Le samedi 26 Décembre 2020, au siège de la PNPR à la cité UNICEF, a eu lieu un cadre d’échange et d’information entre Abdoulaye Kouréissi, Coordinateur National de la PNPR et des journalistes de la presse écrite (papier, en ligne); orale et audiovisuelle. L’objet de la formation, échangé avec des acteurs de la presse afin de les initier au domaine agricole.
Le Coordinateur Abdoulaye Kouréissi, après avoir informé que la Plateforme Nationale des Producteurs de Riz (PNPR), est une organisation professionnelle agricole à caractère associatif , apolitique et non confessionnelle , jouissant d’une personnalité morale , de droit privé malien régie par la loi n04 -038 du 5 Août 2004 en république du Mali, il a évoqué que son objectif est d’une part d’œuvrer pour assurer aux exploitations rizicoles du Mali un revenu décent de leur activité et d’autre part, d’offrir un cadre de concertation , de promotion et de renforcement des capacités des organisions membres pour la meilleure participation à la définition et la mise en œuvre des actions de développement durable.
Sa mission est de défendre des intérêts matériels et moraux de ses membres au niveau local, national, sous régional et international pour des actions de développement, la représentation, la concertation, la formation, le lobbying, le plaidoyer et l’échange d’expériences. C’est une structure basée sur des valeurs comme: le respect des engagements pris à tous les niveaux, la solidarité entre les membres, la transparence, la subsidiarité.
D’entré dans le vif du sujet, M. Kouréissi informe : « le mali est le seul pays en Afrique ayant les 5 systèmes de production du riz à savoir : la maîtrise totale de l’eau, la submersion contrôlée, la submersion libre, les bas-fonds. Selon les statistiques, la recherche a prouvé qu’il y’a 2.200.000 d’hectares d’espaces cultivables au Mali, c’est à dire que toutes les régions de ce pays sont cultivables, mais le Mali n’a toujours pas atteint les 20% de son potentiel aménageable. Pour la petite anecdote, l’histoire de l’office du Niger a commencé à Banguinéda de 1927 à 1930 et aujourd’hui, l’office du Niger englobe 7 zones: N’bédougou, Kouroumari, Molodo, Niono, M’bewani, Kolongo et Macina allant de Makoula jusqu’à Diaforabé ».
Vue l’importance du thème, il est important d’avoir une idée sur le riz que nous mangeons ou plutôt le riz que nous devrons manger et qui est malheureusement plus consommés par l’extérieur que nous même. Selon Abdoulaye Kouréissi, il existe 3 types de riz : le paddy « malo kama » ; le riz grain ou décortiqué » malo kisai » et le riz étuvé « malo woussou ». Il continue en disant qu’historiquement, le riz tire sa source ici au Mali dans le village de Dia, mais la banque d’hygiène de semence du monde se trouve au Philippines.
Depuis l’avènement de l’initiative riz, malgré qu’il y’a eu des problèmes vu qu’il y’a beaucoup qui parlent de détournement, mais grâce à cette initiative riz inclue en 2008, le riz a plus de rendement par rapport aux autres années. C’est dans les soucis de consommer du riz made in Mali que la PNPR se batte car aujourd’hui c’est le marché mondial et les gens sont prêts à déployer tous les moyens pour gagner de l’argent. « Si l’on consomme ce qui vient de chez nous, il y’aura pas de conflit, on sait ce que c’est, car le problème est que ce qu’on importe, on ne le maîtrise pas malgré que notre production ne nous suffit pas à 100℅, mais elle peut faire mieux car il est connu qu’aucun pays dans le monde ne peut se fermer à l’importation. Mais les pays dont nous prenons pour référence sont également les plus grands conservateurs de produits locaux car certaines choses sont question de souveraineté. Par exemple, la France est un grand pays de production de vin. On dira toujours que c’est le vin de Bordeaux qui est le meilleur, on ne verra jamais la France faire la promotion du vin d’Angleterre, mais cela ne l’empêche pas d’importer d’autres vins du reste du monde. Cela est un problème au niveau de nos dirigeants car ils ont du mal à encourager cette pratique », souligne M. Kouréissi.
Il ajoute également que c’est une question de nationalisme, qu’il faut valoriser ce que l’on fait sans trahir les autres. Qu’on ne peut pas dire au Mali d’arrêter avec l’importation du riz, mais elle doit se faire en fonction de la disponibilité locale.
« Imaginez qu’au Mali ici, avec le riz paddy en kg, si l’on gagne plus cela ne dépasse pas les 150f, mais au Philippines par exemple, l’état achète le même riz avec les cultivateurs à 400f et le vend aux consommateurs à 300f. C’est de l’argent public investi pour créer l’équilibre. Le producteur est encouragé et le consommateur achète à un prix raisonnable. La triste réalité est que les charges au niveau des cultivateurs sont énormes. Ils souffrent, et puisse qu’on ne produit pas pour sortir bredouille c’est la raison pour laquelle le riz produit au Mali est si cher. Pour remédier à cela, il faut inverser la tendance. Que l’état déplace la subvention de la production à la commercialisation, ainsi chaque malien consommera du riz cultivé au Mali à bas prix » renchérit-il.
Pour conclure, le Coordinateur Koureissi témoigne qu’il est important de savoir que le riz importé vendu moins cher est le riz de 3 à 5 ans conservé avec tous les traitements chimiques contrairement à celui qui est produit localement. Donc, que le choix revient aux consommateurs à savoir s’il faut acheter du riz frais de bonne qualité et cher ou s’il faut acheter du riz moins cher de mauvaise qualité pour se soigner après.
Arouna Birama Togola