Dans un pays » démocratique » comme le Mali, la presse demeure un maillon incontournable dans l’information et la sensibilisation du peuple d’une part, et le contrôle des actions des autorités du pays d’autre part. Malgré ce rôle herculéen que joue cette presse et qui l’offre la place de 4ème pouvoir, elle demeure la plus marginalisée parmi les composantes de la démocratie au Mali.
En effet, après plus de 30 ans de démocratie les autorités du Mali peine à institutionnaliser l’aide destinée aux organes de presse afin de leurs garantir une autonomisation digne de ce nom. Partant de nombreux constats, il s’avère que cette marginalisation tire une partie de sa source de la responsabilité des patrons des faîtières de la presse malienne. Des responsables de double langage et d’innombrables chapeaux.
La plupart des temps, certains responsables désignés pour diriger ces faîtières, une fois élus ne se soucient plus de l’intérêt collectif, mais très de leurs propres intérêts. D’après les dits récoltés de part et d’autre, certains se profitent du nom de leurs faîtières qu’ils président pour tisser des liens monnayables au profit de leurs seuls intérêts. Ainsi, soucieux de la sauvegarde de ces liens personnels, ils se retrouvent dans l’incapacité de monter la pression sur le dos des autorités dans le but de réclamer cette institutionnalisation de l’aide à la presse.
Ces patrons, responsables de faitières de la presse, avec cette force de 4eme pouvoir, doivent entreprendre des actions de forte pression tout en forçant l’État à institutionnaliser l’aide à la presse, tout comme l’aide aux partis politiques. Selon les réalités et conformément aux règles de la démocratie, la presse malienne joue inéluctablement et incontestablement plus de rôles sensibilisateurs auprès du peuple que bon nombre des partis politiques. Rare sont les partis politiques au Mali qui organisent dans l’année, plus de 5 formations à l’endroit de leurs bases. Sans vouloir citer de parti, les doués de la politique malienne connaissent les quelques-uns qui organisent des formations.
D’après le chérif de Dianguinabougou, dans le Mali actuel il faut montrer ses muscles pour obtenir ses droits. Comment la presse pourra montrer ses muscles pour avoir gain de cause?
La presse peut, à travers des journées sans presse, forcer l’État à la mettre dans ses droits. Mais jamais au grand jamais l’on a jamais les patrons des faîtières entreprendre des actions du genre.
Comment peut-on avoir une presse répondant aux aspirations du peuple quand cette dernière n’est pas autonome financièrement ?
Ayons le courage de le dire, il n’y a de presse forte sans qu’il ait un appui financier digne de ce nom. Alors il est du devoir des autorités maliennes d’institutionnaliser l’aide à la presse pour éviter les dérives et dénigrements dont la presse est victime aujourd’hui.
Contrairement à ces dénigrements calomnieux, la presse malienne en général est à féliciter. Malgré les difficultés et le maigre moyen, elle parvient à offrir le mieux possible pour l’information et la sensibilisation de la grande majorité du peuple malien.
A suivre….
Dognoume Diarra