Des lecteurs se prononcent sur la probable « décision » du gouvernement malien d’ouvrir une négociation avec les groupes “djihadistes” d’Iyad Agali et d’Amadou Kouffa. Pourtant, la France s’oppose à toute négociation d’avec des terroristes. Lisez plutôt pour mieux comprendre.
Yehia Traoré, Juriste, Président du Cercle de Réflexion pour la Défense des Droits de l’Homme et de la Promotion de la Paix (CRDHPP): Cette Négociation s’ouvre dans un contexte où la situation sécuritaire est tendue, la crise politique également. Il faut signaler aussi que la communauté internationale déviant de plus en plus exigeante quant à la tenue des élections générales après les coups d’états perpétrés ces derniers temps. Vous avez la présence française décriée, la MINUSMA n’arrive pas à stabiliser le pays, malgré son effectif important. Bref, toutes ces inquiétudes mènent finalement l’Etat malien a entrevoir des alternatives, notamment la négociation avec les “djihadistes”. De mon point de vue, le Haut Conseil Islamique est un organe représentative des musulmans du Mali. L’épineuse question est la suivante: la forme républicaine de l’état et la laïcité de l’état telle que prévue par la constitution du 25 février 1992 sera telle protégée?
Je pense que l’impératif de paix est à concilier avec l’impératif des principes fondamentaux d’un état démocratique. Un état islamique ou un état démocratique sera, à mon avis, l’enjeu de cette négociation. Mais, aussi la place des libertés publiques et de leurs exercices.
Je pense que le souci de la France c’est surtout de prévenir tout basculement de l’Etat malien vers un état islamique. Un autre souci est le choix des personnalités. Cherif Ousmane Madani Haidara a-t-il en l’espèce, la dimension intellectuelle et de reconnaissance que l’Imam Mahmoud Dicko en la matière ?
En fin, je pense que pour une meilleure sortie de crise, qu’il faut associer Dicko, Haidara, Bouyé et Lassana Kané dans le travail de négociation pour une issue favorable.
Idrissa Abocar Maiga, Directeur de publication de « Le Repère » : C’est une excellente nouvelle. Parce qu’il est temps qu’on prenne les décisions dans l’intérêt exclusif des Maliens. Il s’agit de négocier avec des Maliens qui ont certes du sang sur les mains, mais rien ne vaut la paix dans un pays. Je salue l’initiative des autorités de la transition qui, à coup sûr, pourrait changer la donne dans notre pays. Enfin, il faut espérer que ces négociations aboutissent et conduisent à un accord qui soulagerait tous les maliens.
Concernant la question sur la position française, tout le monde le sait. La France est à la base de l’enlisement de la crise sécuritaire au Mali. C’est elle qui a entretenu le flou qui a conduit l’armée malienne dans l’abîme. Ce n’est pas surprenant si l’on sait que la priorité pour la France, c’est la défense de ses intérêts économiques et stratégiques. La paix entre maliens met immédiatement fin à cette occupation de faite de l’armée française d’où son opposition à tout compromis avec les djihadistes maliens.
Mahamadou Sangaré: Le comble en est que la France a toujours des mauvaises minent quand il s’agit de négocier avec les groupes armés terroristes et parfois djihadistes si vous voulez. Le Mali est un état souverain qui ne ménage aucun effort pour parvenir à la stabilité totale et intégrale de son territoire. Si la paix ne peux pas être acquise qu’à travers la négociation avec les belligérants qu’il en soit ainsi ; Je suis pour la consultation des djihadistes. Et puis n’oublie pas que nous sommes tous les enfants du terroir. Depuis la nuit des temps la négociation a toujours été la porte principale de sortie des crises, la paix durable et graduelle est obligatoire pour toute nation qui veut aller de l’avant puisque sa survie en dépend.
Lassine Konaté : La négociation ouverte par le gouvernement malien d’avec les groupes « djihadistes » d’Iyad Ag Ali et Amadou Kounfa est la bienvenue à mon avis. Pour une paix durable, il faut cette négociation entre Malien. La France s’y oppose parce que leurs intérêts seront menacés. La France est le premier ennemi de la paix au Sahel et particulièrement au Mali… A mon avis, la négociation entre le gouvernement et les groupes djihadistes devrait avoir lieu depuis.
Cette négociation est donc la bienvenue et très salutaire. Pour une paix durable, il faut cette négociation entre Malien. En outre, il faudra que cette négociation ait lieu sur le territoire malien sans appui extérieur. Comme dit le proverbe : « le linge sale, se lave en famille ». Il est temps d’écarter la France de tout ce processus de négociation.
Chaka Konaré, Directeur de la radio Ben FM de Safo : Nous pensons que cette négociation ne résulte pas la solution de la crise présente. Lorsque vous preniez le quotient social, nous dirons que c’est pour chercher à satisfaire les militaires qui sont au front national afin de se maintenir au pouvoir. La première adresse à la nation malienne pour la stabilité sécuritaire ne doit jamais assujettir à une telle négociation. Négocier avec les terroristes, les islamistes et les narcotrafiquants c’est pour donner la raison au pouvoir déçu. Éjecter des milliards aux armements militaires et les hélicoptères de combattants, en même temps d’engager la négociation avec les terroristes, islamistes armés et les ennemis de la nation doit avoir une explication. Cette négociation montre les limites de la compétences des autorités de la transition. Cependant, il faudrait qu’elles prennent tous les moyens idoines pour rétablir l’ordre constitutionnel afin de ramener la démocratie à sa place.
Mamadou Coulibaly Économiste : La négociation ouverte par le gouvernement malien avec les groupes « djihadistes » de Iyad Ag Ali et Amadou est à encourager. De mon point de vue, aucune piste n’est à écarter pour la recherche de la paix. La France a eu 8 ans pour résoudre l’équation du terrorisme elle n’a pas pu, donc son opinion ne nous intéresse point d’autant plus qu’elle est en train de faire le retrait de ses troupes.
Tahirou Bah : Dieu dit dans le Quran : ‘’Autorisation est donnée de se défendre à ceux qui sont attaqués, car, ils ont été opprimés et Dieu a le pouvoir de les secourir’’. Le verset est clair. Il faut se défendre seulement quand on est attaqué. Or il se trouve que dans le contexte malien, les musulmans sont-ils interdits de prier, de prêcher de construire les mosquées de pratiquer leur foi comme bon leur semble. Non et non. Dans ce cas toute personne qui prend les armes pour tuer assassiner les populations au Mali pour d’autres raisons politiques ou idéologiques est un criminel sans foi ni loi. Ce qui se passe dans notre pays au nom de l’islam obéit à d’autres agenda, et n’a rien avoir avec l’islam une religion de paix. Quelle est la méthodologie recommandée ? Dieu dit : ‘’Appelle le dans le chemin de ton seigneur par la raison, la sagesse et raisonner avec eux par la bonne parole’’. Quiconque prend alors les armes au nom de l’islam sans qu’il soit attaqué et où empêcher de pratiquer sa foi est tout simplement un transgresser des lois divines. Cette histoire du terrorisme qui a totalement détruit notre pays est un complot contre le Mali dont les vrais acteurs sont ceux-là même qui occupent notre pays militairement au nom de la liberté et autres baratins de ce genre pour nous recoloniser et le prétexte suprême est la lutte contre le terrorisme.
Cette question du terrorisme est instrumentalisée pour des raisons géopolitiques de haut niveau qui échappent souvent à nos États. Il faut l’éducation et la sensibilisation pour que notre peuple comprenne les enjeux de cette question afin que notre jeunesse s’engage du côté du Mali parce que elle n’a pas d’avenir avec les terroristes et leur sponsors…
Les FAMas doivent être en mesure de collaborer étroitement avec les populations, les adopter et les rassurer enfin que celle-ci comprennent que les forces armées sont là pour leur bien-être. En conclusion il faut négocier mais rester prudent sur le choix des émissaires parce que nous avons vu un certain mouffa haidara qui n’inspire pas confiance vu sa position lorsque l’AN à été saccagé sous IBK par les manifestants et pour finir quand on dîne avec le diable il faut avoir des longues fourchettes. Le Mali vaincra.
Seketa Diarra: Avant toute chose ce sont des maliens non patriotes.
Iyad Ag Ali et Amadou kouffa sont des bétails de la France utilisés pour déstabiliser le Mali au profit de la France. Avant même l’indépendance de la République du Mali, les conflits sociaux communautaires étaient réglés par voie de dialogue en parlant du cousinage à plaisanterie.
Le travail confié à ses deux délinquants n’est rien d’autre que de nettoyer la zone appelée Azawad pour la France.
Après elle part recruter des mercenaires somaliens dans le même but que Iyad Ag Ali et Amadou Kouffa se sont confiés. Elle a créé encore une force spéciale en complicité avec certains États européenne appelée Takouba. Elle s’est stationnée dans les trois Frontières pour bien maîtriser ces mercenaires. La force Takouba surveille tous les mouvements de ses mercenaires.
Je suis d’accord que l’État malien ait mandaté les institutions religieuses du Mali pour négocier avec ses délinquants Iyad Ag Ali et Amadou kouffa. La France s’oppose à cette théorie de négociation parce que ses secrets seront dévoilés à l’échelle internationale. En somme, la France a perdu et elle perdra pour toujours
Fousseyni Diarra linguiste: Cela semble être une très bonne initiative dans la mesure où dans chaque conflit les dernières armes resteront toujours le dialogue. Mais elle ne doit pas exclure totalement les règles de droit des citoyens. Là où nous sommes, je crois que l’heure d’un MALI NOUVEAU a sonné. Il appartient aux dirigeants Malien de prendre leurs destins en mains, croyez-moi, s’il croit que la France va leurs laissés ramener l’ordre dans les affaires de ce pays et bien, je pense qu’ils se trompent. Donc, qu’ils prennent l’exemple sur MODIBO KEITA et de comprendre pourquoi il a échoué pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs. Vive le Mali nouveau.
Mohamed Koné Mandela : A mon avis il faut enclencher une négociation sérieuse pour mettre un terme à cette situation de crise qui a tant éprouvée notre pays. Les combattants de certains groupes djihadiste sont d’ores et déjà des maliens, de ce fait il faut leur inviter à table pour discuter et trouver une sortie de crise définitive.
Depuis 2012 à nos jours le Mali est enfoncé sur tous les plans de développement à cause de la crise et aussi malgré la présence de la communauté internationale. La fermeture des milliers d’écoles , des pertes en vies humaines, et de la perte de nombreux biens. Comme l’a affirmé le président Français Emmanuel Macron «Avec les terroristes, on ne discute pas. On combat» la France estime qu’il ne faut pas négocier avec les groupes terroriste car ils constituent une menace contre toutes les nations, pas seulement contre le Mali où ils sont installés. Donc pour elle il faut en finir définitivement avec cette histoire.
Baty Kamanguilé : A mon avis, on doit sous aucun prétexte négocier avec les terroristes. La France s’oppose parce que selon elle, ça sera la fin de la crise. Elle pense qu’on aura un accord durant cette négociation. Pour conclure, je dirais qu’on est dans un Etat démocratique, donc on peut essayer la négociation, mais dans le cas contraire de garder la position de riposte.
Modibo Diallo : Je pense que c’est l’effet Wagner. Depuis que le Mali a montré son intérêt de collaborer avec la Russie, la France est obligé d’être Claire vis-à-vis de sa position avec le Mali. Par ricochet, je dirai que la France ne s’y oppose pas car je vois sa main invisible dans cette négociation.
Sadios Maïga : Je pense que c’est la meilleure solution de négocier avec eux c’est à dire Iyad Ag Ali et Amadou kouffa parce que, d’un on est tous des Maliens et deux il faut penser à léguer un héritage commun qui ait le Mali à la génération future. La France et la communauté internationale s’opposent parce que quand il y’aura la paix, l’armée française va rentrer et quand à la communauté internationale les casques bleus vont également partir. Bref avec tous ces alliés la France et les Forces Onusienne ne seraient plus à l’abri vu qu’ils n’ont pas pu solutionner le problème du Mali. Étant des grandes puissances.
Abdoulaye dit Allaye Koïta : Tout d’abord je suis persuadé que le conflit au centre n’est que le glissement de celui du nord, ensuite de l’abandon de l’état et aussi de la mal gouvernance. Pour les deux derniers points l’abandon de l’état et la mal gouvernance cela a permis à Kouffa et Iyad de faire facilement une adhésion d’une partie de la jeunesse de la population locale qui a été abandonnée à son sort par des dirigeants qui les envoyaient des administrateurs corrompus. Amadou Kouffa et Iyad Ag Aly n’avaient besoin de beaucoup de temps pour recruter et grossir leurs rangs. Vu le niveau du conflit actuellement il sera très difficile de faire une guerre contre une population civile qui peut être des deux côtés juste en changeant d’habit, donc il faut impérativement négocier. Mais négocier comment et avec qui? Et quoi négocier ? Pour moi la négociation doit être précédée de l’occupation de tout le territoire du centre par nos forces de sécurité et de défense. Procéder systématiquement au désarmement, mettre les militaires dans les conditions physiques et morales les équiper pour traquer et mettre hors d’état de nuire les récalcitrants…
Il est fort normal que la France s’oppose car ses intérêts seront menacés dans un Mali de paix, que justifierait la présence Française au Sahel si le conflit Malien venait à prendre fin. Rien! Donc cela fera que le souhait de la France de contrôler la bande sahélo-saharienne sera menacés, un conflit dans lequel il a injecté des milliards, prendre fin sans en tirer aucun profit. Je pense qu’elle fera tout pour s’opposer à cela car cherchant à préserver des intérêts.
Mohamed Traoré dit Bill : S’il est vrai que le gouvernement ouvre les négociations avec les groupes djihadistes je pense que c’est une très bonne chose mais à condition ces gens-là acceptent de déposer les armes et de ne plus faire recourir à la violence qu’ils reconnaissent l’intégrité territoriale et le caractère laïc du Mali. Sinon nous savons que tous conflits finira par la négociation autant négocier pour arrêter l’hémorragie au cas ils n’acceptent pas ces conditions c’est à l’État de prendre ses responsabilités à les détruire de toutes formes de violences même s’ils sont maliens. La France s’oppose par ce que cette France a autant peur qu’elle ne soit pas une fois plus démasquée puisque ces soit disant terroristes parfois djihadistes sont formés financés et entretenus par la France et ses auxiliaires.
Sekouba Diarra : Nous pensons que le gouvernement malien fait bien en ouvrant des négociations avec les terroristes Iyad Ag Ali et Amadou Kouffa. D’ailleurs, nous refusons de les appeler djihadistes car derrière eux on compte des milliers de morts musulmans. Alors qu’en réalité la guerre sainte n’a jamais été dirigée contre des musulmans.
Ainsi, beaucoup se demandent pourquoi négocier avec des terroristes. C’est par rapport à cette question que nous allons essayer de proposer notre réponse selon notre compréhension de la situation.
Quand une guerre éclate, chaque partie se croit supérieure à l’autre jusqu’à ce que les deux forces se mesurent en s’affrontant. Les dégâts de part et d’autre, la durée de la guerre sont des facteurs entre autres qui font user une ou les parties (es). Généralement, la partie en position de faiblesse demande un cessez-le-feu afin d’entamer des pourparlers. Ainsi, le Mali peut faire quoi d’autre en dehors des négociations ? L’armée n’étant pas en situation de force face un ennemi au visage voilé et l’état n’ayant pas la grande majorité du territoire national sous son contrôle. Comme résultat, il y a une précarité du quotidien des citoyens dans certaines zones difficiles d’accès.
Dans une telle situation, notre pays sortirait perdant s’il devait s’accrocher à la seule solution militaire pour résoudre ce problème. Voilà pourquoi le gouvernement, conscient de tous ces handicaps, veut essayer la voie du dialogue avec des frères qui sont devenus des ennemis pour des raisons qu’eux-mêmes savent. Dans ces négociations à travers le Haut Conseil Islamique, nous avons l’espoir que les problèmes seront traités dans leurs causes afin de sauver ce qui reste de la demeure paternelle.
Quant à la France qui n’est pas d’avis de négocier avec les djihadistes, faisons de cela une proposition d’un pays allié. Le Mali n’est pas obligé de prendre en considération toutes les propositions faites par ses partenaires. Nous sommes un état souverain bien que nous ayons besoin du soutien des autres. Grosso modo, ni la France ni un quelconque organisme international ne peut imposer sa façon de faire au Mali. Quand on ne veut pas négocier, on doit combattre sérieusement. Alors, la France combat-elle sincèrement les terroristes dans notre pays ? Nous en doutons fort !
Réalisé par Dognoume Diarra