Dans le souci de mieux informer la population sur l’AMO, la CANAM arbore désormais un partenariat avec le Cadre de Concertation des Directeurs de Publication (CCDP) pour servir de relais à travers la formation les hommes de médias. A cet effet, une première formation a été initiée le jeudi 08 juillet dernier à la maison des ainés, sous le thème : « Les hommes de Médias à l’École de la lutte contre la Fraude à l’AMO ». La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Directeur General Adjoint de la CANAM, M. Abdou Touré.
A l’entame de la formation, le Coordinateur du Cadre de Concertation des Directeurs de Publication, M. Boubacar Bany Zon, après avoir rendu grâce à Allah pour la réalisation de cette formation, a témoigné que l’Assurance Maladie Obligatoire, qui a déjà à son actif une réputation incommensurable depuis plus de 10 ans, mérite d’être encore mieux expliquée au grand public à travers une bonne information des hommes de médias.
Si l’AMO est un atout sanitaire pour ses assurées avec la prise en charge d’une grande partie des dépenses en cas de maladie, la fraude demeure un grand danger pour sa bonne marche, informe le Coordinateur du CCDP. Selon lui, la solution la plus idoine pour endiguer cette fraude demeure la sensibilisation et la communication à travers la presse. Raison pour laquelle la CANAM et le CCDP ont jugé nécessaire d’initier une telle formation afin que la presse serve de relais d’information auprès de la population dans le cadre de la lutte contre la fraude qui demeure, plus que jamais, une épine dans le pied de l’AMO. Tout en rassurant la CANAM de la réussite de cette option dans le cadre de la lutte contre la fraude a l’AMO, le Coordinateur du CCDP a invité ses camarades de la presse à suivre la formation avec beaucoup plus d’appétence et d’engagement afin de mieux passer le message a la population.
Avant de déclarer la formation ouverte, M. Abdou Touré, le DGA de la CANAM a salué l’initiative combien important tout en témoignant les dégâts causés par la fraude sur l’AMO depuis quelques années. Conscient du grand rôle que la presse peut jouer dans l’éradication de cette fraude qui gangrène l’AMO, il a incité les hommes de médias présents à relayer désormais les informations sur les dangers de la fraude à l’AMO.
Tout au long de la journée de formation, Madame Traoré Fatoumata Zahara Haidara Cheffe Service Juridique et Contentieux de la CANAM a assuré la communication au nom de la CANAM face aux hommes de médias. Après avoir mis l’accent sur l’historique de la CANAM, elle a rappelé les principes de l’AMO ; Le conventionnement avec la CANAM ainsi que les prestataires de soins conventionnés.
Ainsi elle a abordé le thème central de la formation basé sur la lutte contre la fraude à l’AMO. En effet, elle a détaillé comment y est faite l’organisation de la lutte contre la fraude, conformément à la loi 09-05 du 26 juin 2009. A l’en croire, il s’agit d’un travail qui se fait à plusieurs niveaux à travers un plan quinquennal. Au centre de ce plan, la communication et la sensibilisation. Pour mieux combattre une chose, le préalable est de mieux la connaitre. A cet effet, elle a fait le point sur les différents types de fraude à savoir : la fraude à l’identité ; la fraude documentaire ; les actes fictifs facturés par les prestataires et la fraude aux cotisations.
A la CANAM, chaque cas de fraude commise par un assuré est pénalisé par une sanction juridique. La cheffe service juridique et contentieux a évoqué que la loi instituant le régime d’assurance prévoit des sanctions qui peuvent êtres civiles, pénales, conventionnelles ou ordinales pour la répression de la fraude. Lesdites sanctions sont mentionnées dans les articles 60 et 61 des textes de l’AMO. En cas de fraude d’un prestataire les sanctions encourues peuvent être : le remboursement des sommes indument perçues ; avertissement écrit ; mise en surveillance pendant une période déterminée ; suspension de la convention ; dénonciation de la convention ; sanctions ordinales : avertissent, blâme, interdiction temporaire ou définitive de donner des soins aux assurés sociaux, interdiction d’exercer temporaire ou définitive ; suite pénale pour les cas de fraude les plus graves.
Pour Madame Traore Fatoumata Zahara, les difficultés liées à la gestion des cas de fraude à l’assurance maladie, demeure des failles du système qui doit être résolu d’avantage. Ainsi, elle propose comme solution, la nécessité que tous les acteurs (prestataires, pharmaciens, gestionnaires de l’AMO, bénéficiaires), conjuguent leurs efforts et circonscrire le risque de fraude à l’AMO qui gangrène sérieusement la survie du régime. Elle conclura en réitérant que la lutte contre la fraude est l’affaire de tous.
Dognoume Diarra