PROBLÉMATIQUE DU FINANCEMENT DE L’IMMOBILIER : Fabou Kanté évoque des moyens adéquats pour permettre à la grande majorité des Maliens de bénéficier d’un chez soi
Selon de sources convaincantes, si chacun dans son domaine, qu’il soit du public ou du privé, verse des réflexions dans les secteurs d’activités qui le concerne, cela contribuera non seulement à faire avancer la recherche, mais aussi à participer au développement du pays.
À en croire Fabou Kanté, c’est pourquoi il n’a jamais cessé de donner ses opinions sur différents sujets sociopolitiques, économiques et culturels du Mali. Il y a quelques semaines, il s’est penché sur la problématique du financement de l’immobilier au Mali, dans un contexte où l’accès à un toit devient de plus en plus sources de polémiques et même de remous sociaux.
Comment trouver les moyens adéquats pour permettre à la grande majorité des maliens, de l’intérieur aussi bien que ceux établis à l’extérieur, de bénéficier d’un chez soi?
Nous partageons avec vous notre modeste avis espérant que cela aidera les décideurs dans leurs explorations de solutions éventuelles.
CONTOURS ET ENJEUX DU PRET ACQUEREUR DU FINANCEMENT DE L’IMMOBILIER AU MALI:
L’accès à un toit a toujours été et demeure encore un objectif majeur à atteindre dans la vie pour la plupart des individus. Son importance et sa nécessité l’ont inscrit parmi les droits fondamentaux de l’homme. Ce qui a institué le droit au logement. Les États modernes ont alorsélaboré des politiques nationales de logement qui définissent leurs stratégies mises en place afin de permettre à une grande partie des populations de bénéficier d’un abri. Le Mali ne fait pas exception à la matière car dispose aussi de sa Politique Nationale de logement (PNL) elle-mêmelogée au département ministériel en charge de l’habitat. Ladite politique, que nous avonsexpliqué et commenté et à laquelle nous avons apporté des propositions d’amélioration depuis des années maintenant, est implémentée par un Établissement Public à Caractère Administratif (EPA) doté d’autonomie de fonctionnement et gestion dénommé Office Malien de l’Habitat (OMH). Il est chargé, entre autres, de créer les conditions favorables à la réalisation et à la gestion des logements sociaux ; à la mobilisation des moyens humains matériels techniques et financiers tant au plan national sous régional qu’international pour la réalisation de ces projets.
L’OMH, pour atteindre ses objectifs, offre une place de choix au partenariat public privé.
En dehors du schéma public de production de logements, le secteur privé à travers des agenceset sociétés immobilières offre aussi une gamme variée de programmes de constructions de maisons avec des standings et conditions d’accès différents. Cependant, toutes les stratégies de mise à disposition de logements au Mali, qu’elles soient d’initiatives publiques ou privées,s’inscrivent dans un modèle économique de financement de l’immobilier et du foncier mis en place par les banques et érigé en principe, avec bien sûr des spécificités d’aménagementstimides selon les enjeux et intérêts en jeu.
L’analyse dudit modèle est un exercice passionnant et assez instructif que nous n’allons pas aborder ici. Nous-nous pencherons plutôt sur sa colonne vertébrale c’est-à-dire son aspect fondamental qu’est le prêt acquéreur dans le but de rendrecompte et de susciter éventuellement réflexions et débats autour de cette problématique. Ce qui suivra s’articulera autour des points suivants :
1-Comment historiquement est-ont arrivé auprêt acquéreur au Mali ?
2- Qu’est-ce que le prêt acquéreur et comment fonctionne-t-il ?
3- Quels sont ses avantages ?
4-Quels sont ses insuffisances ?
5- Quelles autres alternatives pour le financement de l’immobilier au Mali ?
I-) L’historique du prêt acquéreur au Mali :
Il y a deux (02) facteurs essentiels qui ont concouru à l’adoption du mécanisme du prêt acquéreur dans notre pays.
1- L’échec des prêts promoteurs :
La construction de logements à moyenne et grande échelle est encore malheureusement une
tâche répartie entre plusieurs acteurs hétérogènes au Mali : Etat, sociétés immobilières, commerçants, fonctionnaires des corps non habillés et habillés, syndicalistes etc. Il y a donc un désordre à la base qui a pour conséquence l’exclusion d’une grande partie des populations pour l’accès aux logements car les pourvoyeurs manquent généralement de savoir-faire dans les missions qui sont les leurs ou qu’ils se sont octroyées par effraction. Pour le présent, nous
resterons dans le cadre réglementaire (structures publiques et privées formelles) pour rendre
notre démarche intelligible.A la faveur de l’option économique libérale de l’Etat malien, notre pays enregistre des dizaines sinon des centaines de sociétés immobilières (Nous sommes en train de travailler sur la constitution du répertoire national des structures immobilières au Mali).
