Boubacar KEÏTA, Promoteur d’école agropastorale s’exprimait à travers le journal « l’œil du Péon » du jeudi 18 avril 2019, pour aviser les autorités maliennes, de l’extinction programmée des écoles agro-pastorales au Mali. Ayant déjà servi dans les Instituts Pédagogies d’Enseignement Général, et en tant qu’ancien Conseiller aux Activités Dirigées (CAD) pour la mise en œuvre de la Ruralisation de l’Enseignement au Mali, il a eu suffisamment d’expériences dont la capitalisation lui a permis de faire des propositions concrètes.
Lesdites propositions ont été portées à la connaissance des autorités maliennes, notamment le Directeur de l’Enseignement Technique et Professionnel ainsi que tout le cabinet du ministre de l’éducation nationale, par le truchement de son Chef. Encore une fois, il vient à travers cet article réitéré les mêmes propositions parce-que, dit-il, « le Mali est un pays agrosylvopastorale qui doit impérativement se baser sur l’Agriculture, l’élevage, la sylviculture, l’aviculture et la pêche pour son développement intégrale ».
Selon M. Keita, l’anecdote a été le système qu’avait adopté le régime Modibo KEITA avec le CAR (Centre d’Apprentissage Rural) ou les jeunes de 18 à 25 ans n’ayant pas été à l’école étaient formés dans les chefs lieu de cercle et de région. Après les dites formations, ces jeunes étaient équipés avec les matériaux nécessaires: charrue, charrette, deux bœufs et des semoirs avant d’être renvoyer dans leurs villages respectifs avec leurs autonomies agricoles. Et en ce moment on ne parlait pas d’exode rural. C’était sous la première république entre (1960-1968).
Avec la deuxième république (sous Moussa TRAORÉ), la continuité du système agricole bien structuré fut encore assurée malgré le changement de régime. Tout comme la première république, la deuxième s’est également basée sur l’Agriculture, comme moyen de développement avec l’introduction des IPEG (Institut Pédagogique d’Enseignement Général) à travers lesquels les jeunes enseignants étaient formés sur les activités rurales. Cela était développé à tel enseigne que tous les IPEG avaient leurs propres tracteurs. Des campagnes de ruralisations étaient également initiées pour le renforcement de capacités des apprenants. Et mieux, il fallait obligatoirement avoir la moyenne dans la ruralisation pour être qualifié et avoir son diplôme d’IPEG (Maître de premier cycle).
Malheureusement pour le Mali, la soit disant révolution de 1991 (troisième république) a mis fin à tous ces loyaux programmes basés sur la ruralisation
Les différents responsables de la troisième république (1991 à nos jours) n’ont rien compris dans le système de développement d’un pays, qui à l’origine, est basé sur l’Agriculture, la pêche, l’élevage et la sylviculture. Sinon comment comprendre que le Mali utilise 15% de son budget (2 283 813 065 000 FCFA) dans l’Agriculture et que cela reste sans impact aucun. Peut-être que l’argent est utilisé dans les festivités marquant la journée du paysan ou dans l’achat des engrais frelatés dont on ne tire aucun bénéfice.
Comment comprendre qu’on puisse utiliser une centaine de milliard dans l’initiative riz, sans que cela nous profite ? Sinon comment comprendre encore qu’on puisse donner des centaines de millions au Ministre de la jeunesse et de la construction citoyenne, sous M. Amadou KOÏTA à l’époque, pour aller les distribuer à Baguineda et dans le cadre de la formation de 200 tractoristes à Samanko? La liste est encore très longue…
Par rapport à cette dilapidation, comment peut-on dire aux écoles agropastorales qu’il n’y a pas d’argent pour subvenir à leurs besoins ?
C’est par là qu’on peut, sans risque de se tromper, dire que, l’extinction des écoles agropastorales est programmée par le gouvernement. Et pourtant, réitère M. Keita, “j’ai alerté par voie de courrier les ministres Ag Erlaf et Amion Guindo qui étaient tous deux chargés du département, mais malheureusement, je n’ai même pas été reçu par ces deux personnalités à l’époque“. Dans ce courrier, il explique, qu’il avait fait des propositions pertinentes, notamment : la création et le fonctionnent des écoles agropastorales. S’adressant aux responsables du pays, ils leur supplièrent d’avoir pitié du Mali en mettant l’accent sur le développement des écoles agropastorales.
Dognoume DIARRA