Le Mali traverse actuellement un des moments cruciaux de son existence. Notre pays vit une crise devenue plus que multidimensionnelle. Résumée en crise de gouvernance de par ses causes et ses corolaires, elle annexe une kyrielle de symptômes observables sous l’angle politico-institutionnel, sécuritaires, culturelle/éducative et socio-économique.
Président de l’Union des Jeunes pour la Renaissance du Mali, Secrétaire des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale du Bureau Fédéral Africain de l’Organisation Panafricaine des Jeunes pour la Promotion de l’Intégration Africaine OPAJPIA et Certifié en Public Management, Mamedi Soboa Thera précise que cela exhibe sans ambiguïté, les limites organisationnelles, stratégiques et opérationnelles de ce qui relève des missions régaliennes censées être portées par les institutions républicaines et les acteurs étatiques dans une approche respectueuse de l’état de droit et des principes de gouvernance démocratique.
Face à l’histoire et à la génération future, les maliennes et maliens se retrouvent, bon gré, malgré, devant un défi à jouer avec sens de redevabilité mutuelle, chacun en ce qui concerne son niveau de responsabilité. La jeunesse n’est pas du reste. Elle subit aujourd’hui les faits et subira demain leurs conséquences. Elle a donc l’obligation, la responsabilité et intérêt à agir en toute sagesse et avec un esprit dépourvu de l’instinct grégaire et de l’aliénation aux quotidiens. C’est à la jeunesse qu’incombe la responsabilité d’aider à retourner sur les rails.
A l’état actuel de l’évolution des revendications et au regard des profils des leaders étatiques d’une part et non-étatique d’autre part, qui mènent le jeu antagoniste, une jeunesse responsable et autonome de pensée se doit de prendre un recule nécessaires pour poser une marque subséquente en faveur de son devenir. Elle doit en l’occurrence savoir poser le jeu, décrier et apprécier les faits avec objectivité et drainer les tendances vers la sortie qui donne accès à la construction durable de son devenir. Malheureusement, force est de constater, qu’entre effet de sevrage précoce et ridicule, ceux dits porte-paroles de la jeunesse, au-delà de leur illégitimité et de leurs tares qui les rendent indignes de toute représentation, continuent de balbutier comme s’ils ont aussi perdu les sens organiques. Ils réagissent par emprunt de réactions d’autres générations déjà au soir de leur temps.
Or, dans cette dynamique d’acteurs politiques, d’organisations de la société civile et d’organisations syndicales, la jeunesse occupe une place de choix. A elle, revient aussi en partie le rôle d’atténuation voire de médiation pour une transformation fructueuse de cette crises. Il est important pour la jeunesse de jouer pleinement sa partition dans la conduite de la destinée du pays. Nous constituions un facteur déterminant du changement social, du développement économique et du progrès technologique. La fertilité d’esprit, les idéaux nationalistes, la vision progressiste et l’énergie contenue dans la jeunesse sont indispensables pour l’épanouissement du Mali au bénéfice de ses filles et fils.
En l’espèce, il va de soi que le Conseil National de la Jeunesse du Mali CNJ Mali, entant que faitière d’organisations de Jeunesse reconnue par les autorités Malienne, se saisisse du dossier pour faire valoir son sens de responsabilité. Cependant, il ne lui est pas donné le droit à l’impéritie eu égard à l’audibilité qu’on lui prétend au nom de la jeunesse. Il est plutôt attendu de lui un rôle d’avant-gardiste, de porteur de doléances unanimement partagées par la jeunesse nationale, de médiateur au milieu des retraités et de fer de lance pour accélérer la sortie de crise. Pour ce faire, un CNJ mature et doté de sagesse se doit de faire prévaloir le sens d’écoute et l’esprit d’équipe pour capitaliser la force de proposition des responsables des organisations associatives qui le composent.
Dans sa posture d’acteur forte tête, le Président du CNJ, à sa sortie du 27 Juin 2020 à l’occasion de l’audience accordée par le Président de la République, disait que : « Le CNJ a ce devoir et cette mission unique de préserver les intérêts présents et futurs de la jeunesse ». Alors que l’attitude, la démarche et le fond du discours forgent une incohérence gravissime avec cette finalité malicieusement avouée. L’estime et l’admiration sont miens d’entendre qu’il appelle au dialogue. Cependant, regret et l’amertume ne tardent pas non plus à m’irriter lorsque sa prise de position venait d’être prononcée en faveur du Président de la République, non moins une des parties en conflit. Soutient aussi aux Institutions de la Républiques, bien beau et noble, pourvue ces dernières ne soient l’objet d’insuffisance et de remise en cause nécessitant des réformes au chapitre des pertinentes revendications. Il est tant que le CNJ de la jeunesse nationale et le CNJ politique cesse d’être jumeaux avec pratique d’usurpation de visage.
Mise en ligne :Dognoume DIARRA