Accès sécurisé à la terre par les femmes et jeunes : Les décideurs s’engagent auprès de la CNOP

Sene Kunafoni

Le siège de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes (CNOP) a servi de cadre, le mardi 26 décembre 2023 pour l’atelier de plaidoyer de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes avec les décideurs (élus locaux, secrétaire généraux des mairies, légitimités traditionnelles et coutumières…), pour l’accès à la terre des femmes et jeunes. C’était en présence du Point Focal du projet PARIIS et non moins conseiller technique à la CNOP, Abdramane Bouaré; du Maire de Sirakorola (Koulikoro), Souleymane Coulibaly; de l’exploitant agricole basé à Baguineda et non moins président de la Fédération Nationale des Jeunes Ruraux du Mali et membre du Conseil d’Administration de la CNOP, Ibrahim Sidibé et plusieurs autres acteurs du domaine venus de différents horizons.

Le foncier est un patrimoine commun de la nation dont l’État et les autres détenteurs du pouvoir foncier assurent un accès équitable et sécurisé à l’ensemble des AEF en priorité aux autres utilisateurs publics et privés dans une perspective de développement durable pour bâtir un pays émergent, fort de son secteur agricole. L’atelier consacré à la problématique de l’accès sécurisé des femmes et jeunes à la terre tire sa source de la loi d’orientation agricole (LOA) qui préconise l’élaboration d’une politique foncière à son article 77 et d’une loi sur le foncier agricole à son article 78.
En effet, deux communications ont marqué ledit atelier à savoir : l’accès des femmes et jeunes au foncier, une nécessité pour impulser le développement économique local et le plaidoyer pour un accès équitable et sécurisé des femmes et jeunes à la terre, une piste pour réduire les inégalités et la promotion d’une gouvernance foncière plus équitable et apaisée et des textes législatif et réglementaire favorable à l’accès des femmes et jeunes à la terre.
Pour le point focal du projet PARIIS, M. Bouaré, cet atelier est une suite de séries d’ateliers organisés sur la problématique de l’accès sécurisé des femmes et des jeunes à la terre comme décidé dans les deux lois énoncées ci-dessus qui dit que les femmes, les jeunes et les handicapés aient au moins 15% des terres aménagées par l’État et les collectivités territoriales. << L’adoption des textes est une chose, mais leur application est toute une autre chose, on se rend compte qu’il y a quelques difficultés dans l’application de ces textes; notre exercice au cours de l’atelier cadre dans ce contexte, demander aux parties prenantes, les difficultés qu’ils rencontrent. La nature de ces difficultés, le niveau de ces difficultés et comment eux-mêmes pensent qu’on peut apporter ensemble de solutions>>, a précisé M. Bouaré.

Dans le cadre de l’aménagement de ces terres, il a également exhorté les décideurs à accompagnement les couches citées dans des facteurs administratifs, techniques (équipements nécessaires) et culturels.
À souligner que l’exercice est circonscrit dans la zone d’intervention du projet PARIIS notamment : Koulikoro, Dioila, Ségou, Baraoueli, un projet sous régional (6 Etats) d’appui visant le développement de l’irrigation initié par le CILSS.
Souleymane Coulibaly, Maire de Sirakorola de dire que les jeunes et les femmes ont d’énormes problèmes pour avoir accès aux terres et surtout en milieu rural, un défi qu’il faut relever. Comme difficultés majeures rencontrée à leur niveau, M. Coulibaly a rappelé la réticence des chefs de villages, option qui peut être levée par la sensibilisation selon lui. Comme recommandations, il a demandé la dissimulation du décret d’application de la loi d’orientation au niveau plus bas afin que la population puisse s’approprier de ladite loi.
Quant à l’exploitant agricole, M. Sidibé, il dira que cet atelier apporte beaucoup pour eux, dans le cadre de l’appropriation des textes législatifs et réglementaires portant sur les droits des femmes et jeunes sur le foncier. Pour le cas de Baguineda, il a évoqué que c’est une spécificité, car un aménagement antérieur qui n’entre pas dans le cadre de cette loi. Il a prôné la sensibilisation pour montrer aux jeunes maliens que l’agriculture est le principal moteur de croissance économique pour la prospérité du Mali.

Issa D Morba

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