Suite au départ anticipé de la MINUSMA de Kidal, nous avons jugé nécessaire de tendre la plume a certains de nos lecteurs pour avoir leurs réactions.
Gaoussou Dembélé, enseignant : C’est quand même inquiétant et très risqué pour la population de Kidal et environnant qui a surtout besoin de l’assistance en ces moment très difficile pour eux. Ça rend également la tâche difficile aux forces armées de sécuriser la zone. Parce que leur départ de cette emprise n’a pas été coordonné comme convenu mais cela ne m’étonne guère. C’est la même chose qui s’est passée en 2012, nous empêchant de rentrer dans cette ville et d’exercer notre souveraineté. La question que je me pose est de savoir si la Communauté International est consciente que Kidal est une portion du Mali. A qui profite de cette situation ? Ou bien ils veulent diviser forcément le Mali pour leur intérêt ? Si oui, qu’ils sachent que les autorités actuelles du Mali ont bien compris le jeu. En effet, ce départ anticipé est un complot, la vengeance d’être exclut du Mali, un piège, une trahison et une injustice des occidentaux orchestré contre le Mali avec la complicité de certains de ses ennemis qui ne se reconnaissent pas malien.
Ce que notre armée a pu faire en deux ans en matière de sécurité, toutes ces forces étrangères n’ont pas pu le faire durant dix ans. Voilà ce qui ne leur plaît pas qu’on soit autonome militairement. Ça leur empêche de faire du n’importe quoi chez nous. L’attaque du bateau et ce qui s’est passé à Ber, prouvent suffisamment que la MINUSMA n’a même pas raison d’être chez nous. D’ailleurs, elle n’a jamais voulu mettre fin à cette guerre. C’était loin d’être son objectif, elle devrait quitter notre pays bien avant aujourd’hui. L’armée malienne devrait s’attendre à tout ça à mon avis c’est cette annonce qui avait été faite en France par leur Ministre concernant la division du pays dans les jours à venir. Surtout cette fois-ci Kidal est devenu le dernier refuge et espoir pour ces terroristes affiliés à Al-Qaïda et la CMA qui détiennent des équipements de la Minusma en ce moment. Et ce qui est plus grave dans tout ça, ils sont en train de recruter les enfants pour leur utilité. Ils vont tous périr face à la puissance de feu de l’armée malienne.
Comme occupé Kidal est devenu l’aspiration de la majorité du peuple donc nous assumons sans choix et faire cette guerre si c’est nécessaire car ça nous été imposé. Nous prendrons notre destin en main pour l’assaut final pour l’honneur, la souveraineté et la réconciliation de tous les dignes fils du Mali. Ce serait difficile peut-être, mais nous y arriverons. Mon conseil aux FAMAs qui sont engagés et qui sont professionnels, est d’éviter les engins explosifs improvisés, les exactions et de sauver la population innocente qui ne veut plus mourir encore dans cette lâche guerre planifiée par quelques familles au nord qui se croient supérieures aux autres.
Le problème de Kidal n’est pas facile, c’est un fonds de commerce pour les occidentaux et quelques-uns ici au Mali. Raison pour laquelle ils ne veulent pas qu’on contrôle la zone. Je pense pour finir, que c’est le bon moment de bien revoir l’accord d’Alger et d’autres démarches d’assistances pour éviter d’autres mouvements.
Merci au journal ‘’Le Confident’’ de m’avoir permis d’exprimer ce que j’avais sur le cœur.
Amadou Ousmane DICKO, Directeur Général de l’Institut Supérieur Privé de Commerce et de Management (ISPCOM) à Ségou : Avant tout propos, je vous prie de retrouver ici mes remerciements, pour avoir sollicité mon avis sur le départ anticipé de la Minusma à Kidal, sans aviser l’état malien. Selon moi, cela prouve une fois de plus que la Minusma non seulement affiche sa mauvaise foi et volonté d’être sincère avec elle-même, d’abord pour avoir acté avec le gouvernement malien son programme de départ effectif du Mali d’ici fin décembre 2023, mais aussi affiché devant l’opinion nationale et internationale sa volonté de nuire au peuple malien.
A l’analyse des faits, ce départ est une autre version de soutenir les groupes rebelles terroristes de Kidal. Le peuple malien en a pleinement conscience de toutes ces manœuvres malsaines qui appartiennent à une autre époque. J’ai la ferme conviction que les autorités actuelles tireront toutes les leçons et prendront toutes les mesures qui s’imposent pour assoir le pouvoir de l’état malien à Kidal et partout ailleurs dans la limite de nos frontières et apporteront tout son soutien conformément aux actes signés avec nos frères du Burkina et du Niger dans le cadre de l’A.E.S.
A mon avis, il ne saurait avoir de négociation entre l’Etat malien et qui que ce soit par rapport à l’intégrité du territoire national. Comment peut-on comprendre que des fils de ce pays prennent des armes contre ses frères militaires et civiles au nom d’une partition et des intérêts des pays encore nostalgiques de la colonisation et de l’impérialisme. Bon débarras à la Minusma et que les complices de l’intérieur reviennent à de meilleurs sentiments pour qu’avec chaque malien de l’intérieur comme de l’extérieur, nous puissions bâtir un MALI NOUVEAU dans une Afrique nouvelle.
Vivement un nouveau partenariat sincère, honnête, crédible et respectueux de notre identité.
Dr Modibo Diarra : A mon avis c’est une opportunité. Parce que si la Minusma avait rendu comme convenu le camp à l’armée officiellement comme convenu et que les groupes armés sont hostiles, l’armée malienne allait être dans une situation de guérilla avec des attaques sans fin. Car les groupes armés allaient être mélangés à la population civile et la guerre allait être très difficile, on ne pouvait même pas parler de guerre. On allait parler plutôt d’exactions commises par l’armée contre des populations civiles. Avec ce scénario, je pense que c’est une opportunité, par ce que les groupes armés vont vouloir défendre des positions et ils ne pourront pas tenir face à notre armée d’aujourd’hui.
Comme second avantage, ça peut permettre à l’armée malienne de circonscrire totalement la zone et couper les groupes armés de leurs supports, c’est à dire les arrières bases comme l’Algérie et la Mauritanie par voie aérienne. Toute chose qui va renforcer le Mali davantage. Ça permettra au Mali de les combattre, de l’intérieur que de recevoir tout le temps des renforts venant de la Mauritanie, de la Libye ou de l’Algérie.
S’il y’a un 3ème avantage que je peux évoquer, ça c’est de faire une rétrocession. Cela consiste à faire une lecture de tout ce qui s’est passé depuis le début de la reconquête des régions du nord Jusqu’à aujourd’hui, qu’est ce qui a marché, qui est-ce qui n’a pas marché, quels sont les défis. Et pour pouvoir sécuriser les zones reconquises, quels peuvent être les défis auxquels l’armée pourra être confrontée.
Ça peut aussi permettre à l’armée de savoir quelle est la position de la population civile des régions reconquises vis-à-vis de l’armée. Est ce qu’elle est accueillante ou hostile vis-à-vis de l’armée, ça va permettre de cerner tout ça. Et d’une pierre 2 coups, le fait que la Minusma ne rétrocède plus les camps, ça permet d’éliminer les ténors des groupes terroristes et l’armée va être difficilement accusée d’exactions, parce que l’ONU elle-même, n’a pas respecté à ses propres règles et à sa propre résolution. Ce qui fera que l’armée va être en droit de vouloir reconquérir, même par la force, ces camps-là. Voilà en quelques mots, mon avis par rapport à cette situation que je considère jusqu’à preuve du contraire comme une opportunité de reconquête sans être accusée d’exactions dans les régions nord du Mali. Merci beaucoup de m’avoir associé à ce numéro du Confident.
Sekouba Diarra, Pr de l’Enseignement Secondaire: Le retrait des casques bleus du territoire national, sollicité par l’état malien auprès des Nations unies repose sur un calendrier établi par les deux parties. Comment peut on comprendre dans le cas spécifique de Kidal un départ avant terme de la Minusma ? À mon avis, cela est probablement dû à sa mauvaise foi de rendre le camp de Kidal aux famas ou peut-être à la menace d’insécurité qui pesait sur la mission onusienne.
Dans une résolution de l’organisation des Nations unies, il est question du retrait de sa mission du Mali avant le 31 décembre 2023. Ce retrait se fait en partenariat avec les forces armées Maliennes. Les camps de la Minusma sont ainsi rétrocédés à l’armée malienne. Un calendrier bien détaillé est disponible à cet effet.
Kidal étant du territoire malien, la rétrocession du camp de la Minusma devrait s’effectuer dans les normes comme procédée dans les localités précédentes.
D’abord, une analyse nous permet de comprendre que la Minusma n’a pas été sincère dans son départ précité de Kidal. Elle a fait exprès de livrer l’emprise aux torroristes en les dotant en hydrocarbures et en armements. Le but, voir l’armée malienne dans la difficulté de récupérer le camp. Comme pour se venger des autorités maliennes pour avoir demandé et accéléré son retrait. Même si la mission devrait prendre fin, le Mali aussi doit avoir sa part d’humiliation pour payer cher l’orgueil et l’arrogance des militaires au pouvoir à travers le sang de ses dignes fils.
Vu l’état de dégradation de la situation autour de Kidal, on peut aussi comprendre que la Minusma s’est retirée pour sécuriser son personnel. L’intensité des combats pour le contrôle de la ville de Kidal a dû faire fuir la mission des Nations unies. Mais dans ce cas pourquoi ne pas avertir l’armée nationale malienne du changement apporté au calendrier initial afin que des dispositions nécessaires furent prises.
En somme, je ne vois pas d’arguments soutenables pour expliquer ce départ anticipé de la Minusma de Kidal. En tout cas sa mauvaise foi s’est étalée au grand jour quand elle a cédé l’emprise de Kidal aux terroristes.
Source : Le Confident