Pour vous permettre de mieux connaitre Issa Cissoko, un jeune talentueux qui fait rayonner le Mali, nous sommes allés à sa recherche. Concepteur de « Baba Ini tché », Issa a bien voulu répondre à nos questions, sans langue de bois.
Lisez plutôt pour en savoir davantage.
Le Confident : Parlez-nous duconcept « BABA INI TCHE ».
I C : En fait ‘’BABA INI TCHE’’ est un concept éducatif qui vise à apprendre aux tout petits les valeurs sociales du Mali et universelles à travers son personnage central BABA. ‘’BABA INI TCHE’’ est axé sur 3 volets. Le premier volet est littéraire et principalement axé sur les contes, poésies et la dramaturgie. Le deuxième volet est culturel et s’exécute à travers la narration de contes, expression des poèmes et la réalisation des théâtres. Et enfin le troisième volet est commercial avec la vente des tee-shirts, tableaux de peinture, sculptures, casquettes …etc, à l’effigie du concept.
Le Confident :Vous avez évoqué le nom Baba, quel est son rôle dans le concept ‘’BABA INI TCHE’’ ?
I C : Baba est le personnage principal de notre concept. C’est un vieux sage qui a acquis des connaissances et de l’expérience au cours de sa vie. Il considère sa tâche comme une véritable mission, car, selon lui tous les enfants sont innocents mais ce sont les tares de la société qui les rendent mauvais .C’est aussi une manière de sensibiliser les parents à assumer leurs responsabilités pour garantir un meilleur avenir pour les enfants. Voilà pourquoi il ne met pas l’accent sur une catégorie de personnes en particulier mais responsabilise tout le monde.
Le Confident : Aujourd’hui vous avez créé votre maison d’édition, est-ce par désire de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
I C : En réalité je n’ai pas eu le choix. Les maisons d’éditions au Mali ont une vision simpliste de l’éditorial qui consiste à faire sortir un livre sans vraiment faire la promotion tout en voulant récolter les fruits du travail des auteurs. De plus, j’aime avoir la liberté de faire ce que je veux sans aucune pression. Voilà pourquoi j’ai créé les Éditions Djornin qui est le nom de mon village.
Le Confident : Ne pensez-vous pas qu’avec le développement de la technologie, l’avenir des livres est de plus en plus incertain ?
I C : Moi je ne vois pas la technologie comme un concurrent du livre mais comme un moyen de s’adapter au changement. Aujourd’hui, nous avons des livres audios et numériques, c’est tant mieux. Le véritable problème est qu’il n’y a pas une vraie politique de lecture chez nous. Les bouquins des tout petits viennent généralement de l’extérieur. Raison pour laquelle avec les Éditions Djornin nous avons établi un programme de livre de la maternelle à la neuvième année. Ainsi les enfants pourront suivre le même personnage pendant plusieurs années pour garder le fil de la lecture.
Le Confident : Beaucoup de personnes appellent à un retour aux sources et d’aucuns même exigent le Bambara comme langue officielle. Qu’en pensez-vous ?
I C :Le bambara est la langue majoritairement parlée au Mali. Elle est comprise partout néanmoins si un changement il doit y avoir, je crois que ça doit se faire par la transition. Beaucoup sont dans l’émotion et je les comprends. Nous les écrivains avons un grand rôle à jouer pour la valorisation de notre langue nationale. A travers nos écrits nous installerons petit à petit le bambara dans le système éducatif et c’est ce que nous faisons aux Éditions Djornin.
Le Confident : Quels sont vos projets futurs ?
I C : Notre objectif principal c’est d’instaurer nos livres et nos prestations dans le système scolaire Malien. Après, nous souhaitons que ‘’BABA INI TCHE’’ne soit pas seulement affilié à l’école mais dans le quotidien de tous les Maliens voire des Africains. En fin, je remercie le journal ‘’Le Confident’’ et l’ensemble de son personnel pour m’avoir permis de m’exprimer à travers ses colonnes.
Réalisation Korodio S Coulibaly