Dernièrement, l’un des sujets qui domine l’actualité au Mali est le départ de la force française Barkhane et celle de Takouba de l’Union Européenne. Il s’agit d’un sujet qui a fait couler beaucoup d’encres et qui continue d’ailleurs. A cet effet, à travers un micro trottoir, nous vous livrons quelques réactions de nos lecteurs sur la question.
Amadou DICKO, Doctorant et Directeur Général d’iCOM SUP Ségou :
A mon avis, après le départ de la troupe française et européenne, les pistes de solution pour les autorités de la transition afin de restaurer et consolider la sécurité au Mali sont les neuf pistes suivantes :
1) Accélérer le renforcement de capacité et l’équipement de nos forces armées ; 2) Compter sur nos forces armées et faire face à l’adversité ; 3) Tisser des partenariats selon l’histoire du potentiel partenaire sur la base d’un partenariat gagnant-gagnant, de la détermination du potentiel partenaire à faire face aux oppresseurs, à l’esclavage et l’exploitation des ressources. Et les pays qui me semble être sincère et qui respectent leurs engagements selon l’histoire sont : la Chine, l’Algérie, l’Iran, la Corée du Nord, la Russie, le Maroc ; 4) Reconsidérer la position sociale et impliquer les autorités traditionnelles et coutumières patriotes dans le système de renseignements pour mieux accompagner nos services de renseignement ; 5) Mettre hors d’état de nuire comme autant de Modibo KEITA ; 6) Tirer des leçons de notre relation avec la CEDEAO, l’UEMOA et la France ; 7) Revoir notre système monétaire ; 8) Mettre en place des bases armées outillées en moyens de renseignement et de combat au niveau de toutes les voies d’entrée des frontières avec mobilité active surtout du côté du Niger, de la Côté d’Ivoire et du Sénégal. Avec, la trahison des autorités de nos pays voisins, notre souveraineté et notre sécurité en dépend ; 9) Que le Peuple reste vigilant, se mobilise aux côtés et avec nos forces armées pour la défense de notre pays et la restauration de la dignité malienne.
Bourama Sangaré :
Par rapport à ce sujet, je pense que les autorités doivent récupérer les territoires, intégrées les populations desdites localité pour comprendre leur mentalité, chercher les problèmes et essayer de travailler pour trouver les solutions, afin de gagner la confiance des populations, puisqu’en réalité, ses militaires ne vont pas partir comme ça. En dernier lieu, faire des recrutements et crée des conditions pour des projets de développements.
Dr Ousmane DIARRA USTT/IS:
Mon message au gouvernement de la transition ainsi qu’à l’ensemble du peuple du Mali, est : la droiture, la solidarité, la franchise, l’écoute du peuple. Ce sont les qualités pour remporter cette bataille, bien que rude. Il n’y a aucune liberté réelle qui ne soit précédée par des difficultés. Les marabouts, les charlatans, les féticheurs…ne peuvent sauver un leader ou un gouvernement injuste, hypocrite, méchant qui ne pensent qu’à ses propres intérêts au détriment de ceux du peuple et ce ne sera qu’une question de timing divin. Ne négligez l’apport de personne mais analysez chaque apport et retenez ceux en faveur du peuple. Expliquez vos projets de telle manière que chaque malien puisse comprendre, soyez reconnaissants les uns envers les autres. En 2022, la Justice Divine n’épargnera aucun malfaiteur. Que chaque malien sache que sans ennemi intérieur, celui de l’extérieur n’a aucune force. Nous sommes tous face à l’histoire et la situation révèlera le vrai visage de chacun, ensemble, nous y arriverons. Par ailleurs, j’approuve le départ des forces étrangères. Car, ils n’ont pas réussis à donner satisfaction au peuple.
SEKOUBA DIARRA, Professeur de l’enseignement secondaire : Le départ de la France et de son allié Takuba est perçu comme un honneur, une dignité retrouvée par la grande majorité des maliens. L’armée nationale, longtemps en position de faiblesse, commence à réaffirmer son savoir-faire, sa puissance sur le terrain. D’où des questionnements sur la sincérité dans l’exécution du partenariat qui lie le Mali et la France.
Les autorités de la transition malienne doivent agir dans le sens du renforcement des capacités opérationnelles de l’armée malienne. Ce qui semble être en cours quand on se réfère aux échos du théâtre des opérations sur l’ensemble du territoire national. Le partenariat avec la Russie en est un bon exemple. Il ne faut pas que ce partenariat se limite à circonscrire le mal en présence, il faut également y intégrer un volet de formation pour inculquer à nos militaires les nouvelles techniques de la guerre anti-terroristes car la Russie aussi doit partir un jour.
Pour la réussite de cette mission, nous devons bannir la corruption en général et l’éradiquer au sein de nos forces de défense et de sécurité en particulier. Il faut mettre en place une culture du mérite. Récompenser les actes de bravoure collectifs ou individuels à travers des distinctions. Cela pourrait pousser les éléments à se surpasser voire à se sacrifier pour la patrie qui le leur reconnaît. Il faut faire ressusciter ce sentiment qui a cessé d’exister depuis le lendemain des années de l’indépendance
Tahirou Bah :
Avant tout, il faut saluer ce départ dont le résultat est un échec cuisant à tout point de vue. Cependant le gouvernement du Mali a aussi pris le bal en vol en affirmant que ce départ doit être superviser de près par les forces maliennes parce qu’il est évident que personne ne fait plus confiance à la politique française dans la lutte contre le terrorisme, tant l’échec est patent. Le Mali a déjà anticipé certaines mesures dont l’effet se sent sur le terrain depuis des mois. Il s’agit aujourd’hui de renforcer les acquis et multiplier aussi les partenariats bilatéraux avec tous les pays souhaitant participer à la lutte contre le terrorisme. De même l’implication des populations dans cette lutte est capitale aussi car cela peut aider efficacement le gouvernement à mieux cerner les renseignements et les utiliser à bon escient.
Rassemblés par Dognoume Diarra