Elles ne sont pas soignées comme il le faut en cas de maladie, ni nourries à hauteur des efforts accomplis. Cependant ce sont elles qui accomplissent toutes les travaux en famille, elles travaillent de façon discontinue sans repos hebdomadaire ni heure fixe de travail. En effet le volume de travail, le nombre d’heure quotidienne de travail est laissé à l’appréciation ou au besoin de l’employeur.
A propos de nutrition, c’est à l’aide-ménagère communément appelé, « 52 » dans le jargon bamakois qu’on demande généralement de manger la nourriture de la veille quand tous les autres membres sont sur les nouveaux plats au petit déjeuner. Nous avons pris le soin d’interroger quelques « Filles travailleuses Domestiques » pour recueillir leurs impressions. « Filles travailleuses Domestiques »est l’expression consacre par L’ONG Educo Mali, notamment à travers le projet « JIGITUGU ». Le lancement officiel du projet de Promotion des Droits et Protection des Filles travailleuses Domestiques « JIGITUGU » s’est tenue le Mardi, 06 Août 2019 à l’Hôtel Olympe.
A la rencontre de ces enfants puisqu’il s’agit d’enfants, nous avons eu de la peine à retenir nos larmes. Tant les récits sont émouvants, l’émoi s’est emparé de l’auditoire. C’est ainsi que l’une d’elles, encore mineure parce qu’âgée seulement de 15 ans, A Traoré, originaire de la région de Mopti déclare : « Je suis venue à Bamako avec ma grande sœur et ses amies. Cela fait un an que j’exerce ce métier pour pouvoir acheter mon trousseau de mariage et aider financièrement ma famille. Comme toutes les autres, je suis logée chez ma patronne qui me réveille chaque jour après la prière du matin pour commencer les tâches ménagères. Et ceux-ci peuvent continuer jusque tard dans la nuit. Chez ma patronne, je fais tout : puiser de l’eau, faire la lessive et faire l’entretien des enfants ».
Moussoukoura Coulibaly, 14 ans, originaire de Barouéli : « Ma patronne me parle rarement si ce n’est pas à travers des insultes ».
Dans le cadre de cette enquête, nous avons reçu aussi des témoignages qui font état de cas de viols d’aide-ménagères par un membre de la famille qui les emploie ou leurs proches et voisins. Mais dans les différents cas recensés, celles qui nous raconte l’histoire n’avoue jamais être la victime, mais dit toujours que c’est arrivé à une de ses parentes ou amies. Cependant, avec la précision du récit, l’on comprend aisément que nos interlocutrices sont elles-mêmes les victimes.
Face à la problématique soulevée par la question des filles travailleuses domestiques, L’ONG Educo Mali se bat depuis 2010 par des actions concrètes notamment le projet de Promotion des Droits et Protection des filles travailleuses domestiques « JIGITUGU », également à travers un réseau de journalistes formés par l’ONG Educo Mali aux questions de défense des droits des filles travailleuses domestiques.
Issa Baradian TRAORÉ