Pays enclavé, l’intensité des activités douanières constitue le principal baromètre de l’économie du Mali. En effet, tirant une bonne partie de ses ressources de l’importation des marchandises depuis les pays portières, les recettes douanières sont indispensables pour l’équilibre du Mali.
Des remaniements inopportuns
Via l’Arrêté du ministre de l’Economie et des Finances du 6 octobre 2021 portant nomination des Directeurs régionaux, le nouveau Directeur Général de la Douane, l’Inspecteur Général Amadou Konaté à procéder à un réaménagement au niveau des postes stratégiques de la Douane malienne par décision N°2021/002/MEF-DGD du 22 octobre 2021. Cette décision qui avait pour but de donner un nouveau souffle à la famille des soldats de l’économie pour l’atteinte des objectifs de performance, n’a malheureusement pas eu l’effet escompté. Du coup, il revient de dire que plusieurs cadres expérimenter dans la mobilisation de fonds au profit du Mali ont été éjecter de leur poste sans raison valable. Enfin, sauf si c’est pour le plaisir du nouveau patron Konaté. En tout cas, d’aucuns disent que la vague de remaniement dont il est question, n’a rien à avoir avec le bon fonctionnement de la structure. Il s’agit selon une source bien introduite au niveau de la douane, d’une stratégie savamment réfléchi pour enrichir un certain nombre de cadre organisé en réseau. En tout cas, eu égard l’importance de la question, nous pensons que les autorités de la transition doivent faire le nécessaire, pour éclaircir cette situation.
La corruption est plus que jamais galopante
Au Mali, certes, il existe des règles de transaction en matière douanière, mais elles ne sont pas contraignantes, car c’est à l’agent de douane qu’il incombe de juger de l’opportunité de leur application. Toute la stratégie du corrompu ou du corrupteur consiste à mener la partie en face à accepter l’idée de transiger. Au Mali, ce pouvoir de transaction s’exerce dans un contexte marqué par la généralisation de la fraude et de la dissimulation chez les acteurs avec lesquels les agents de douane sont le plus en contact : commerçants, importateurs, exportateurs, transitaires et autres contrebandiers professionnels. La fraude et dissimulation (fausses déclarations souvent par minoration de valeur) sont des pratiques considérées comme positives dans l’éthique populaire du commerçant ou de l’entrepreneur. La nature des activités et l’éthique des acteurs, ajoutées au type particulier de pouvoir dont disposent les agents chargés de la régulation du sous-secteur, offrent des occasions permanentes et structurelles de corruption. Par conséquent, la demande de transaction est nécessairement supérieure à l’offre réelle. Une pression s’exerce plus ou moins constamment sur l’agent de douane pour qu’il transige, lorsque l’usager ne peut pas le contourner. Les douaniers se retrouvent ainsi en position de force pour négocier. Cette demande de transaction peut aller jusqu’au ministre des Finances, autorité en charge des douanes.
Aussi, la fixation annuelle de la part à apporter par la douane dans le budget annuel de l’État, dans un contexte de non-maîtrise des flux commerciaux, est un facteur déclencheur de corruption, car chaque bureau de douane se voit attribuer un quota et, de ce fait, développe une stratégie dite d’« attrait des usagers » vers la douane. Ce marketing douanier permet une certaine « souplesse » à l’égard de la clientèle, ce qui s’avère très souvent une source d’échanges corruptifs.
Compte tenu des défaillances ci-haut mentionnées, notre pays, à travers la douane perds une importante manne financière au profit de quelques individus, a-t-on appris. Que dire de la distribution des montants reçus au niveau des bureaux des douanes, à la fin de chaque week-end. Mais aussi et surtout des montants versés à la direction général en fonction du positionnement des différents bureau des douanes ?
A la suite des enquêtes en cours sur la question, nous en dirons plus à nos lecteurs dans nos futures livraisons.
La rédaction