Bamako : Les femmes maraichères face aux dangers des prédateurs fonciers

Sene Kunafoni

À la porte d’entrée du pont de l’amitié Chino-Malien, 3ème pont dans la capitale Bamakoise, ces femmes ont en commun un seul métier,  le maraîchage et partage les mêmes problèmes au quotidien. Le problème de terre lieu aux prédateurs fonciers. Le dimanche 25 avril 2021 soir, la rédaction de senekunafoni.net  a été à la rencontre de ces battantes victimes du manque de perspective et d’expertise de l’état malien.

De la vieille Gnélé Diarra (plus de 30 ans de jardinage) à  Mpéné dite Mah Coulibaly ( 1 ans après être recalée au Bac); Setou Konaré(3 ans) ;  Woriba Konaré (2 ans); Awa Diallo ( 2 ans), elles sont des quartiers périphériques de  Bamako dont : Banconi, Sangarebougou ;  Badjanbougou ;  Sarambougou ;  Doumanzana; Fadjiguila et Nafadji.

Malgré la distance qui sépare leurs quartiers résidentiels à Sotuba, quartier abritant leurs petits jardins, ces braves dames prennent à bras le corps, le travail de jardinage dans la rive droite du fleuve Niger. Grace à elles et bien d’autres qui sont dans d’autres quartiers de Bamako, les produits maraichers sont en abondance dans les marchés de légumes et de tubercules. Cependant, au lieu qu’elles soient appuyées afin qu’elles puissent exercer librement et sûrement ce boulot de jardinage dans l’intérêt général de tous, elles sont pour la plupart, confrontées aux problèmes de terre dans une capitale en pleine transformation. Est-ce dû à l’urbanisation, la démographie galopante ou simplement à l’égocentrisme de certains riches prédateurs de terre ?

Selon des témoignages cueillis auprès de ces femmes, elles sont quotidiennement dans les déménagements de jardin à cause des prédateurs fonciers.  » Sans nous, ceux qui se croient des bureaucrates, riches et même ceux qui nous chassent quotidiennement d’espace en espace pour construire leurs maisons et autres immeubles, ne mangent jamais de la salade ou de légume. Bien que nous soyons utiles dans la ville, nous ne faisons que souffrir face aux prédateurs fonciers. On  ne sait plus à quel Saint se vouer », fulmine la septuagénaire Gnélé Diarra qui est dans le jardinage depuis plus de 30 ans.

Faisant un geste avec la main droite, la vieille Gnélé montre un immeuble richement bâtit tout en évoquant que son propriétaire l’a chassé de là, avant de le construire. Puis un autre dont une communauté chrétienne l’a bredouillement chassé de là-bas tout dernièrement. D’un autre geste, en remuant sa tête, elle montre un autre endroit dont la propriétaire serait la diva malienne Oumou  Sangaré. Malheureusement, elle fut chassée de là-bas également et reste sans espoir là où nous sommes.

A la suite de la vieille Gnélé, toutes les maraichères présentes ont confirmé que c’est dans cette situation qu’elles vivent quotidiennement et elles n’ont personne pour leurs venir au secours.

En attendant la réaction des autorités en charge de l’urbanisation et celles de l’agriculture, il est incontestable de conclure que si rien n’est fait dans les brefs délais, le pire risquerait d’arriver à ces femmes maraîchères.

Il est important de signaler que ces femmes, pour la plupart, ont la charge de leur famille respective. Certaines sont veuves ou ont leurs maris en chômage. Elles nourrissent la famille, paient la location, la scolarité des enfants etc…

 

Dognoume Diarra   

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