Célébrée sous le thème « les progrès sont visibles, mais il reste beaucoup à faire, accélérons nos efforts » par la Cellule Nationale de Lutte Contre le Travail des Enfants (CNLTE), le Centre International des Conférences de Bamako a abrité la tenue de la 24ème édition de la Journée Mondiale de lutte contre le travail des enfants, le mardi 24 juin 2025.
C’était sous la présidence de Madame Oumou Sall Seck, Ministre de l’Entrepreneuriat National, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle représentant son collègue du Travail , de la Fonction publique et du Dialogue social, en présence du Coordinateur des chefs de quartiers de la Commune III; du représentant de la Mairie de la Commune III; du Directeur National de World Vision Mali; de Mossadeck Bally, président du Patronat ; de la Présidente du parlement des enfants, Fatoumata dite Diamissa Kané; du représentant des centrales syndicales du Mali; des partenaires techniques et financiers tel que JOFA-ACTE, aux côtés de M. Amadou Thiam, Directeur Général de la Cellule Nationale de Lutte Contre le Travail des Enfants CNLTE.
Après les mots de bienvenue du Coordinateur des chefs de quartiers et le représentant de la Mairie de la Commune III, le Directeur National de World Vision Mali a , au nom de JOFA-ACTE ( consortium de 6 ONG), félicité la CNLTE pour les efforts consentis dans le domaine de la lutte contre le travail des enfants. Faisant état du taux de pourcentage des enfants dans la consommation des stupéfiants au Mali, il a invité le gouvernement du Mali à plus de vigilance pour lutter efficacement contre les fléaux du travail des enfants et la drogue. Pour l’éradication sans faille de ces deux fléaux, il a tenu à rassurer la CNLTE et le gouvernement du Mali que le consortium restera engagé auprès d’eux.
Au nom des Enfants, Fatoumata dite Diamissa Kané, la présidente du Parlement des Enfants a, faisant état des statistiques des enfants en situation de pire forme de travail, elle a témoigné que le travail des enfants est une réalité douloureuse qui prive des millions d’enfants de leur droit fondamental à l’éducation, à la santé, à la protection et à une enfance digne. « Il est le reflet d’une pauvreté persistante, de l’absence d’alternatives, et parfois de l’indifférence collective. Mais ce fléau n’est pas une fatalité. Nous, enfants du Mali, croyons fermement qu’un changement est possible si chacun prend ses responsabilités », a-t-elle ajouté.
Ainsi, elle a interpellé les plus hautes autorités à plus d’implication pour l’application des règles en vigueur. Elle a aussi montré son regret face au pourcentage donné sur les enfants dans la consommation des stupéfiants avant de réclamer en ces termes : « Nous appelons à des actions urgentes et concrètes : un meilleur accès à l’éducation, un soutien accru aux familles vulnérables et l’application stricte des lois. Un enfant n’a pas sa place dans les champs ou sur les chantiers, mais à l’école et dans un environnement sûr. Ensemble, disons non au travail des enfants, et oui à un avenir où chaque enfant peut rêver, apprendre et grandir dans la dignité dans un Mali, uni et prospère ».
Pour sa part, Madame le Ministre a informé que cette journée a été instituée depuis 2002 par l’Organisation Internationale du Travail (OIT). « Elle est célébrée à travers le monde entier par des millions d’hommes et de femmes, tous guidés par un idéal commun : la fin du Travail des Enfants, notamment les pires formes », a-t-elle ajouté.
A l’en croire, des centaines de millions de garçons et de filles sont astreints à un travail dommageable à leurs droits fondamentaux au bien-être physique, mental et psychique ; à leur scolarisation et leur droit de jouir de leur enfance. Elle a affirmé que plus de la moitié de ces enfants sont exposés à des travaux dangereux ou illicites dans l’orpaillage traditionnel, le trafic de drogue, la prostitution ou les conflits armés.
Parlant des nouvelles estimations publiées par deux agences des Nations Unies, à la veille de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le 12 juin 2025, elle a informé que près de 138 millions d’enfants ont travaillé en 2024 dans le monde, dont environ 54 millions dans des travaux dangereux susceptibles de compromettre leur santé, leur sécurité ou leur développement. Et de reconnaître que l’Afrique subsaharienne continue de porter le fardeau le plus lourd, puisqu’elle compte près des deux tiers de tous les enfants qui travaillent, soit environ 87 millions.
Conformément au thème : « LES PROGRES SONT VISIBLES, IL RESTE BEAUCOUP A FAIRE, ACCELERONS NOS EFFORTS ! », elle a informé que selon le dernier rapport élaboré en 2020 par l’Institut national de la statistique et rendu public en 2022, 2,5 millions d’enfants travaillent soit 35% des enfants maliens. Parmi ceux-ci, 28,3% sont astreints au travail des enfants à abolir et 16,4% effectuent des travaux dangereux.
Tout en rassurant les enfants parlementaires, elle les a informés que leur cri de cœur sera entendu et que les notes de plaidoyers remises par la présidente Fatoumata dite Diamissa Kané, seront examinées avec une attention particulière afin de leur donner des suites favorables.
Lançant un appel à tous les partenaires de lutte que sont les partenaires sociaux, les ONG nationales et internationales, les Organisations de la société civile et les Leaders communautaires à se mobiliser davantage pour assurer un avenir meilleur aux enfants car, ils sont l’avenir du pays, elle a assuré que le Gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour protéger davantage, les enfants victimes de barbarie, d’exploitation par la mendicité, de travail domestique, d’exploitation sexuelle.
Pour conclure, elle a félicité la CNLTE et vivement remercié les six grandes organisations membres de l’Alliance « JOFA-ACTE » et leur partenaire Union Européenne pour leur appui appréciable à la tenue avec faste de la campagne de 2024 et de cette année 2025.
A noter que des prestations musicales de Mylmo et du Muni Ensemble Instrumental (parlement des enfants) ont marqué l’assistance.
Dognoume Diarra