L’Espace Relais Touristique Amitié sis à Kalaban Coura ACI en face du Parc des Expositions (Febak) a servi de cadre, samedi 24 février 2024 au lancement officiel de l’Initiative Kanaga pour la Paix, la Reconstruction et le Développement (IKP/Monron Beem). Officiellement lancée, les missions de l’IKP-Monron Beem sont entre autres, la promotion de la paix, la sécurité et le développement au pays Dogon en particulier et partout dans le Mali en général.
Organisée sous le leadership du Président de l’IKP-Monron Beem, Dr Diachari Poudiougo, la cérémonie de lancement a regroupé l’ancien Ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Abdine Temé ; le général de l’armée et non moins Secrétaire aux Conflits de Ginna Dogon, membre du dialogue inter-maliens, Gabriel Poudiougo ; le Secrétaire Administratif de Ginna Dogon, Moumouni Guindo représentant le Président de ladite Association ; l’ancien cadre de l’ambassade de France, José Kodio ; la Présidente de l’Association pour la Défense des Femmes et des Enfants du Cercle de Tominian, Dakouo Alice Martine ainsi que plusieurs cadres et étudiants venus d’horizons différents.
En effet, l’objectif principal était de présenter l’initiative Kanaga pour la paix, la reconstruction et le développement (IKP-Monron Beem), créée en 2023 conformément au récépissé N° 028/GDB-CAB aux acteurs nationaux, régionaux et internationaux. Les missions de l’IKP-Monron Beem sont entre autres de: promouvoir la paix, la sécurité et le développement au pays Dogon et dans d’autres régions affectées par le changement climatique, les actes de terrorisme et d’autres formes de conflits, participer à la reconstruction à travers des projets et actions de développement durable, consolider la cohésion sociale entre les populations, éduquer à la paix, à la culture de la paix et à la bonne citoyenneté, défendre et promouvoir les droits humains, contribuer au bien-être du peuple Malien à travers la sauvegarde de l’environnement et des patrimoines culturels menacés dans un monde qui fait face aux aléas du changement climatique.
Le pays Dogon et d’autres régions du Mali connaissent depuis 2012 ( début de la crise multidimensionnelle) des violences armées multiformes et multisectorielles dont la manifestation la plus grave est celle du territoire ou du djihad armé qui se caractérise principalement par des attaques contre paisible population civile, la destruction ou l’incendie des champs et des greniers de récoltes, la fermeture des écoles et des lieux de culte, les vols de bétails, le déplacement forcé des populations, les attaques contre les forces armées maliennes (FAMA) entre autres, a rappelé le président de l’IKP-Monron Beem, Diachari Poudiougo.
Outre cette crise sécuritaire, ces régions font face au changement climatique avec la paupérisation des sols et la désertification qui sont également sources de conflits paysans eux-mêmes et entre ces derniers et les éleveurs en raison de la raréfaction des espèces de pâturage.
« Les conflits armés et les actes de terrorisme ont gravement affecté la cohésion sociale entre les populations de ces régions en créant la division et un certain climat de méfiance ». En ce qui concerne le changement climatique, la biodiversité est menacée et plusieurs espèces végétales et animales sont en voie de disparition. Face à cette réalité et alors que le pays Dogon s’apprête à célébrer un autre cycle du Sigui en 2027, des actions concrètes en faveur du retour de la paix, de la reconstruction et du développement s’avèrent cruciales, a-t-il justifié.
Pour le secrétaire administratif de Ginna Dogon, Moumouni Guindo, il a justifié la présence de l’association culturelle Dogon par la convergence des visions entre son association et l’IKP-Monron Beem notamment dans la recherche de la paix et le règlement de conflits. Aux dires de Moumouni Guindo, l’association Ginna Dogon a effectué plusieurs missions dans le cadre de règlement de conflits à savoir ; conflit Bana Peulh- Bana Dogon, au conflit de Kassa, Berely entre les Guindo et les Poudiougo ( plateau), le cas déterminant de Sari Peulh-Sari Dogon (2012) entrainant le déplacement de 2500 Peulh vers la frontière du Burkina Faso, mission conjointe de de Ginna Dogon et Tabital Pulaku à Dinangourou et à Sari et à la préfecture de Bane dans le cadre du retour et du vivre ensemble. « Du point de vue environnement il y a une sous-commission dans la commission technique des cadres, appelé Ogokana pilotée par l’ancienne ministre, Marie Madeleine Togo qui devrait faire des reboisements au pays Dogon mais vu l’insécurité grandissante audit pays, ce reboisement a été délocalisé vers Kangaba ».
Pour clore son propos, il a félicité et encourager les responsables de la nouvelle initiative pour la pertinence de mettre en place cette association dans la dynamique du pays pour le dialogue inter-malien engagé par le président de la transition, chef de l’État, col Assimi Goita.
Notons que, cette association fait référence au mot « KANAGA ». KANA qui était un métis issu d’une union entre un génie mâle (brousse) et une femme humaine, il était très grand de taille. C’est pourquoi son père l’appela « KANA- WA » en langue Sigui, ce qui veut dire en Dogon « KANA-GA » et en français « KANA le GRAND ». Il surplombait ses camarades d’âge lors des sorties en groupe pour les manifestations populaires et évoluait en tête de colonne.Issa D. Morba