Face à l’avenir inquiétant de l’environnement, du monde agricole et de la bonne qualité de l’alimentation, il demeure une nécessité de tirer la sonnette d’alarme. Le cheminement vers une agriculture plus durable, dénudée de tout produit chimique demeure la seule alternative possible pour nous sauver. Pour cela, la sensibilisation et l’information demeurent un tremplin pour l’atteinte des objectifs.
C’est pourquoi, dans le cadre de la 25ème édition de la Quinzaine de l’Environnement, le samedi 8 juin 2024 dernier, deux des journaux qui s’intéressent à la question agropastorale et environnementale dont Le Canal et L’Oeil du Péon ont, en partenariat avec l’AEDD, l’AMSD, la CNOP et la PNPR-M, organisé une Conférence dans les locaux du Marché Bio Local à Kalabancoro. C’était sous le thème : « Agroécologie et Agriculture biologique pour favoriser la restauration des terres et la fertilité du sol au Mali en produisant avec Zéro Pesticides, zéro engrais chimiques ».
Pour la circonstance les acteurs de la presse agricole étaient entouré de leur partenaire historique, l’Agence pour l’Environnement et Développement Durable (AEDD) et des partenaires techniques, notamment l’Association Malienne pour la Solidarité et le Développement (AMSD), la Plateforme Nationale des Producteurs de Riz du Mali (PNPR-M) et la Coordination Nationale des Organisations Paysannes (CNOP).
Hamidou Diawara, président de l’AMSD, après un mot de bienvenue, a fait sous forme de projection vidéo, un exposé sur l’initiative de certification du système participatif de garantie (SPG) Bio local pour la promotion de l’agroécologie et l’agriculture biologique au Mali.
Il faut retenir que le SPG vise à l’implantation d’un système alimentaire durable au Mali, dans lequel la production respecte la protection et la préservation de l’environnement.
Le représentant de la CNOP, M. Agaly Ag Sorho a félicité l’AMSD pour son initiative salvatrice. Selon lui, la promotion de la SPG au Mali, est une mission de la CNOP. Mais, lorsque la CNOP a vu qu’il y a une organisation malienne qui s’était déjà installée sur le créneau, le Président a décidé de développer une synergie d’action avec cette structure pour rendre opérationnel la SPG au Mali. Cela, afin que des consommateurs maliens puissent accéder aux produits alimentaires agro écologiques et biologiques. << Grâce à cette synergie, le système participatif de garantie bio est une réalité au Mali aujourd’hui>>, a-t-il déclaré.
<< D’à peine 13 kg par an et par malien, la consommation de riz est aujourd’hui passée à 70 kg >>, a indiqué M. Abdoulaye Koureissy, Coordinateur National de la PNPR-M.
En termes de production de céréales, il dira qu’avec plus de 3 millions de tonnes produites par an, le riz occupe la deuxième place derrière le maïs au Mali. Ce pendant, il précise que la grande différence est que le riz est destiné à la consommation humaine pendant que la grande partie du maïs va à la consommation des animaux. Et d’ajouter que la production du riz contribue à 220 milliards de francs CFA au PIB avec plus de 5 millions de maliens qui vivent de cette filière, pour environ 500 000 producteurs.
A l’en croire, c’est face à cette situation et dans un contexte de changement climatique que les pays producteurs de riz se sont engagés à faire changer les méthodes de production pour une contribution à la lutte contre l’échauffement de la planète. Il dira ensuite que c’est face à ce constat qu’il a été convenu une certaine norme de production.
Il estime que la norme SRP ne donne pas de productions biologiques. Mais, elle exige l’utilisation des engrais, des herbicides et des pesticides homologués tout en respectant la dose requise. Pour la norme SRP, il a témoigné qu’il y a 41 critères et qu’il est possible de produire de façon raisonnable sans utilisation d’engrais, d’herbicides et de pesticides chimiques.
Ce pendant, pour conclure, il a attiré l’attention sur le fait que dans la première année de mise en œuvre du SRP ou du SPG, le producteur va enregistrer une chute drastique de sa production qui devait être compenser par le prix élevé de la vente de cette production.
Pour conclure, Issa Baradian Traoré, l’un des journalistes initiateurs de la conférence a informé que la presse agricole et environnementale fera désormais de la promotion de l’Agro Ecologie son combat pour un changement de mentalité en attendant que la volonté politique vienne accompagner les volontés citoyennes.
À noter qu’à la date d’aujourd’hui, ce sont 1134 producteurs maliens, installés dans 52 villages qui se sont engagés dans cette forme d’agriculture durable pour le bonheur de l’environnement et de la santé des consommateurs.
Dognoume Diarra