Vacarme politique: Bakary TOGOLA aurait-il détourné le vote des paysans au profit d’IBK a la défaveur de Soumaila CISSE et de Aliou Boubacar DIALLO lors de la Présidentielle de 2018 ?

Sene Kunafoni

Comme le murmuraient certains avertis de la réalité politique malienne, le Président Malien Ibrahim Boubacar KEITA (IBK) doit-il sa réélection à une vaste campagne de trafic d’influence? Cette hypothèse, mise en avant depuis un an par l’opposition, a pris de l’ampleur ces derniers jours avec les révélations de Bakary TOGOLA, Président de l’APCAM mis en cause dans une affaire de détournement de fonds publics, qui a expliqué aux juges les tenants et aboutissants d’un système généralisé de corruption.
Les juges du Pôle économique de Bamako ont-ils pêché un plus gros poisson qu’ils ne le pensaient. Au terme d’une enquête sur des détournements de fonds de plus de 9 milliards de francs CFA, ristournes des cotonculteurs, ils ont placé en détention le 12 septembre le président de l’institution, Bakary TOGOLA. Dès les premières auditions, le proche d’IBK reconnait les détournements et se justifie.
Selon lui, et face à des juges médusés par ce qu’ils entendent, les sommes prises dans les caisses de la chambre d‘agriculture ont été utilisées pour faire campagne pour IBK et, plus précisément, pour payer des électeurs dans sa circonscription (zone Office) afin qu’ils votent pour son candidat. C’est donc en toute candeur que ce baron du RPM, le parti d’IBK, détaille les méthodes illégales utilisées pour garantir la réélection de son candidat.
« Sans moi, au premier tour, IBK n’était même pas troisième dans la zone Office, les agriculteurs étaient répartis entre Aliou Diallo et Soumaila Cissé », arrivés en 2e et 3e position du scrutin, a-t-il notamment déclaré lors d’une audition face au procureur Kassogue, avant de poursuivre : « j’ai dû décaisser des fonds pour aider le RPM à renverser la tendance ».
Pas de réactions officielles du parti présidentiel, mais la presse malienne multiplie des off ces derniers jours, de proches du pouvoir, qui regrettent que Bakary Togola parle trop, mais sans remettre en cause le fond de ses accusations, qui ne semblent surprendre personne du côté de Bamako.
L’affaire Togola pourrait ne pas en rester là. Une série d’arrestations d’autres proches du président de la chambre d’agriculture pourrait intervenir prochainement en plus des deux qui l’ont regagné à Bamako-coura la semaine dernière. Mais ce qui fait surtout frémir le camp IBK, c’est que Bakary Togola poursuive son grand déballage et qu’il dévoile d’autres pans du système de corruption qui a permis la réélection d’IBK. Les caciques du parti au pouvoir se relaient depuis plusieurs jours pour tenter de le convaincre de ne rien dire de plus, mais l’intéressé attendrait plus que des paroles pour se rétracter.
Source : Afriqueenligne

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