A la Bibliothèque Nationale du Mali, la salle de formation de l’AGETIC a abrité, du 16 au 18 mars 2020, un atelier de renforcement de capacités des professionnels de médias sur les Droits de l’Homme. C’était conformément aux missions et plan de stratégique 2018-2020 ainsi que le plan d’action semestriel 2019 de la CNDH. Accompagné par le Dr Ali Abdrahamane MAIGA, la cérémonie de clôture a été présidée par M. Mamadou THIERO, représentant M. Aguibou BOUARE, Président de la CNDH.
Financé par le Projet FAMOC (Fonds d’Appui aux Moteurs de Changement), une initiative du Royaume du Dannemark dans le cadre de son Programme Pays, cet appui résulte du contrat de performance No 2019-03/GA/002 du 12 Avril 2019 signé à Bamako entre la CNDH et le Projet FAMOC. Il est également chargé de mener la sensibilisation, l’information et de la communication en vue d’instaurer une culture des droits de l’Homme pour la promotion de la recherche ; l’éducation et l’enseignement des droits de l’Homme dans le milieu socioprofessionnel.
Au cours des trois jours, les différentes thématiques entre autres, l’Introduction au système des droits de l’homme ; les principaux instruments juridiques de protection des droits de l’homme des professionnels des médias; le phénomène de l’esclavage au Mali; les droits de l’homme, des personnes privés de liberté et le principe de la présomption d’innocence; l’éthique et la déontologie (principes fondamentaux du journalisme respectueux des droits de l’Homme) ; les enjeux de la dépénalisation du délit de presse ont été développées et débattues par les experts de la CNDH et une quarantaine d’hommes et femmes de medias. Aussi, les doyens de la presse comme M. Talata MAIGA ; Madame Ramata DIAOURE et M. Martin FAYE, de la Fondation Hirondelle (studio tamani) ont partagé leurs expériences sur des thèmes à savoir : le journalisme en situation de conflit; les enjeux du reportage sur les sujets humanitaires et les questions des droits de l’Homme.
Au terme des travaux de trois jours de formation, Madame Fatoumata TRAORE alias Labelle de la radio Bamakan a exprimé au nom des professionnels de médias, sa grande satisfaction face aux connaissances acquises et a sollicité la mise en place un cadre d’échange et de partage d’informations et d’expériences ainsi que la tenue d’ateliers du genre dans les régions du Mali. À sa suite les rapporteurs de l’atelier ont procédé à la présentation d’un rapport contenant des propositions de sujets et angles possibles à traiter en matière de la lutte contre l’esclavage dans la région de Kayes ; les pistes de partenariat ainsi que des recommandations.
Sujets et angles possibles : Un Micro programme avec comme contenu (l’égalité des hommes, éducation…) ; Une enquête dont le contenu va être sur les origines de l’esclavage, des enjeux, la conséquence et la solution ; Un Débat ou Une Table Ronde (Culture et bonne Gouvernance; le vivre ensemble) ; Un jeu public sur le vivre ensemble, l’égalité des hommes – Un Micro trottoir, c’est à dire donner la parole aux acteurs concernés ( les ONG, la société civile, les acteurs judiciaires, la Diaspora) ; Un reportage sur les conditions de vie de deux familles ( Nobles et dites Esclaves) ; Un reportage sur des localités qui ont abandonné la pratique d’esclavage ; Des débats synchronisés sur la pratique dans les langues du terroir faisant intervenir les acteurs concernés comme la CNDH, le gouvernement… ; Sketch portant sur le droit de l’Homme et sur la pratique de l’esclavage.
Pistes de partenariat : Associer les professionnels de médias aux visites de la CNDH dans les lieux de détention et les sites d’esclavages ; Renforcement des capacités des professionnels de médias en Droits de l’Homme ; Réalisation des programmes d’information et de sensibilisation sur des Droits de l’Homme ; Accompagner les professionnels de médias dans le cadre de leurs reportages sur les lieux de violation des Droits de l’Homme ; Production d’article, d’émissions Radio et télé sur les Droits de Homme ; Création d’un réseau de professionnels de médias.
Les recommandations : Mettre en place un cadre de concertation pour renforcer davantage la capacité des journalistes sur les droits de l’homme ; Organiser des voyages de presse pour permettre aux journalistes de mener des investigations ; Développer et/ou étendre des activités similaires dans toutes les régions ; Diligenter la création des représentations régionales ; Organiser chaque année un concours des médias (presse-radio-TV) sur la promotion des droits de l’homme ; Amplifier les campagnes de communication autour des missions de la CNDH pour donner plus de visibilité à son rôle ; Mettre l’accent sur la sensibilisation des autorités coutumières et religieuses sur les droits de l’homme ; Créer une synergie d’actions entre la CNDH et les collectivités territoriales ; Impliquer les associations de défense des droits des femmes et des enfants dans les activités de sensibilisation sur la promotion des droits de l’homme ; Identifier les forces et les faiblesses de la législation malienne en matière des droits de l’homme ; Organiser une visite avec les journalistes dans le milieu carcéral tous les 10 décembre, journée mondiale des droits de l’homme et Associer les organisations faitières des médias dans la promotion des droits de l’homme.
Pour conclure, M. Mamadou THIERO a vivement salué la participation effective des participants tout au long des trois jours avant de souligner que les hommes de médias sont des acteurs importants et incontournables dans le cadre de la protection des droits humains. A cet effet, il a rappelé au nom du Président Aguibou BOUARE que la synergie d’action entre la CNDH et les professionnels de médias est plus que jamais d’actualités dans un contexte de guerre asymétrique où les plus folles informations parfois, des rumeurs ou autres fakenews sont le plus souvent distillées au mépris du respect des règles déontologiques causant des grave violations des droits de l’homme.
Dognoume DIARRA