APPEL A L’APAISEMENT : A la presse et à la classe politique du Mali

Sene Kunafoni

Plus de huit années que notre pays est confronté à une crise multidimensionnelle sans précédent et sans issue. Que de solutions préconisées ! Que d’ententes nouées et d’interventions sur le terrain pour bouter hors du Mali les forces du mal ! Hélas !, le bout du tunnel semble encore loin !

Les élections législatives de 2020 et le renouvellement de l’Assemblée nationale étaient censées baliser la voie pour la mise en œuvre des réformes, le recouvrement de l’intégrité territoriale, l’instauration d’une paix durable et la sécurisation des personnes et de leurs biens, gages de stabilité et de prospérité partagée; elles ont malheureusement exacerbé la tension politique et sociale.

L’arrêt de la Cour constitutionnelle consacrant la liste définitive des députés de la 6 eme législature est vivement contesté par les candidats déclarés provisoirement élus par l’Administration électorale mais éliminés à la suite des corrections et ajustements opérés par les juges constitutionnels sur la base des recours de adversaire.

Somme toute, le pays va mal. La crispation est telle que des institutions de la République tels le gouvernement (seul le Premier ministre est en place), la Cour constitutionnelle (dépourvue d’une majorité des conseillers démissionnaires), l’Assemblée nationale (composée de « députés du peuple » et « députés mal élus »), etc. tournent au ralenti. S’y ajoute la stagnation de l’économie sur fond de propagation de la pandémie de la Covid-19 et son corollaire de désarrois. Le Nord et le Centre du pays sont quant à eux les cibles permanentes d’expéditions meurtrières de la part de hordes terroristes qui y sèment un théâtre de désolation.

Face à ce tableau noirci davantage par une famine qui frappe à nos portes, les Associations faîtières de la presse se sentent en devoir d’en appeler à la vigilance et au sens élevé de responsabilité ainsi que des vertus qu’ont en commun leurs composantes respectives. Elles invitent notamment les journalistes et travailleurs de la presse à s’abstenir de tout propos, de tout commentaire et de tout comportement susceptibles d’en rajouter à  l’enlisement.

Les Associations faîtières de la presse exhortent les acteurs des médias, notamment privés, à la sérénité, au rôle de conciliateurs et de réconciliateurs. Il importe pour ce faire de faire économie des propos et écrits pouvant aggraver la tension par leur partialité, tel que nous le commande le bon sens et la conscience journalistiques dans un contexte de conflit où sont nos pères, nos mères, nos frères, nos sœurs. Soyons le fil pour coudre et non la lame pour déchirer !

Les Associations faîtières de la presse malienne forment par ailleurs le vœu que les protagonistes de la crise socio-politique soient inspirés par des démarches et attitudes qui conduisent à un dénouement heureux de la situation.

Ne donnons pas l’occasion aux forces du mal d’accomplir leur dessein de destruction de la nation, rendons intact l’héritage légué par nos devanciers aux futures générations !

 

Maison de la presse: Dramane Aliou Koné

 Assep: Bassidiki Touré

 Urtel: Bandiougou Danté

Groupe patronal de la presse écrite: Chahana Takiou

 Appel Mali: Modibo Fofana

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