D ans le but de mieux imprégner les hommes des médias sur la santé sexuelle et de la reproduction ainsi que les droits sexuels et reproductifs pour une meilleure information de la population, le Journalistes for Human Right (JHR) en français Journalistes pour les Droits Humains (JDH) en partenariat avec les Fonds pour l’Innovation et la Transformation (FIT), ont organisé deux journées de formation à leurs endroits. C’était du lundi 24 au mardi 25 janvier 2022 à la Maison du Partenariat, en face de l’ENSUP.
Le débat sur la sensibilisation effective de la population sur la santé sexuelle et de la reproduction ainsi que les droits sexuels reproductifs restent toujours un tabou au Mali. D’où l’organisation de cette formation à l’endroit des hommes et femmes des médias. Cela, pour utiliser une approche novatrice axée sur les droits humains afin de former, rapprocher et coordonner les médias, les représentants du gouvernement et les Organisations de la Société Civile (OSC), afin de promouvoir l’accès à la Santé Sexuelle et Reproductive. Toute chose qui permettra à la bonne sensibilisation des populations afin d’accroitre la réactivité du gouvernement face aux problèmes liés aux SDSR (Santé et Droits Sexuels Reproductifs).
Pendant deux jours de formation sous la conduite des Experts comme Mme Sané Demba N’Diaye, en Santé Sexuelle et Reproductive ; Alexis Kalembiri en Journalisme et Communication ainsi que Mme Ramata Diallo (WILDAF) sur le Genre, les participants ont été imprégnés sur des connaissances sur la situation du droit à la santé et à la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) au Mali et ses obligations ; l’égalité de genre et droit à la santé et santé sexuelle reproductive ainsi que le journalisme sensible au genre.
Abordant la situation du droit à la santé et à la SSR au Mali et ses obligations, les participants ont été informés qu’avoir des droits et jouir de ces droits sont deux choses qui ne sont pas toujours à l’unisson. La reconnaissance des droits ne va pas toujours de pair avec la réalisation tangible de ces droits. La pauvreté extrême, les sociétés divisées, ravagées par des conflits internes, les systèmes judiciaires faibles, les démocraties fragiles et les pesanteurs socio-culturelles, sont autant de facteurs qui entravent le pouvoir d’agir des populations vulnérables, en particulier le pouvoir des femmes et des filles pour faire entendre leur voix et pour faire respecter leur droit à la santé sexuelle et reproductive. Ces sujets sont hautement sensibles et très souvent controversés partout dans le monde.
Pour l’égalité de genre et droit à la santé et santé sexuelle et reproductive, il a été évoqué aux participants que les femmes connaissent des problèmes de santé tout comme les hommes, mais elles les vivent très différemment. La prévalence de la pauvreté et leur dépendance économique, leur expérience de la violence, les préjugés à leur encontre dans le système sanitaire et la société dans son ensemble, la discrimination selon leur condition, le pouvoir limité d’un grand nombre d’entre elles sur leur vie sexuelle et reproductive ainsi que l’absence d’influence dans les processus de décision sont autant de réalités sociales qui ont un effet préjudiciable sur leur santé. Ainsi, la bonne santé maternelle n’est pas seulement une question de soins médicaux, c’est aussi une question de justice sociale et de droits de la personne. Plusieurs se rattachent à la santé maternelle, notamment : le droit à la vie, le droit à l’éducation, droit à l’information, le droit à ne pas subir de discrimination ou encore celui de jouir du meilleur état de santé possible.
Après être bien imprégné des connaissances nécessaires sur les SDSR et SSR au cours des deux jours, les principes déontologiques de traitement d’un élément de presse sur le genre ; les SDSR et les SSR ont été donnés aux participants par l’expert en journalisme et en communication, M. Alexis Kalembiri.
A signaler qu’à l’ouverture de la formation, M. Ben Moulaye, premier et actuel Directeur de l’Office Nationale de la Santé Sexuelles et Reproductives a vivement témoigné l’importance de ladite formation à travers une édifiante intervention sur les énormes problèmes que pose le tabou sur les SDSR et les SSR au Mali.
Dognoume Diarra