Depuis quelques années, un grand nombre de maliens se trouve au Brésil. Or, le déplacement des maliens pour ce pays afin d’y vivre se faisait rarement. Face à cette ascension fulgurante du nombre de maliens au Brésil, notre rédaction a pris le soin de s’entretenir avec Adama Konaté, Président de la Communauté Malienne vivant à São Paulo.
Présentez-vous :
Je suis Adama Konaté, Président de la Communauté Malienne au Brésil et Étudiant à l’UNIFESP : Université Fédérale de São Paulo au Brésil (Relations Internationales), Comptable.
Vous êtes le Président de la communauté malienne vivant à Sao Polo, comment se passe la cohabitation avec les brésiliens ?
La population Brésilienne est très accueillante et chaleureuse, Les étrangers vivent très bien ici comme chez eux, dans la liberté et le respect du vivre ensemble.
Quels sont vos rapports avec les autorités Brésiliennes ?
Depuis 2013, j’ai commencé à collaborer avec les autorités Brésiliennes, plus précisément dans le cadre de la politique migratoire. J’ai rencontré le Président actuel deux (2) fois, des ministres, des députés, des sénateurs et Maires. J’ai été nommé Conseiller Municipal des immigrants et voté à São Paulo…etc. La cohabitation au Brésil est bonne, car les Brésiliens ne sont pas méchants ni xénophobes comme certains pays en Afrique.
A terme d’emploi, dans quel domaine travaillent les maliens en général au Brésil ?
Dieu merci, il n’y a pas de beaucoup de manque de travail au Brésil, sauf celui qui cherche un travail de sa préférence, sinon les manœuvres ne manquent pas. Le salaire n’est pas élevé comme en Europe et aux USA, mais la vie est très moins chère. Le manger ne manque pas. Un travailleur est toujours indépendant ici.
Y-a- t-il d’autres communautés africaines ou noires au Brésil, Quels sont vos rapports ?
Je peux dire que toutes les autres communautés Africaines, Européennes, Asiatiques, Américaines… etc sont toujours présentes. Les Maliens ne sont pas nombreux au Brésil comme les sénégalais, RD Congo, Angola, Mozambique, Nigeria…etc…
Généralement, les Maliens en exile sont des musulmans, sont-ils libres de pratiquer leur religion sans craindre qui que ce soit ?
Le Brésil est un Pays laïque, mais Les chrétiens sont à peu près 80%, athées 15%, 4,5% sans religion 0,5% musulmans étrangers…Tout le monde pratique sa religion comme il veut sans dérangement. Il y’a plusieurs mosquées ici au Brésil, plus précisément à São Paulo. Chaque Vendredi les prières de Djouma passent bien comme chez nous. Il y’a plusieurs Brésiliens qui se convertissent en islam (Femmes et Hommes).
Qu’en est-il du mariage entre la communauté malienne et les brésiliens ?
Peu de Maliens se marient ici, mais plusieurs personnes ont des copines. Il y’a des Maliens qui ont tenté de marier les Brésiliennes, mais cela n’a pas passé cinq (5) ans…la culture matrimoniale est différente, en plus la polygamie est interdite au Brésil.
L’État malien est-il représenté au Brésil, quels sont les rapports entre la communauté et la représentation étatique ?
Le Mali a des très bonnes relations avec le Brésil depuis les 20 dernières années, pour cette raison que les deux États ont installé leurs ambassades (Brasília et Bamako). Les opérateurs économiques Maliens ont commencé aussi des partenariats avec les secteurs privés Brésiliens et gouvernementaux. Même l’investiture du Président Brésilien LULA DA SILVA à Brasília, le premier ministre Malien Dr Choguel Koala MAIGA était présent avec quatre ministres. Ils ont même fait une visioconférence avec la communauté malienne résidant au Brésil. Parmi les sujets abordés, il y avait l’ouverture d’un nouveau Consulat Général du Mali à São Paulo pour le représenter dans toute l’Amérique Latine.
Votre mot de fin pour clore cet entretien ?
Je tiens à remercier tous les médias maliens qui contribuent au développement du Mali et encouragent les aventuriers de venir investir au Mali. J’invite particulièrement les opérateurs économiques de venir découvrir le Brésil dans le cadre commercial et agricole.
Réalisation Dognoume Diarra