Le Mali est un pays enclavé situé en Afrique de l’Ouest avec une superficie de 1 241 238 km2. La population est estimée à près de 17 600 000 habitants en 2016 (estimation à partir de l’INSTAT/RGPH 2009). Pays à caractère agro-sylvo-pastoral, l’économie malienne a enregistré un taux de croissance annuel moyen d’environ 5% (INSTAT, 2015) attribuable en partie aux performances du secteur de l’Agriculture avec près de 40% de contribution à la formation du produit intérieur brut et 80% des emplois pour la population.
Selon les statistiques du département de l’élevage et de la pêche étalé par la DNPIA, le sous-secteur de l’élevage et de la pêche contribue à hauteur de 19% du PIB (Produit Intérieur Brut). Ce qui fait qu’il est l’un des principaux contributeurs aux recettes d’exportation du Mali après l’or et le coton. L’élevage contribue aussi à hauteur de 80% des revenus pour les pasteurs et à 18% pour les agropasteurs et est la principale source de revenus pour plus de 33% de la population malienne. En prenant en compte les échanges informels, la part de l’élevage dépasserait largement les estimations actuelles.
L’effectif du cheptel est estimé à 10 941 400 bovins, 15 900 500 ovins, 22 141 650 caprins, 549 270 équins, 999 200 asins, 1 028 700 camelins, et 83 200 porcins, ce qui place le Mali au premier rang des pays d’élevage de la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) et le deuxième pays après le Nigéria dans l’espace CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) par l’importance des effectifs. Malgré cette importance, selon le DNPIA (au moins 19% de contribution au PIB), le sous-secteur de l’élevage bénéficie de moins de 2% du budget national et seulement d’environ 8 à 12% de la part du budget alloué au secteur du développement rural.
Le sous-secteur de l’élevage contribue à lui seul pour environ 15% à la formation du PIB national et 26% du PIB du secteur primaire selon les estimations de la DNPIA (Direction Nationale des Productions et Industries Animales) et de l’INSAT 2014. C’est pour son importance stratégique qu’il figure, depuis toujours, en bonne place dans les actions prioritaires du gouvernement.
Il est l’un des secteurs économiques pourvoyeurs d’emplois et de revenus dans les zones où la production agricole est faible ou quasiment absente. Ce secteur fournit l’essentiel des revenus nécessaires aux dépenses de consommation alimentaire, de soins, d’habillement, etc. aux populations maliennes dont l’activité est concentrée sur le pastoralisme. L’activité d’élevage des animaux est pratiquée du nord au sud. L’élevage contribue ainsi à 80% des revenus des populations des zones pastorales.
Sur le plan des exportations maliennes, depuis plusieurs décennies l’or, le coton et le bétail sur pied ont occupé la première place des produits d’exportation du Mali. Les autres produits exportés sont constitués de fruits frais et légumes, les produits oléagineux (arachide, sésame), les céréales dont le riz, le maïs, le mil, le fonio, les produits de cueillette ou encore produits forestiers non ligneux, les engrais phosphatés devenus aujourd’hui le troisième produit d’exportation du pays avec une part dans les exportations de 6% contre 3% pour le bétail.
Cependant, la balance commerciale est toujours en déficit malgré quelques performances enregistrées dans certaines filières d’exportation (or, coton, mangue, bétail, produits de cueillette). Cette situation est due, d’une part, au manque de conformité à la qualité et aux normes requises au niveau international des produits et qui demeure encore l’un des principaux facteurs limitant. L’expansion des exportations et d’autre part, à la faible contribution des acteurs à l’augmentation de la valeur ajoutée des produits naturels (produits du cru). Le respect de ces réglementations est vital pour accroître le volume des exportations ainsi que l’augmentation de la valeur ajoutée des produits susceptibles d’être exportés. Le secteur de l’élevage est fortement concerné car il renferme des potentialités énormes pour l’accroissement du volume des exportations et l’augmentation de la valeur ajoutée.
Toutefois, les potentialités de la filière bétail/viande demeurent faiblement exploitées se traduisant par l’exportation du bétail sur pied (au lieu de la viande) et les cuirs et peaux sur les marchés de la sous-région, ce qui n’apporte pas une augmentation de la valeur ajoutée, de revenus ni de la croissance. En valorisant ses sous-produits obtenus à l’abattage sur place dans le pays, cette activité va fortement contribuer à créer de nouveaux emplois et entreprises ; accroître les revenus des producteurs du bétail et augmenter la contribution du secteur à la croissance des recettes de l’Etat.
Afin d’atteindre les objectifs de meilleures contributions du secteur de l’élevage au PIB, à l’amélioration de la balance commerciale et à la création d’emploi, il est nécessaire d’augmenter de manière substantielle l’exportation de la viande rouge comme dans la politique et stratégies nationales de développement de l’élevage au Mali, à travers le PDA (le Programme de Développement Agricole) et LOI (la Loi d’Orientation Agricole).
De façon générale, dans sa stratégie de développement économique, le Gouvernement a entrepris des actions visant à contribuer au développement et à la promotion des exportations maliennes de biens et des services. A cet égard, il a mis en place l’Agence pour la Promotion des Exportations du Mali (APEX-Mali) en 2011. Ce nouveau dispositif institutionnel de promotion des exportations est un instrument pour aider les entreprises maliennes dans leurs activités d’exportation et favoriser ainsi le développement de celles-ci d’une manière générale.
En prenant conscience des potentialités énormes que le secteur de l’élevage regorge et aux possibilités d’augmentation des exportations de la viande, et après des réflexions avec les professionnelles et autres acteurs compétents du secteur de l’élevage, le Ministère du Commerce par le truchement de son Agence, APEX-Mali, et en collaboration avec le PNUD (le Programme des Nations-Unies pour le Développement) a décidé de procéder à la réalisation d’une étude en vue d’élaborer un programme axé sur le développement à l’exportation de la filière bétail/viande afin de faire du Mali dans un horizon de moyen ou long termes, un pays exportateur de la viande rouge.
Cette étude se propose de faire, entre autres, une stratégie qui peut mener le Mali à réussir le développement et la promotion de l’exportation de la viande rouge vers les marchés porteurs. Le développement de la filière bétail/viande à l’exportation permettra de créer des emplois durables et d’améliorer les revenus afin de contribuer à la réduction de la pauvreté, à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de baisser le niveau de l’exode des populations.
Source : département de l’élevage et de la pêche DNPIA