante relevant de la gestion du CILSS et de rendre périodiquement compte au Ministre Coordonnateur ; entretenir une relation professionnelle étroite avec le Ministre Coordonnateur ; entretenir une relation professionnelle étroite avec les Partenaires Techniques et Financiers du CILSS ; assurer les fonctions critiques de l’organisation ;
- REDITION DES COMPTES
Rendre compte à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement et au Conseil des Ministres ; veiller à la vérification de l’ensemble des comptes du CILSS à travers des audits spécifiques et généraux ; garantir l’atteinte des objectifs des plans d’opération annuels ; veiller à la mise en œuvre des procédures administratives, financières et comptables admises par le Conseil des Ministres.
III. PRINCIPAUX CRITERES DE SELECTION
Ressortissant d’un Etat membre du CILSS (à l’exception du Burkina Faso qui abrite le siège) à la date de soumission du dossier, le ou la candidat (e) doit avoir le profil ci-dessous :
III.1 Qualification
Etre titulaire d’un diplôme de niveau universitaire BAC+5 au moins (DESS, DEA, MBA, M.Sc, Ingénieur, Doctorat, PhD) en Economie, Gestion, Sciences Agronomiques, Sciences de l’Environnement, Sciences Sociales, ou domaines connexes.
III.2 Expériences professionnelles
démontrer au moins vingt (20) années d’expériences pertinentes dont dix (10) ans à un niveau de responsabilité dans la gestion des programmes de développement et/ou dans le domaine du management ; être une personnalité probante et reconnue comme praticien(ne) du développement au Sahel et/ou en Afrique de l’ouest ; avoir occupé des fonctions de niveau ministériel serait un atout; avoir une bonne connaissance des pays du Sahel et de l’Afrique de l’ouest, ainsi que des structures régionales intervenant dans les domaines de compétence du CILSS et de ses partenaires stratégiques dans cette région.
III.3 Compétences
capacité à animer une grosse équipe d’experts multidisciplinaires, multiculturels, et multinationaux avec un esprit de chef d’entreprise, ayant le sens du contact et en mesure d’assurer une liaison permanente avec les Etat-membres, les donateurs, les populations et les acteurs de la société civile ; capacité à inspirer le personnel du CILSS à travailler mieux, à exceller, et à accomplir au mieux ses tâches ; capacité avérée en matière de gestion administrative, technique et financière d’une organisation de dimension régionale et/ou continentale ; capacité à donner des orientations et directives et à suivre leur mise en œuvre ; très bonne compréhension et maîtrise des problématiques sahéliennes et ouest-africaines dans les domaines de compétence du CILSS et des principales organisations intergouvernementales (OIG), organisations non gouvernementales (ONG), organisations de la société civile (OSC) coexistant dans la région ; capacité à harmoniser les politiques et les objectifs du CILSS ; bien parler, écrire et lire au moins deux des langues officielles du CILSS (français, anglais, portugais et arabe) ; excellente maîtrise de l’outil informatique et de certaines technologies récentes de l’information et de la communication ; capacité de contact avec les organismes publics et/ou privés pour la génération des fonds.
- PROCEDURES DE SELECTION
Le processus de sélection sera confié à un cabinet spécialisé en recrutement international de cadres et se fera selon les étapes suivantes : présélection sur dossier ; évaluation de dossiers ; entretien de recrutement ; transmission d’une short-list confidentielle au Ministre Coordonnateur ; et nomination par le Conseil des Ministres
Le Secrétaire Exécutif Djimé ADOUM, Ph.D.