Face à la détérioration du climat social au Mali, il est nécessaire voire obligatoire que les fils de la nation puissent se retrouver autour d’une même table afin de faire des propositions probantes de sortie de crise. Rien ne sera de trop pour y parvenir.
Le Président légalement élu en 2018 au sortir des urnes en République du Mali est bien IBK. Son second et dernier quinquennat pendra fin en 2023 selon la loi fondamentale. Dès son arrivée à la tête du pays, un océan de demandes sociales était déjà sur la table. Tout est prioritaire et chaque secteur de la société mettait pressions pour faire passer ses doléances. Pourtant, le pays est sombré dans une crise multidimensionnelle sans pareille. La guerre asymétrique imposée au Mali par des narcotrafiquants et autres a contraint les autorités maliennes à revoir leur copie concernant les finances publiques. Des centaines de milliards de nos francs sont injectés dans la refondation de l’armée malienne. Une bonne partie du budget national y est consacrée handicapant naturellement l’évolution dans les autres secteurs. Malgré cet état de fait, le pouvoir a fait de son mieux afin que le climat ne se détériore pas. Mais hélas ! La mauvaise gestion post législatives a fait monter le ton d’un cran. L’opposition républicaine appuyée par le très respecté Imam Dicko et les ténors de Mali Kura de l’ex Ministre de la culture Cheick Oumar Sissoko et Clément Dembélé décident alors d’en découdre avec le régime en place tout en demandant le départ imminent d’IBK et de tout son régime du pouvoir.
L’EMK, la CMAS et alliés ont-ils raison ?
Sans doute, les nombreuses doléances formulées dans un manifeste par l’EMK, la CMAS et alliés lors du rassemblement populaire et très réussi du 5 juin (2 millions de personnes sur le boulevard de l’indépendance) ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Le pouvoir central de Bamako, prenant l’affaire au sérieux, ouvre le dialogue avec les couches sociales afin de dissiper la crise créée de toutes pièces par la Cour Constitutionnelle dont la dissolution est demandée de même que celle du Président de la République. Dans son adresse à la nation du 11 juin, IBK se dit prêt à dialoguer avec le M5-RFP. Cette demande a été rejetée par les leaders religieux et leurs alliés de circonstance qui ne veulent pas du tout « re-prendre » langue avec IBK pour manque de confiance totale.
Pourquoi le M5-RFP doit-il accepter le dialogue
Il est très vrai qu’aujourd’hui les maux qui gangrènent notre société sont bien sont connus et bien réels. Il est donc opportun voire nécessaire pour l’ensemble du peuple du Mali de se mettre en synergie afin de résoudre les problèmes qui secouent l’existence de notre nation. C’est pourquoi d’ailleurs, il serait préférable pour les responsables politiques de l’opposition et des religieux d’accepter de se mettre autour d’IBK pour accélérer la dissolution de l’Assemblée Nationale et de la Cour Constitutionnelle qui sont les principales sources de tension de cette crise. Sur la table de négociation, les principales têtes de proue de M5 pourraient contraindre IBK à respecter la feuille de route qui serait élaborée dont l’application sera suivie par un comité tripartite mis en place à cet effet notamment (Etat, M5-RFP et PTF). Selon les observateurs de la scène politique, toutes les bonnes propositions du M5, compte tenu de sa force actuelle, pourraient être acceptées facilement par le Président de la République lequel aurait d’ailleurs confié à ses proches qu’il décide désormais de changer son mode de gouvernance au gré du peuple.
Il ne reste plus qu’à faire des bénédictions pour que les maliens puissent siffler dans la même trompette pour l’honneur et le bonheur du pays.
Source : Le Hogon