Le lundi 29 août dernier, s’est tenue dans un hôtel de la place, l’ouverture d’une formation à l’endroit de 20 journalistes. L’objectif de cette activité est de former au cours de 5 jours, des journalistes d’investigation dans la lutte contre la corruption et les violations des droits humains. C’était sous le leadership du doyen Alexis Kalambry et en présence des représentants de l’ASSEP ainsi que de l’UJREM.
Classé parmi les 25 pays les plus pauvres du monde, la pauvreté du Mali est loin d’être due au manque de richesse de ses terres ou au manque de travail des citoyens qui y vivent. En effet la plupart des problèmes du Mali sont liés à la corruption et les violations des droits humains qui touchent toutes les couches sociales. Elles ont tendance à freiner considérablement le développement économique, politique, social, institutionnel, sanitaire et s’entend jusqu’à d’ordre juridique. Le phénomène va du plus haut sommet de l’État à la société civile.
D’après le rapport de 2020 de l’office central de lutte contre l’enrichissement illicite {OCLEI}, la valeur totale des biens identifiés relatifs aux 6 dossiers transmis à la justice s’élevait à 2 716 432 302 FCFA et le montant de la somme à justifier par les personnes concernées s’élevait à 2 615 520 217 FCFA. Les acteurs de la corruption se rencontrant dans tous les secteurs allant du public, parapublic jusqu’au privé. Le manque à gagner dû à la corruption et au détournement est estimé à environ 250 milliards de FCFA selon le rapport du vérificateur général.
Les données disponibles dans les médias manquent de crédibilité et de garnitures pour permettre aux organisations de la société civile de mettre en place les démarches nécessaires pour des poursuites judiciaires. Le besoin de communiquer des médias (toutes catégories confondues), les poussent souvent à spéculer au lieu de faire des investigations basées sur des éléments concrets et fiables.
C’est dans ce contexte que la fondation Tuwindi a initié cette formation de 5 jours à l’endroit de 20 journalistes d’investigation. Elle permettra aux 20 journalistes de produire des articles d’investigations crédibles, basés sur des alertes recensées sur des plateformes technologiques. Également elle sera l’occasion pour les 20 journalistes de maîtriser l’utilisation de la plateforme KENEKANKO; de surmonter les défis liés à l’investigation dans la lutte contre la corruption, aux violations des droits humains; d’avoir un accès aux données de Kenekanko alimentée par des lanceurs d’alertes afin de les permettre de produire des articles d’investigations de qualité pouvant susciter des poursuites judiciaires contre des présumés corrompus et persuader toutes personnes qui seraient tentées par la corruption.
Dognoume Diarra