GESTION DE LA TRANSITION POST IBK : Les lecteurs s’y expriment…

Sene Kunafoni

Pour savoir l’attente de nos lecteurs sur la gestion de la transition d’après IBK, la rédaction a donné la parole à ses lecteurs. Lisez plutôt pour mieux comprendre.

Dr Kassim Traore, Médecin : PAR RAPPORT À LA DURÉE DE LA TRANSITION, JE PROPOSE 18 MOIS AU MAXIMUM

Je souhaite que le président soit une personne intègre, technocrate au service de tous les Maliens, qu’elle soit civile ou militaire. Mon souhait est qu’il soit soucié du peuple dans toutes sa composante et qui assurera la santé, la sécurité, l’éducation pour tous. Par rapport à la durée de la transition, je propose 18 mois au maximum. Que Dieu nous protège et sauve ce beau pays, notre Maliba!

Maténin Niambelé, actrice de la société civile : JE ME DEMANDE QUI CONSEILLE LE CNSP, MAIS LEUR COMMUNICATION EST MAUVAISE

À mon avis les Maliens sont un peu pressés dans cette affaire de transition. Je trouve cela légitime, mais de part et d’autres il y’a trop d’erreurs, trop de fautes de casting dans la précipitation. Je me demande qui conseille le CNSP, mais leur communication est mauvaise. Du point de vue juridique, leur communication est souvent biaisée. Par exemple, la publication de l’acte fondamental a fait grincer les dents. Cette transition, il faut que tous les Maliens s’y mettent pour une gestion collégiale (civils et militaires) afin d’éviter les mêmes erreurs du passé.

Il ne faut pas qu’on se hâte sous la pression de la CEDEAO, la classe politique n’ayant plus de crédibilité aux yeux du peuple, il faudra un militaire à la tête de cette transition pendant deux ans avec des civils dans le gouvernement bien sûr. Après avoir mis les choses à bon port, le militaire en question se retirera car, je ne suis pas spécialiste dans la matière, mais un militaire dans l’arène politique ça ne sent pas bon. Je réitère, c’est vrai qu’il y a urgence, le Mali a souffert et a besoin d’être mis sur pied certes, mais que l’ensemble du peuple malien fasse attention de ne pas tomber sous la dictature de l’urgence car en voulant faire trop vite on risque de passer à côté. Alors il faut qu’on se hâte, mais lentement pour y arriver sûrement.

Souleymane Niaré : MOI JE PRÉFÈRE UN CIVIL CONFORMÉMENT À LA DEMANDE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

En principe la transition doit être gérée par des organes dits transitoires et non par une personne spécifique. Ainsi, un militaire ou un civil peut être à la tête de cet organe. Moi je préfère un civil conformément à la demande de la communauté internationale. Aujourd’hui c’est vrai qu’on fait semblant d’ignorer les exigences de cette communauté internationale en évoquant qu’on veut un militaire a la tête de la transition. Pourtant, si on met un militaire contrairement aux exigences de la communauté internationale et qu’elle nous sanctionne, les partenaires techniques, bien qu’ils ne soient pas forcément contre un militaire à la tête du pays, seront réticents. En conséquence, le Mali pourra être confrontée à des mobilisations de ressources. C’est surtout la raison pour laquelle je préfère un civil pour plus de concordance avec les engagements du Mali vis-à-vis des accords internationaux.

Par contre je préfère un Premier Ministre militaire à la tête d’un gouvernement civilo-militaire. Avec un Premier Ministre militaire il y aura plus de rigueur dans la gestion administrative, moins de tentation et plus de transparence dans les élections futures. Aussi, si on laisse les civils gérer le tout, des questions d’intérêts politiques s’imposeront après.

Si le Premier Ministre doit être un civil, qu’il soit un civil expérimenté, pas forcément dans la politique malienne, mais la politique internationale et les relatons internationales.

Mohamed NDAOU, Géomètre : JE PRÉFÈRE 4 A 5 ANS DE TRANSITION GÉREE PAR LES MILITAIRES AFIN DE METTRE LE MALI SUR SES PIEDS

Selon moi un militaire doit gérer la transition. Parce que si le pays est à lambeau aujourd’hui c’est à cause des politiciens qui ne cessent de nous arnaquer depuis 1991. Ne serait-ce que ces quelques jours après la démission du Président IBK, beaucoup d’attaques contre les FAMA et les villages ont cessé. Cela montre qu’avec le régime des politiciens le pays n’étaient pas dans la main d’homme fort, mais la femme et les enfants de l’ex président IBK.

Je préfère 4 a 5 ans de transition gérer par les militaires afin de mettre le Mali sur ses pieds institutionnellement, sur le plan sécuritaire, économiquement et socialement comme au temps de Modibo KEITA. Les militaires sont déjà des fonctionnaires de l’état, ils font tous pour la consolider. Par contre bon nombre des politiciens ne sont pas fonctionnaire, ils viennent pour se remplir la poche sur le dos de l’état. Alors je répète qu’il faut un militaire pour faire le toilettage.

Youssouf TANGARA, Étudiant FHG : AVEC LES POLITICIENS À LA TÊTE, LES MILITAIRES N’AURONT PAS LA MAINS LIBRES POUR FAIRE LA GUERRE CONTRE LE « TERRORISME »

Là où nous sommes aujourd’hui je veux que les militaires assurent la transition, mais qu’ils fassent tout pour être à l’écoute du peuple. Parce que le pays est dans les difficultés c’est à cause de cette crise sécuritaire qui tire sa source  de la négligence des politiciens civils. Avec les politiciens à la tête, les militaires n’auront pas les mains libres pour faire la guerre contre le « terrorisme ». Souvent le peuple ne comprenait même pas et s’était fâché contre les militaires en disant qu’ils n’étaient pas à la hauteur. Aussi il faudra que les militaires travaillent avec le peuple et les technocrates sérieux, sur la constitution du Mali afin de ne plus permettre à une minorité de faire tout ce qu’elle veut une fois à la tête du pays. Parlant de la durée de la transition, je préfère 2 ans et 5 mois ou 3 ans, car contrairement aux recommandations de la CEDEAO une année est très peu pour la refondation du Mali actuel.

Maloum TOURE, Comptable : JE VEUX QU’ON ÉCARTE LES CIVILS À LA TÊTE DE CETTE TRANSITION

Je veux qu’on écarte les civils à la tête de cette transition. Je veux que les militaires gèrent cette transition car les civils politiciens nous ont trop déçus de 1991 à nos jours. On ne sait plus à qui faire confiance parmi les politiciens civils. Quand même les civils peuvent être dans le gouvernement. Même à ce stade il faudra les militaires aux postes clés comme la justice, la défense, la sécurité, l’administration territoriale, l’éducation etc…

En plus, il faut deux ans de transition. Pour une première année ils vont mettre le pays sur ses pieds (constitution, école, sécurité, agriculture et l’économie) et la deuxième année sera consacrée pour l’organisation d’élections fiables, transparentes et crédibles.

Oumar Djigui Fané, Hydraulicien : UNE ANNÉE SUFFIT POUR LA DURÉE TRANSITOIRE

À mon avis, il faut un militaire à la tête de la transition contrairement à la proposition de la CEDEAO. À défaut d’un militaire il faut un civil technocrate qui n’a jamais fait la politique au Mali. Une année c’est bon pour la durée transitoire.

Amidou OUOLOGUEM, Pharmacien : LE MILITAIRE QUI SERA À LA TÊTE DE LA TRANSITION EST CONDAMNÉ À RÉUSSIR AVEC LE PEUPLE

Je veux un militaire à la tête de la transition pour le moment. Je souhaite que ce dernier fasse le toilettage de tous les textes et accords qui portent atteinte à la bonne marche du pays ainsi que le système actuel. Il s’agit d’un militaire qui n’a pas de coloration politique. Aussi, le civil sera toujours sous la pression de la communauté internationale et il ne pourra pas faire tout ce que le peuple attend de lui. Pour le militaire après avoir mis les choses sur place, il organisera des élections transparentes et de donner le pouvoir à un civil à l’issue des élections. Au maximum il faut 2 ans pour la transition. Le militaire qui sera à la tête de la transition est condamné à réussir avec le peuple.

Sékou SANAOGO, Juriste : TOUS CES VIEUX POLITICIENS QUE VOUS VOYEZ DE PART ET D’AUTRES NE SONT QU’À LA RECHERCHE DE LEUR INTÉRÊT PERSONNEL, ILS NE SONT PAS POUR LE PAYS

Depuis la démission du président IBK, je ne fais qu’observer tout ce qui se passe, je pense qu’il faut un militaire pour gérer la transition.  Tous ces vieux politiciens que vous voyez de part et d’autres ne sont qu’à la recherche de leur intérêt personnel, ils ne sont pas pour le pays. En 2012, ils ont tout fait pour dérouter les militaires de leur chemin patriotique et on a vu les résultats. Alors je veux que les militaires gèrent cette transition pendant trois ans et avec le plein pouvoir. Je précise que je suis de la jeunesse M5, mais je soutiens les militaires car avec eux je suis sûr que les jeunes seront à l’abri du chômage.

FOUSSEYNI DIARRA,  linguiste,  leader religieux : JE NE DIS PAS AUX MILITAIRES D’ÉCARTER LE PEUPLE, MAIS QU’ILS GARDENT LA TÊTE ET ASSOCIER LES CIVILS

Présentement, le débat sur la transition fait couler beaucoup de salives. Partant sur la base du M5-RFP, c’est vrai que le peuple (M5) s’est levé le premier pour lutter contre le régime. Il y a même eu morts d’hommes. Mais, si nous voulons que ce pays soit stable, il faut une transition présidée par un militaire. Surtout que du mandat d’IBK, il restait 3 ans. Il faut donner ces trois ans aux militaires pour une refondation sécuritaire, judiciaire, éducative et institutionnelle du pays. Sans mentir la sécurité est l’une des prérogatives de la bonne marche d’un pays et c’est avec les militaires que cela est possible. Dans l’insécurité, même le commerce et l’agriculture ne sont pas rentables. Il faut donner le maximum de temps aux militaires pour stabiliser le pays afin d’organiser des élections transparentes et de retourner le pouvoir aux civils.  Il faudra également leur permettre de bien trancher au sein de la justice. Tout ce qui a étouffé le Mali aujourd’hui c’est l’injustice et l’impunité.

Il faut que le peuple soit conscient de cela, si jamais ne on donne le pouvoir aux hommes politiques le Mali va s’effondrer davantage. Alors je ne dis pas aux militaires d’écarter le peuple, mais qu’ils gardent la tête et associer les civils tout en faisant attention à certains hommes politiques. Peu d’entre eux sont pour le pays, or nous voulons la stabilité pour que le peuple travaille pour une émergence de l’État. Un conseil, contrairement à certains, la priorité aujourd’hui ce n’est pas de juger un tel ou un tel. La priorité est la stabilité et la refondation du pays et de la justice. Ainsi la personne qui viendra après la transition trouvera la justice toilettée et pourra juger les corrupteurs très facilement. Enfin, je réitère, la population doit être le préalable de soutien aux militaires pour qu’ils réussissent à refonder le Mali comme il le faut.

Fatoumata KEITA : JE SOUHAITE QU’IL Y AIT UN CIVIL TECHNOCRATE QUI N’A JAMAIS ÉTÉ CANDIDAT A UNE ÉLECTION

En vérité je souhaite qu’il y ait un civil technocrate qui n’a jamais été candidat aux élections (communales, législatives, présidentielles), a la tête de la transition comme les militaires l’avaient dit dans leur première déclaration juste après la démission de IBK. Nous connaissons déjà tous les anciens politiciens et nous savons qui est capable de faire quoi. Je veux surtout un jeune civil qui peut aller avec le Mali sur de nouvelles bases pour une refondation de l’école, de l’armée, de la fonction publique afin d’essuyer les larmes du peuple qui ne fait que souffrir de jour en jour depuis 1968. Je suis trop jeune pour parler du temps de Modibo Keita, mais il faut un Mali de Modibo Keita. Surtout avec les acteurs du mouvement démocratique le Mali ne fait que s’effondrer continuellement. Il faudra deux années pour la transition. Ces deux ans permettront de mettre les choses en place. Pendant des années des gens ont été victimes d’injustice, de tueries et bien d’autres choses. Alors il faudra que ces personnes soient mises dans leurs droits d’abord avant la fin de la transition.

Micro trottoir réalisé par Dognoume DIARRA   

 

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