A travers un publireportage, nous avons donner la parole à certains de nos lecteurs, afin de recueillir leurs avis sur la présence de la Minusma au Mali. Même si les points de vues diverges, tous les intervenants estimes que la MINUSMA doit mieux faire dans le cadre de la sécurisation du peuple malien.
M. Aguibou Bouaré, Président de la CNDH :
En ma qualité de juriste, légaliste, défenseur des droits humains, je sais que la MINUSMA est au Mali suite à une résolution des Nations Unies avec, bien entendu, l’accord du Mali; son mandat a, du reste, été renouvelé plusieurs fois avec la même autorisation.
Je sais aussi que jusqu’à preuve du contraire, le Mali est un Etat membre de l’organisation des Nations Unies; le Mali est donc soumis à la Charte des Nations Unies.
Je n’ignore pas non plus que des soldats, policiers et autres membres des Forces de Défense et de Sécurité du Mali ont participé et continuent de participer à des missions des Nations Unies dans d’autres pays à travers le monde.
J’ai conscience qu’à l’instar de toutes les organisations du monde, y compris les États, la MINUSMA n’est pas parfaite. Pour autant, l’on ne devrait pas méconnaître les efforts accomplis par la MINUSMA, par rigueur et honnêteté intellectuelles. La critique objective, les observations et autres suggestions sont les droits fondamentaux pour tout citoyen disposant du droit de participer à la gestion des affaires publiques soit personnellement soit par l’intermédiaire de ses représentants légitimes.
Manifester pacifiquement, sans troubler l’ordre public, est un droit fondamental, sans imposer la pensée unique.
Cela dit, les procédures réglementaires existent (et sont connues de nos autorités) permettant à un Etat de ne pas renouveler le mandat d’une mission des Nations Unies. Je ne peux que m’en tenir à la légalité et contribuer à ne pas induire en erreur ni les autorités ni les populations à majorité analphabète; c’est cela rendre service à son pays et aux gouvernants.
Pour terminer, je tiens à préciser que la présence ou le départ de la MINUSMA n’aura aucun impact sur l’obligation de l’Etat du Mali à respecter ses obligations nationales et ses engagements internationaux en matière de droits humains. Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme dispose des mécanismes appropriés pour continuer à veiller sur le respect et la protection des droits de l’Homme même dans les pays où n’existent pas de missions multidimensionnelles pour le maintien de la paix et la stabilité ; cela doit être compris afin que les non avertis ne se fassent pas d’illusions sur l’importance des missions de respect et de protection des droits de l’Homme.
Notre conviction demeure que nous avons besoin de synergie d’actions avec tout partenaire crédible pour mieux lutter contre le terrorisme dans le respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire.
Dieu préserve notre Patrie.
La protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée.
M. Hamadoun BAH, Président du SYNABEF :
La présence de la Mission Multidimensionnelle des Nations Unies pour le Mali (MINUSMA) au Mali est contestée depuis le début.
Qu’elle reste ou qu’elle parte ne dépend que de son efficacité sur le terrain et du résultat attendu par les maliens de sa mission.
A ce jour, cette mission n’a d’utilité que sur trois points:
1- l’emploi qu’elle offre à des centaines de maliens ;
2- des enquêtes sur des violations des droits humains ;
3- les actions humanitaires ;
Il faut noter que cette mission sert aujourd’hui davantage les pays qui fournissent des contingents, c’est la nature des OMP (Operations de Maintien de Paix). Les pays qui l’ont compris et qui se servent de ces opérations pour renouveler leurs parcs militaires et se faire une santé financière sont les Bangladesh et d’autres petits pays en terme de moyens.
Les matériels (armes, les véhicules militaires, les aviations etc) fournis par ces pays dans les opérations de maintien de paix sont facturés à des coûts exponentiels permettant à la fin de la mission de renouveler tous leurs parcs d’armements.
Pour justifier l’utilisation de ces engins sur le terrain, il arrive que les contingents s’accordent avec les rebelles où les groupes armées un pacte de non-agression lors des patrouilles. Ainsi ils tournent autour des bandits avec des tirs de sommation avant de regagner leurs positions. Parfois la ronde s’effectue dans les villes loin des zones d’opérations afin de justifier les kilométrages et le remplissage du rapport.
La MINUSMA tôt ou tard ferra ses bagages et quittera le Mali.
Le danger de sa présence peut toujours se justifier parce qu’elle est plus un instrument pour les grandes puissances qu’un instrument de paix sensé être sa vocation.
Dans son rôle humanitaire, elle nous enverra plus des périscopes pour nous espionner que de stéthoscopes pour nous soigner. Dans le contexte du rapport dégradé entre le Mali et la France, la Minusma serait plus un instrument de déstabilisation pour le Mali qu’elle ne nous sera utile.
A défaut de mettre fin à cette mission, il faudra revoir sa composition et son directoire. La Minusma doit être composée essentiellement de pays amis et de vrais amis.
Sinon la Minusma a atteint aujourd’hui ses limites. Le niveau actuel de notre armée peut nous permettre de nous en passer.
Idrissa Boloba, Gestionnaire immobilier :
Pour mener à bien la lutte contre le terrorisme, le mali devrait compter sur ses propres troupes et soutenues par les partenaires de son choix. Après 10 ans de présence au Mali, le bilan de cette organisation (MINUSMNA) n’est pas du tout, à mon avis, ce que les maliens attendaient d’elle. Certains diront que la MINUSMA emploie beaucoup de jeunes maliens, oubliant que des milliers de jeunes maliens s’auto employaient avant la crise de 2012 (notamment à travers le tourisme). Beaucoup de nos camarades étaient des promoteurs d’agence de voyage, d’hôtels… Là je rejoins la pertinente analyse faite par SE. M. Abdoulaye Diop, ministre de Affaires Étrangères sur les conséquences de l’intervention de l’OTAN en Libye.
En 2010, je me souviens très bien, avant le déclenchement de la crise libyenne, le Mali était le fleuron de l’hôtellerie de l’Afrique de l’ouest. Aujourd’hui, nous sommes à terre. Ainsi, je conclu, que la présence de la Minusma, ne fera que ralentir la victoire des FAMA sur les terroristes.
Abdourahamane Doucouré, Directeur de Publication du journal ‘’La Sirène’’ :
La présence de la Minusma est motivée par l’appel de nos plus autorités à cause de l’avancée jihadiste au Mali. Aujourd’hui si les mêmes autorités estiment qu’elle est moins importante, ou qu’elle contribue à la détérioration du climat social, pourquoi ne pas la demander de se retirer. Une évidence, certaines troupes de la Minusma ont formé des officiers maliens sur plusieurs thématiques importantes, dont ignoraient nos officiers. Je pense que la Minusma doit revoir si elle peut sa stratégie d’opération.
Est-ce possible avec sa mission?
Awa Diarra, étudiante en Pharmacie :
Je pense que si la présence de la MINUSMA nous servait à quelque chose, maintenant devrait trouver que la guerre est finie. Elle est là depuis presque 10 ans, mais au contraire les conflits ne font que s’amplifier, même dans les zones qui n’étaient pas concernées au début. La MINUSMA existe par la guerre, autrement la fin de la guerre signifie la fin de sa mission, toute chose qui ne l’arrange pas, selon moi.
Modibo Dolo, journaliste :
Par rapport à la présence de la MINUSMA au Mali moi je pense que l’objectif a été dévié dès le début. En temps normal, la présence de cette force onusienne se justifie par son intention d’aider le Mali à faire face aux enjeux sécuritaires. Au lieu d’être au côté du Mali pour cette question, elle s’est au contraire investie dans d’autres domaines. C’est ce qui explique cette frustration de la grande majorité de la population malienne. Au lieu d’être le partenaire de l’Etat dans la lutte contre le terrorisme, elle est devenue autre chose.
La MINUSMA est arrivée à créer un intérêt économique auprès de certains dans ses zones d’intervention et plus précisément dans la partie nord du pays. D’ailleurs, c’est ceux qui ont un intérêt pour le maintien de cette force au nord qui sont en train de se manifester en opposition à la tendance générale.
Lassine Coulibaly étudiant:
Nous ne voulons pas de cette minusmerde chez nous, il ne sont pas là pour l’intérêt du peuple malien plutôt pour leur propre intérêt. Le peuple digne du mali ce donnera la main pour barré la route à la Minusma. Nous ne voulons plus que les autorités renouvèle leur mandat. Par ce que le peuple conscient n’en veut plus. Il faudra donc que l’état malien collabore avec le peuple pour atteindre cet objectif.
Modibo Dao, militaire :
Oui au départ définitif et immédiat de la MINUSMA. Depuis son arrivée au Mali la situation s’est dégradé alors que leur mission doit être une mission de paix et non une mission déstabilisation.
Le comble de l’ironie est qu’elle n’arrête pas de fournir des rapports infondés ou des faux rapports en défaveur des FAMA. Cette mission est là pour la France, un pays qui n’est plus crédible au Mali.
Dr Youssouf Doumbia, Prof de lettres à Sikasso :
A défaut de la chassée, nos autorités peuvent redéfinir les choses en priorisant l’intérêt supérieur de la nation. Une chose est sûre : le format actuel de la Minusma ne répond pas aux besoins du peuple malien.
Adama M Traoré, Journalise Communicateur :
A mon humble avis la MINUSMA a failli à son devoir. C’est ce qui explique son désavoue par la majorité de la population malienne. Elle n’a plus le choix, donc elle doit partir.