Le Centre International de conférence de Bamako a servi de cadre pour la tenue de la 24eme session de l’Espace Interpellation Démocratique en présence du Premier Ministre, chef du gouvernement Dr Boubou Cissé ; M. M’bari Calixte Aristide de la Commission de l’Union Africaine, invité d’honneur et M. Aguibou Bouaré, Président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), invité spécial.
Pour cette 24è session, le secrétariat permanent de l’EID a enregistré 465 demandes d’interpellation contre 454 en 2018. La commission préparatoire, après dépouillement et analyse, en a retenu 246 dont 38 dossiers pour lecture publique et 208 pour suite à donner par les départements ministériels concernés. Les 219 dossiers restants n’ont pas été retenus pour défaut de conformité avec les critères définis, recommandé par le règlement intérieur de l’EID.
Après l’ouverture des travaux, le Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, a indiqué que l’EID est certes une singularité de la démocratie malienne, mais son principe est consubstantiel à toute démarche vers une démocratie africaine conforme aux objectifs visés par la Charte africaine de la démocratie.
Le médiateur a rappelé que depuis l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi n° 2016-036 du 7 juillet 2016, la Commission nationale des droits de l’Homme est l’institution nationale des droits de l’Homme et le mécanisme national de prévention de la torture. Dans ses missions, cette nouvelle autorité administrative indépendante partage avec son institution, la promotion des mêmes valeurs de respect de l’État de droit et de bonne gouvernance.
Il a souligné une croissance de la participation des concitoyens maliens aux sessions de l’EID depuis 5 ans. D’après lui, de 206 demandes d’interpellation en 2015, elles sont passées successivement à 234 en 2016, à 290 en 2017, avant de connaître un bond avec 454 en 2018 pour arriver à 465 en 2019. En faisant une analyse statistique de l’origine de ces demandes, le médiateur dira que la participation des populations vivant dans les régions a connu une évolution. Pour étayer ses propos, il a précisé qu’en 2015, plus de 60% des demandes émanaient des régions. En 2016, ce pourcentage était supérieur à 56%, en 2017, il remontait à 60% pour atteindre 80% en 2018. Et ce taux se situe cette année au-dessus de 67%.
Par ailleurs, Baba Akhib Haïdara a relevé la faible participation des femmes depuis 5 ans. Mais également des Maliens de l’extérieur avec seulement quatre demandes d’interpellation pour cette 24è session de l’EID. Afin d’améliorer leur participation, a-t-il souligné, un projet est en cours de réalisation pour instituer des correspondants du Médiateur de la République dans les ambassades et consulats.
Amadou YATTARA