Célébrée chaque 16 juin partout en Afrique, au Mali, c’est organisé par le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille à travers la Cité des Enfants et la Direction Nationale de l’Enfant et de la Famille. Des partenaires comme la COMADE et l’UNICEF ont marqué leur présence pour magnifier la journée. Pour cette édition 2024, le Mali a célébré, le jeudi 20 juin du fait de la célébration de la fête de Tabaski, le lundi 17 juin dernier. Si le thème international de cette journée était : » l’Éducation pour tous les Enfants en Afrique, l’heure est venue « , le Mali a célébré sous le thème: « La réalisation des droits de l’Enfant: Quelles perspectives pour l’éducation des enfants en situation de rue? ».
Ont marqué leur présence a cette journée, le Représentant Résident de l’UNICEF au Mali ; le Coordinateur des chefs de quartier et le Maire de la commune VI ; des représentants des organisations de la société civile ; le Président de la COMADE (Coalition Malienne pour les droits des enfants), M. Antoine Akplogan ; le Directeur Général Adjoint de la Cité des Enfants, M. N’famara Keita ainsi que sa Directrice Générale, madame Amina Cissé et l’ensemble de son personnel.
Apres les mots de bienvenue du Coordinateur des Chefs de quartier et M. Le Maire de la Commune VI, Imarane Ag Mohamed, le président du parlement des enfants du Mali a, après avoir donné l’historique de la journée de l’Enfant Africain, informé que cette journée a pour dessein de susciter des débats sur la protection de l’enfant avec des propositions de nouvelles perspectives comme indiqué dans le thème national du Mali. Ainsi, il a confié le sort des enfants à l’ensemble des acteurs du domaine des enfants présents. Plus particulièrement, au département ; les parents d’élèves ; à la COMADE et a l’UNICEF de faire tout pour faire de la priorité, le sort des enfants.
10 000, le nombre des enfants en situation de rue dans la seule ville de Bamako selon SAMU SOCIAL, a témoigné M. Mandjou Sangho, Secrétaire Général du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille représentant Madame le Ministre. Il a témoigné que force est de constater que de nombreux enfants et leurs parents vivent dans les sites de déplacés et dans les camps de réfugiés à cause de la crise multidimensionnelle que connait le Mali depuis quelques années. A cause de cette situation, il a affirmé que de nombreux enfants n’ont pas d’actes de naissance, ne vont plus à l’école, n’ont pas accès aux services de santé, à une alimentation saine et un logement décent. Il a ensuite souligné qu’il est regrettable de constater que dans nos communautés, des filles continuent d’être données en mariage avant l’âge requis. Sans oublier les phénomènes d’abandon d’enfants, d’infanticide, de mendicité des enfants, toute chose qui constitue aujourd’hui des sujets d’inquiétude des populations et de préoccupation pour les plus hautes autorités du pays. Cela, malgré les nombreuses mesures d’ordre politique, institutionnel et juridique prises pour renforcer la réalisation des droits de l’enfant.
« Au nombre de ces mesures, on peut citer entre autres : l’adoption de la Politique nationale de Promotion et de Protection de l’Enfant en 2014 ; l’adoption de la Politique nationale de Promotion de la Famille en 2015 ;la création du Programme national pour l’Abandon des Violences Basées sur le Genre en 2019 ;la création des Unités de prise en charge holistique des survivantes et survivants de violences basées sur le genre ; l’élaboration de la Stratégie nationale multisectorielle pour mettre fin au mariage d’enfants ; l’adoption de la Loi n° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap et son décret d’application ;l’élaboration des Outils harmonisés de Gestion de Cas en protection de l’enfance ; la participation active des enfants à la promotion de leurs droits et à l’accomplissement de leurs devoirs ; le renforcement des Institutions de protection d’enfants ; la promotion des valeurs familiales en matière de protection de l’enfance ;les déclarations publiques d’abandon des pratiques néfastes par les communautés ;la célébration des Journées dédiées aux enfants », a-t-il conclu.
M. Antoine Akplogan, Président de la Coalition Malienne pour le Droit des Enfants (COMADE) a saisi l’occasion pour faire un plaidoyer auprès du Gouvernement du Mali et les Partenaires Techniques et Financiers PTF pour l’amélioration des lois en vigueur, développer des actions de prévention contre les pratiques de violation des droits de l’enfant au Mali ; l’adaptation des études aux besoins d’emploi ; renforcer les accords/protocoles signés contre le travail des enfants etc…
Admettant que les enfants de la rue ont les mêmes droits à l’éducation que tous les autres enfants, le Représentant Résident de l’UNICEF a témoigné que la question des droits de l’enfant est universelle et non discriminatoire. Ainsi, il a réitéré l’accompagnement et le soutien du Bureau de l’UNICEF auprès du Mali dans ses efforts pour la pleine réalisation des droits des enfants tels qu’énoncés dans la Convention relative aux Droits de l’Enfant.
Faut-il le rappeler, le 16 juin est une date en hommage aux enfants Sud-africains massacrés à Soweto le 16 juin 1976 par le régime de l’Apartheid, alors qu’ils manifestaient pour réclamer un système éducatif conforme à leur langue maternelle. Raison pour laquelle elle est célébrée partout en Afrique. Les communautés des pays Africains vivants au Mali dont le Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Congo RDC, Ghana, Guinée Conakry, le Niger, le Nigeria, La Sierra Leone et le Togo ont activement participé à cette commémoration à travers des chorégraphies de danse traditionnelle. A travers un sketch, un message fort a été transmis à l’assistance par le Centre d’Ecoute Communautaire de Niamakoro, sur les causes et conséquences du phénomène des enfants de la rue.
Dognoume Diarra