Coproduite par l’agence de communication « SPIRIT » et l’ORTM, le second numéro de l’émission « Au cœur de l’économie » a été enregistré, le mardi 30 juillet 2019, dans la grande salle du mémorial Modibo Keita. Cette émission économique a suscité un grand débat sur la filière riz. Le potentiel rizicole du Mali, la qualité, la compétitivité, les défis et les perspectives ont été les sujets abordés par les invités de Sidiki DEMBELE, journaliste et non moins Directeur de la télévision nationale Malienne. Etaient sur le plateau, le Directeur national adjoint de l’agriculture, Oumar TAMBOURA ; Faliry BOLY, président de l’interprofession riz et de la Plateforme nationale des productions (PNPR-M) ; Mahamadou KINTA du REDECOMA ; Souleymane DIALLO de la Rizière royale du Mali (RRM) et Issa SISSOKO représentant le Groupe Modibo KEITA.
L’assistance très colorée, elle comptait le ministre de l’Agriculture, Moulaye Ahmed BOUBACAR, ainsi que de nombreuses autres personnalités dont le Président Directeur Général de l’Office du Niger, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, chercheur émérite qui a été à l’origine de la création de variété « Gambiaka ».
Au cours des débats, il ressort que « Le Mali est le deuxième producteur de riz d’Afrique de l’Ouest après le Nigeria. Les dernières 50 années, la consommation annuelle du riz a augmenté de plus de 600 % (INSAT), alors le riz est devenu l’aliment de base au Mali’’, en raison notamment de sa qualité gustative recherchée. Selon les dernières enquêtes budget/consommation réalisées en 2006, la consommation par tête d’habitant au Mali est de 57,00 kg/an. Le riz devient ainsi la première céréale consommée en zone urbaine. Il a été noté que de manière générale, les populations rurales se nourrissent de plus en plus de riz importé (30 % des consommations en 2007 contre moins de 10 % dans les années 1990) ».
Il est à noter que « l’Office du Niger demeure le principal pôle de production du riz qui est essentiellement assurée par des exploitations agricoles familiales. On y note des rendements variant entre 5 et 6 T/h. La zone Office du Niger produit environ la moitié de la demande nationale en riz. Selon une note technique de l’Office du Niger, la superficie potentielle de la zone affectée en gérance à l’Office est de 2 458 682 ha. Le système d’exploitation des périmètres repose sur le Barrage de Markala, long de 816 m et doté de 488 vannes mobiles. Il est la pièce maîtresse des aménagements hydro-agricoles de l’Office du Niger.
La superficie disponible (non aménagée et non affectée) est estimée à 1 868 682 ha soit 76 % du foncier de l’Office du Niger. Un potentiel exceptionnel à aménager afin d’accroître la production agricole du Mali et contribuer à l’autosuffisance et à la sécurité alimentaire. La contribution de la filière riz à la constitution au Produit Intérieur Brut (PIB) est de l’ordre de 5 %, soit environ 220 milliards de francs CFA. Selon différentes études, les riziculteurs maliens sont capables de couvrir 93 % des besoins du pays en riz. Ce, en raison des immenses potentialités dont regorge le pays.
Une Compétitivité du riz de l’Office du Niger assurée :
Selon une étude de l’Office du Niger publiée en 2018, intitulée le ‘’marché du riz’’, l’avantage comparatif a été utilisé par Barry et al, pour analyser l’efficacité du riz de l’Office du Niger. Le coefficient de coût en ressources intérieures CRI, le ratio entre la valeur économique des facteurs non échangeables et les valeurs ajoutées des intrants échangeables par rapport au marché international est utilisé. Un CRI positif et inférieur à l’unité indique que le Mali a un avantage comparatif sur le marché spécifié. En d’autres termes, sur ce marché, il est économiquement rentable pour le Mali de produire et de commercialiser le riz que de l’importer sur le marché international. À l’opposé, un CRI supérieur à l’unité indique un désavantage comparatif. Les résultats des différentes analyses suggèrent que le Mali a un avantage comparatif pour la production du riz de l’Office du Niger sur son territoire.
Source: SCOM/ON